Je te vois quand tu ne sais pas que je te regarde
et chaque coup d’œil que je te vole
ajoute un jour à ma vie
Récemment tu as été dure à attraper
ou alors je me fais plus vieux
à coup sûr l'un de nous deux est perdant
ils s'épanchent en se donnant du "chéri"
ils embauchent des voyantes qui mentent
ils font encadrer les photos des enfants dont ils se sont débarrassés
ils appellent le vieux barman par son prénom
ils louent des groupes de R&B ringards et leur font jouer de la guitare sèche
ils râlent contre les baigneurs nus
ils se confessent à qui veut les écouter
ils ont tous un "bon vieux meilleur" ami
qui d'habitude est celui à qui ils se sont le plus confessés
ils détestent qu'on leur souhaite "Bon anniversaire"
ils adorent n'avoir pas vu quelqu'un depuis si longtemps
puis ils se précipitent sur le suivant
leur solitude est étayée de sourires figés
leur solitude se noie sous un cercle "d'amis"
25/7/81
Hollywood, Ca.
Il rôda autour de la piscine
De l'Holiday Inn
Se sentit tout à coup inutile
La vue d'une piscine
A minuit
Au Texas
Pauvre Texas
Entamé
Comme tout le reste
3/79
San Marcos, Texas
L'insomnie est une chaîne
L'insomnie est une boucle
L'insomnie est un cercle vicieux
Juste là
Dans mon crâne
Dans mes os
Mon cou tourne
Le cartilage bouge
J'aime le bruit de mes os
Au cœur de cette extrémité
Je pense à toi
Et à toi seule
Au cœur de tout ce sang sans sommeil
Tes Lèvres roses
Tes bras levés
Je ne puis respirer sans toi
Mais ce cercle de côtes
Continue à fonctionner tout seul
17/5/82
Lancaster, Ca.
agenouillé
les coudes trouant la nuit
c'est vrai
cette connexion profonde
c'est vraiment vrai
la terre émet un message
qu'elle exhale
je le capte en inhalant
des putois
des lapins morts
la chaleur du jour qui s'échappe
tu es dans un train quelque part
je te vois regarder par la fenêtre
quelque part du côté de Salt Lake City
je suis ici
suspendu à la fenêtre
29/4/81
Homestead Valley, Ca.