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Citations sur Au bord de l'eau, tome 1 : Chapitres 1 à 46 (33)

Affamé, on ne choisit pas sa pitance ;
Transi, on ne choisit pas ses habits ;
Affolé, on ne choisit pas sa route ;
Indigent, on ne choisit pas sa femme.
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— Pour commencer, je suis entremetteuse. De plus, je peux servir d'intermédiaire dans les ventes. Je suis aussi sage-femme s'il le faut, et accoucheuse. Je sais enfin manigancer certaines intrigues amoureuses, et être maquerelle au besoin.
— Marraine, si tu es vraiment capable de faire aboutir mon affaire, tu auras de moi dix taels d'argent pour t'acheter un cercueil !
— Messire, continua la mère Wang, laissez-moi vous dire une chose ! Dès qu'il s'agit du "jeu des approches", on se heurte à des difficultés, et il faut remplir cinq conditions, pas une de moins, pour avoir sa chance. La première, c'est d'avoir la beauté, comme Pan An. La deuxième, c'est d'avoir un outil gros comme celui d'un âne. La troisième, c'est d'être aussi riche que Deng Tong. La quatrième, c'est d'être jeune et, avec cela, patient comme aiguille dans de la soie. La cinquième enfin, c'est d'avoir beaucoup de temps libre. Telles sont les cinq conditions requises — autrement dit : "Bel âne riche, jeune et libre !" Quand elles sont toutes satisfaites, on peut parvenir à ses fins.
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Ceux-là qui se sont fait un nom, ils sont sans nombre ;
Ceux qui l'auraient voulu, également sans nombre...
Mais sans nombre aussi ceux qui firent choix de l'ombre !
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Venez découvrir un grand classique de la littérature chinoise. Il s'agit d'un des quatre romans fleuves (plus de 2000 pages) avec le Jing Ping Mei, le rêve dans le pavillon rouge et la Pérégrination vers l'Ouest. Tous les chinois en ont lu une partie dans leur vie et ce livre a donné lieu à des centaines d'adaptation en film en chine.

L'histoire, inspirée de faits réels, raconte une révolte qui s'est produite pendant la dynastie Song (960-1279). En ces temps l'empire chinois souffrait de la corruption des grands mandarins. Certains "hommes de bien" sont entrés en rébellion contre le pouvoir en vue de ramener "la justice sous le ciel".

Dans le premier tome on fait la connaissance des 108 protagonistes principaux. On suit chaque personnage pendant deux ou trois chapitres, jusqu'à sa rencontre avec un autre héros et ainsi de suite jusqu'à ce tous les personnages soient réunis et mènent des aventures communes dans le deuxième tome. Il y a donc beaucoup d'histoires qui s'entrecroisent.

Ces récits étaient originellement colportés par des troubadours, sous des formes diverses. Au fil des siècles et des lieux les histoires se sont enjolivées et ont été reconstruites puis ont été couchée par écrit et fixée vers le 15ème siècle. Il y a ainsi des versions différentes de ce livre (40 chapitres en plus dans l'édition de la Pléiade).

Cela explique aussi la difficulté de lire ce livre qui regorge de vocabulaire du moyen-âge. Il nous manque le contexte historique et culturel pour bien comprendre les enjeux des intrigues. Heureusement le texte comporte beaucoup de notes afin de nous éclairer. Leur lecture est parfois fastidieuse et hache le récit mais on en apprend beaucoup sur la civilisation chinoise. De plus il faut souligner le remarquable travail de traduction de Jacques Dars qui a su rendre en français tout le sel de ce livre.

Car ce qui est remarquable dans ce livre d'aventure et de cape et d'épée c'est le style. On est emporté par la qualité de l'écriture. On sent que des générations de conteurs se sont succédé afin de rendre les histoires toujours plus captivantes. L'exotisme des personnages et des situations (pour un lecteur européen) est aussi très réjouissante. Les personnages ont des noms et des surnoms à coucher dehors: Wu Song, l'astre de sapience, Li Kui, le tourbillon noir, La vipère d'une toise... On découvre aussi la façon qu'ont les chinois de décrire le monde avec beaucoup de métaphores et de poésie.

Pour toutes ses raisons, je vous recommande chaudement la lecture de ce livre (en tout cas si vous êtes bon lecteur et intéressé par la Chine).
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Dans la forêt des livres, et ses recoins obscurs,
Faites donc un essai, cherchez, voyez combien
De lettrés de génie vous trouverez ! Eh Bien !
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— Prisonnier Wu Song, quelles sont les maladies dont tu as souffert en route ?
— Moi ? Je n'ai eu aucune maladie ! J'ai bu du vin, mangé du riz, mangé de la viande et j'ai marché, tout simplement !
— Mais non ! insista le directeur. Cet individu a été malade pendant le trajet ! Je vois à son teint qu'il est à peine guéri !... Remettons provisoirement la bastonnade à plus tard !
Les gardes armés de triques qui entouraient Wu Song lui glissèrent aussitôt à voix basse :
— Dépêche-toi de dire que tu as été malade ! Tu vois bien que Son Excellence te tend la perche ! Fais-toi vite porter malade, et c'est tout !
— Mais je n'ai jamais été malade le moins du monde ! rétorqua Wu Song avec obstination. Bâtonnez-moi, et qu'on en finisse ! Je n'ai nulle envie d'avoir un crédit de coups de bâton ! C'est un avoir qui me gênerait comme un hameçon au ventre, et j'ai hâte d'en être quitte !
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Je ne suis pourtant pas aveugle, mais je n'ai pas su voir le mont Tai.
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— Allons, les enfants ! Vite à l'œuvre !... Arrachez-nous le cœur et le foie de ce gros bœuf, et servez-nous trois parts d'un bon bouillon aigre-doux, qui nous dégrisera !
Un petit drille apparut alors avec une grande marmite de cuivre pleine d'eau et la plaça devant Song Jiang. Un autre s'approcha, retroussa ses manches et empoigna un "coutelas à extraire les cœurs", dont la lame aiguë jetait un éclat sinistre. Le premier drille, puisant à deux mains dans la marmite d'eau, se mit à asperger Song Jiang, en arrosant soigneusement la région du cœur.
… En effet, le cœur humain baignant pour ainsi parler dans du sang chaud, une aspersion d'eau glacée dissipe cet excès de sang chaud ; cela permet d'arracher un cœur qui sera bien croustillant : c'est comme cela qu'il est le meilleur !
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— Balivernes ! rétorqua Shi Jin. Je fais ici office de protecteur, et j'avais justement l'intention d'aller capturer la bande de brigands que vous êtes ! Aujourd'hui, vous me faites la surprise de passer par mon village, et vous imaginez qu'au lieu de vous attraper, je vais vous laisser tout bonnement traverser ? Si le magistrat de la sous-préfecture l'apprenait, c'est moi qui aurais des ennuis, à coup sûr !
— Comme on dit : "Entre les quatre mers, tous les hommes sont frères !" De grâce, laissez-moi un passage !
— À quoi riment ces sornettes ? Même si pour ma part je disais oui, j'en connais une qui dirait non ! Demande-le-lui donc ! Si tu as son accord, tu pourras passer.
— Messer, à qui m'adresserai-je ?
— À cette guisarme que j'ai à la main ! Demande, et vois si tu passeras !
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Hélas ! quel malheur qu'une vie si brève ! Comment saurai-je jamais, hélas ! ce que mes lecteurs à venir penseront de mon livre ? Je ne puis que m'en tenir au présent et le montrer à mes amis : s'ils prennent plaisir à le lire, cela me suffira. D'ailleurs, j'ignore ce que j'en penserai moi-même en le lisant dans une future réincarnation, voire même s'il me sera donné de le lire lors d'un prochain avatar. Dès lors, à quoi bon m'en soucier ?

[Préface du roman attribuée à Shi Nai-an]
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