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3,36

sur 97 notes
Par un samedi après-midi de juin, Michael Turner pénètre chez ses voisins par la porte du jardin, ouverte alors que la maison semble déserte. Depuis son installation à Londres, Michael est un ami intime des Nelson. Il est donc tout naturel qu'il aille explorer la maison, à la recherche d'un éventuel cambrioleur. Au fil de sa déambulation, Michael s'attarde sur les photos de la famille heureuse qui vit en ces lieux. Josh et Samantha Nelson lui ont été d'un grand secours quand il est arrivé dans le quartier, dévasté par la mort de son épouse Caroline, une journaliste abattue accidentellement par un drone américain lors d'un reportage au Pakistan. Michael s'est peu à peu reconstruit, soutenu par l'amitié du couple et l'espièglerie de leurs deux petites filles, Rachel et Lucy. Aussi se sent-il légitime à fureter chez ses voisins, inconscient du drame que va déclencher sa curiosité...

Malgré le personnage de Michael qui n'inspire pas l'empathie et semble par moment d'un égoïsme féroce, le livre d'Owen SHEERS est un roman élégant et sensible qui évoque le deuil, la culpabilité, la rédemption. Bien que britannique, l'auteur a écrit un roman ''américain''. On pense à Tom Wolfe pour la description des étapes de la vie d'un homme, on pense aussi à Laura Kasischke. Comme chez la romancière américaine, il y a au départ une situation somme toute banale qui, lentement, inexorablement, monte en tension et tourne au drame. Les secrets, les non-dits, les trahisons, cachés sous les apparences de bonheur font surface pour bouleverser des vies bien tranquilles. Si Michael n'est pas touchant, trop tourné vers lui-même, presqu'indifférent à la douleur d'autrui, McCullen, le militaire américain qui guidait le drone qui a tué Caroline, est lui, plus intéressant. Ses questionnements sur la ''guerre propre'' que mènent les Etats-Unis au Proche-Orient introduisent un débat sur le sort de ces soldats qui ne combattent plus, qui tuent sans se salir les mains. Son cheminement vers l'acceptation de ses actes et le pardon qu'il recherche sont à la fois justes et émouvants.
J'ai vu un homme est un roman troublant, sombre et dérangeant qui tient en haleine jusqu'aux dernières pages. Une belle réussite.
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J'ai vu un homme est un formidable page-turner, qui aborde pas mal de sujets passionnants, autour des circonstances font et défont une vie.

Histoire d'amitié entre un écrivain et une famille, deuil impossible à faire, conséquences d'actes qui bien involontairement provoquent la mort d'innoncents qui entrainent d'autres catastrophes.

Un huis clos étouffant, construit autour d' une ossature narrative astucieuse : dans lequel la sensation de malaise est présente, qui nous parle de dilemnes auquel nous pourrions tous être confrontés.

Coupables, mas victimes à la fois, ces personnages sont extremement attachants et l'on espère et souffre avec eux. Très beau moment de lecture.

Tout au long du roman, l' enquête qui rend vite le lecteur addictif, et on est soufflé par la maitrise de l'auteur et notamment sa belle analyse psychologique.,


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Lorsque le célèbre écrivain Michael Turner s'apprête à entrer chez ses voisins les Nelson à la recherche de son tournevis, le lecteur ne se doute pas qu'il lui faudra un bon demi bouquin, 6 heures, se remémorant sa femme Caroline récemment décédée lors d'un reportage en Irak, son déménagement, la rencontre de plus en plus intime avec Josh et Sam Nelson, et enfin la lettre de Daniel, le capitaine qui téléguidait le drone qui a malencontreusement tué Caroline...

C'est sans doute une bonne recette, avec un peu trop de mayonnaise à mon goût.
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Ils sont cinq personnages à occuper tour à tour ou simultanément l'espace de J'ai vu un homme. Michael, écrivain, vient de perdre Caroline, la femme qu'il aimait, lors d'une attaque d'un missile venu d'un drone téléguidé par Daniel, in ancien pilote qui ne vole plus que de façon virtuelle à partir d'une base du Nevada. Michael, après sa perte, a déménagé à Londres où il devient inséparable d'un couple formé par Josh et Samantha, parents de deux adorables petites filles. Ce point de départ est suffisant pour qui veut entrer dans le roman avec quelques informations. Il y en a une autre, cruciale, hélas maladroitement révélée dans la quatrième de couverture, qui est le point névralgique du récit. Le gallois Owen Sheers prend son temps pour décrire les états d'âme de ce quintet (Daniel est un peu à part et négligé par la narration) qui va devoir affronter un deuil insupportable. Rarement un roman a t-il fouillé aussi en profondeur la psychologie de ses protagonistes, conférant au livre un rythme lent, hypnotique, où les remords se mêlent à la culpabilité avec l'espoir d'une résilience qui passe par les autres. La force de J'ai vu un homme se trouve dans la complexité de ses personnages, victimes et bourreaux, même contre leur volonté. Le livre se propage comme une maladie sur le sale air de la peur, des mensonges qui vous rongent, des regrets qui vous absorbent. C'est un thriller quasi statique, avec de longs arrêts sur image, hanté par la vision de la mort, son caractère injuste et brutal. En filigrane, Owen Sheers évoque les affres de la création, la mondialisation et ses traumatismes collatéraux, la récession financière et ses dégâts humains. Le livre est celui de la crise de l'homme moderne, de plus en plus armé, technologiquement parlant et de moins en moins capable de faire face aux aléas les plus dramatiques de la vie. Avec quelques langueurs monotones en moins, ce roman aurait été un chef d'oeuvre.
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Pourquoi Michael Turner explore-t-il la maison de ses voisins en leur absence ? Voilà à peine sept mois qu'il s'est installé à Londres et très vite, il est entré dans l'intimité des Nelson, une sympathique petite famille
Différant la réponse à cette question, le récit remonte le temps ...
Michael peine à se remettre du décès de sa femme, Caroline, journaliste tuée au Pakistan. Il n'est pas le seul : le commandant Mc Cullen ,responsable de cette mort, semble lui aussi perturbé par ce cadavre de trop et l'américain qui ne supporte plus d'être "dissocié de ses actes" , a bien l'intention d'agir et d'assumer les conséquences ,par-delà les frontières ,d'une décision prise sans états d'âme.
Owen Sheers , dès la première phrase de son roman, instaure un malaise qui ira s'amplifiant et perdurera même quand sera identifié "l'événement qui bouleversa leur existence". En effet, les liens , bien plus complexes qu'il n'y paraît à première vue, entre les différents personnages, vont les entraîner dans des chemins très tortueux .
Remords, conflits de loyauté, culpabilité sont analysés avec finesse et sensibilité. La narration est extrêmement efficace, le lecteur se perd en conjectures sur la nature de cet événement avant de rester le souffle coupé.Le récit,ponctué de réflexions sur l'écriture (Michael est écrivain), gagne encore en profondeur et crée même peut être une mise en abyme, comme semble le suggérer la dédicace...
Un roman qui nous ferre d'emblée et qu'on ne lâche pas car il allie , et c'est rare, qualité de l'écriture et subtilité de la narration. du grand art !
Il y avait la page 51 de David Vann il y aura maintenant celle d' Owen Sheers (je me garderai bien de vous donner sa numérotation !)
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« L'événement qui bouleversa leur existence survint un samedi après-midi de juin, quelques minutes à peine après que Michael Turner, croyant la maison des Nelson déserte, eut franchi le seuil de la porte du jardin »

C'est ainsi que démarre le roman. le lecteur est de suite capturé par les mots utilisés par Owen Sheers et ce dernier ne relâchera sa proie que 350 pages plus loin après la chute de ce véritable page turner aux allures de thriller. En effet, si les sujets de base sont le deuil, l'amitié entre voisins, l'amour et la nécessaire reconstruction après la mort d'un proche, la construction du roman, son rythme, sa narration sont empruntés aux thrillers. Quel est cet événement ? Pourquoi Michael va fureter dans la maison de ces voisins

Michael Turner, écrivain d'un premier roman à succès, vit dans un cottage du Pays de Galles quand sa femme est tuée lors d'un reportage de guerre au Pakistan par un drone américain. Michael revend alors leur maison pour retrouver la capitale, Londres. Nouveau quartier, nouveaux voisins (Josh et Samantha Nelson), nouvelles amitiés, tout est en place pour que Michael se reconstruise. Mais peu à peu, le chagrin et la douleur ressurgissent, des questions surviennent. En plus de Michael et de Josh, un troisième homme entre en scène : le commandant Daniel McCullen, membre de l'US AirForce ayant été en mission au Pakistan…

Tout au long du roman, la sensation de malaise est présente, comme une sorte de huis clos persistant. le lecteur est maintenu en haleine, du moins l'auteur essaye de s'y employer. le roman étant très contemporain, on peut s'identifier sans problème aux trois hommes. Owen Sheers apporte d'ailleurs une attention toute particulière à bien détailler les contextes, expliciter les états d'esprits de chacun (rien à envier au thriller psychologique par moment) et faire en sorte que l'histoire de chacun des personnages se dévoile. Fausses pistes, mensonges, trahisons, rebondissements, manipulations, tout est fait pour que la tension narrative et le suspense soient à leur paroxysme.

En cela, le roman est parfaitement maitrisé, aussi sensible que troublant. C'est une belle réussite de l'auteur.

Malheureusement, ce sentiment est terni par les trop nombreuses longueurs et le style utilisé.

A trop vouloir détailler, l'auteur finit par se perdre dans des chapitres trop longs plutôt que d'aller à l'essentiel. Ces trop nombreuses digressions diluent petit à petit l'intérêt du lecteur et font fondre la note de ce roman pourtant si prometteur. Comme s'il fallait remplir du papier...pour remplir du papier. J'ai trouvé en effet aussi que l'auteur n'apportait que peu d'attention au style. du coup, l'écriture n'est pas belle. Au contraire, c'est plat, standard… et vite énervant ! Comme cette coquille par exemple dans le 1er quart du roman :

«il ria, se moquant de lui-même. C'est un peu tiré par les cheveux, je sais, mais… »

Le lecteur ne peut donc pas totalement être immergé dans l'histoire même si le tout reste assez fluide.

C'est réellement dommage. Je reste sur un sentiment de déception en refermant la dernière page, alors même que l'idée de départ est bonne et que j'ai finalement dévoré le livre!

3/5

Lien : http://alombredunoyer.com/20..
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Superbe roman qui tient en haleine le lecteur jusqu'au point final. Plusieurs histoires se croi­sent et inter­fè­rent les unes dans les autres. On y retrouve cette sensa­tion qu'un « frois­se­ment d'aile de papillon » dans un coin de la planète aura des réper­cus­sions dans le monde entier. Dans la péri­phérie de Las Vegas, la famille de Daniel vit au rythme des missions mili­taires d'un genre parti­cu­lier. Il dirige des drones sur des terro­ristes qui mena­cent la planète. Une guerre propre ? Seule­ment est-​ce qu'une guerre peut l'être ? Ce jour là , Daniel et Maria ne tueront pas seule­ment un terro­riste sur la fron­tière afghane et pakis­ta­naise, en appuyant sur un bouton, ils tueront aussi le grand amour d'un écri­vain : Michael. Celui-​ci, terrassé par cette mort qu'il ne comprend pas, essaie de se recons­truire auprès de Samantha (à qui le livre est dédié) Josh et leurs deux filles dans un agréable quar­tier de Londres. Mais là encore, la bavure des mili­taires améri­cains aura des consé­quences tragi­ques.

Le roman raconte la lente recons­truc­tion d'un homme écri­vain après un deuil tragique. le fait qu'il soit écri­vain est impor­tant, il a toujours écrit ses livres grâce à un un don parti­cu­lier : il sait entrer dans la vie des gens et ceux-​ci lui font confiance au point de ne rien lui cacher de leur senti­ments les plus intimes. Grâce à ce don, il devient l'ami indis­pen­sable de ses voisins, celui qui est invité à toutes les fêtes et qui peut donc un jour pousser la porte de leur maison en leur absence afin de récu­pérer le tour­nevis dont il a un besoin urgent. le roman peut commencer, nous progres­sons dans la maison des voisins de Michael, saisi peu à peu par un senti­ment d'angoisse terrible.

Je m'arrête là, car le roman est construit sur un suspens que je n'ai pas le droit de divul­gâ­cher sans me mettre à dos tous les amateurs du genre qui seront ravis, car c'est vrai­ment bien imaginé. J'ai person­nel­le­ment été plus sensible aux réflexions sur l'écriture. Ce person­nage d'écrivain reporter m'a beau­coup inté­ressée. Faire son métier en utili­sant la vie d'autrui comporte toujours une part de voyeu­risme qui est aussi un des thèmes de ce roman. Mais évidem­ment l'autre centre d'intérêt qui ques­tionne aussi beau­coup notre époque ce sont les consé­quences de la guerre de notre temps qui utilise des drones pour éviter de faire mourir au sol les soldats de la force domi­nante.
Lien : http://luocine.fr/?p=6581
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Je n'ai personnellement pas été emballée par ce '"thriller" (?) que j'ai survolé sans m'y attarder vraiment : un aspect du roman m'aurait beaucoup intéressée, celui concernant les pilotes de drones aux USA, mais j'ai trouvé qu'il n'était malheureusement pas assez développé... Pour le reste, ce thriller psychologique m'a un peu ennuyée.
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j'ai surtout attendu l'intrigue que de fois j'ai voulu arrêter cette lecture mais je me suis dit Mickael va bien le trouver ce tournevis, en plus la 4ème de couverture il est mentionné « un texte époustouflant de maitrise qui tient le lecteur en haleine » j'ai failli abandonner cette lecture, 130 pages pour abandonner un livre, non ce n'est pas possible je poursuis et bien heureusement car c'est à partir de ce moment que commence l'intrigue. Bon trêve de plaisanterie même si je me suis ennuyée souvent dû aux longueurs, ce livre a le mérite d'interroger le lecteur sur l'amour, le deuil, les remords, la culpabilité.
La question qui me vient en tête après cette lecture -« A-t-on le droit de se reconstruire, de vivre après la mort d'un être cher malgré la culpabilité qui nous ronge ?
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je ne dirai qu'un mot bouleversant
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