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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai déjà évoqué ici mon goût pour ces auteurs japonais dont la simplicité d'expression n'a d'égal que la profondeur des sentiments et des émotions qu'ils transcrivent. Une fois encore, c'est ce qui me touche dans cette pentalogie d'Aki Shimazaki. "Le poids des secrets" est constitué de 5 petits récits publiés indépendamment les uns des autres mais que les éditions Babel ont eu la bonne idée de regrouper en un joli coffret. Outre ce critère esthétique, la démarche est judicieuse car ces 5 opuscules racontent la même histoire vue par un protagoniste différent.

Le secret principal, c'est celui de Mariko qui a entretenu une relation adultère avec un homme marié, père d'une fillette. Ensemble, ils ont eu un enfant. Il ne fait pas bon être fille-mère dans la société traditionnelle japonaise de la première moitié du 20ème siècle, aussi Mariko ne se confiera-t-elle qu'au seuil de la mort, dans une lettre testament dévoilée dans le premier tome. Par une sorte de théorie des dominos, ce secret, qui pèsera de manière consciente ou inconsciente sur les différents narrateurs, en engendrera d'autres.

Outre les destins personnels révélés au fil des épisodes, Aki Shimazaki évoque également les heures sombres du Japon avec le tremblement de terre de Nagasaki, la seconde guerre mondiale, la bombe atomique... sans oublier des thèmes tels que le nationalisme, la discrimination, les préjugés ou l'exclusion.

Publiés sous un titre générique, chacun des 5 livres porte le nom d'un élément clé qui lui est propre - Camélia, Palourde, Hirondelle, Myosotis, Luciole -, annonçant d'emblée l'omniprésence de la nature et la dimension poétique, voire symbolique, de la narration. L'écriture simple mais délicate d'A. Shimazaki (dont on retiendra qu'elle a rédigé ce cycle en français) fait écho à la discrétion avec laquelle les différents personnages traversent leur existence, même lorsque le drame est à leur porte.
Lien : http://livredailleurs.blogsp..
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Suite à ma lecture récente du tome 2 Hamaguri, j'ai achevé cet été la série le Poids des Secrets d'Aki Shimazaki. Bien m'en a pris !

Avant de parler succinctement des trois derniers tomes, je vous propose un petit point-repère, histoire qu'on ne se perde pas trop, parce que dans le genre sac de noeuds, la série nous présente en cinq tomes très courts, cinq personnages liés et sujets à des secrets de famille bien lourds. Chacun.e est en quête de sa propre identité/son passé.

Tsubaki (#1) revient sur le passé de Yukiko, fille de monsieur Horibe.
Hamaguri (#2) met en lumière Yukio, compagnon d'enfance de Yukiko, fils naturel de Mariko Kanazawa et adopté par le chimiste Kenji Takahashi.
Tsubame (#3) relate l'enfance et la vie de femme de Mariko Kamazuka, née coréenne, élevée au Japon après l'installation dans ce pays de sa mère et de son oncle, dissidents coréens.
Wasurennagusa (#4) décortique le passé de Kenji Takahashi.
Hotaru (#5) revient sur le secret porté par Mariko toute sa vie.

Tsubame se détache par son côté histoire dans L Histoire : ce tome est centré bien sûr sur son héroïne principale (Mariko), sur la façon dont elle s'est construite après l'abandon maternel. Mais il aborde aussi davantage le conflit Corée-Japon, la condition des expatriés, la survie après le tremblement de terre en 1923. Dans ce recueil, une vraie poésie et une lenteur se détachent. Aki Shimazaki prend le temps d'installer les ambiances, les paysages, la symbiose entre l'élément nature et l'être humain, pèse les mots pour éviter des quiproquos. Il y a une douceur et un art certain de contemplation.

Wasurenagusa met en lumière l'âme masculine la plus noble de la série : Kenji Takahashi, assurément un magnifique personnage fictionnel avec une grandeur d'âme (un pendant contemporain de l'austenien Fitzwilliam Darcy). La figure paternelle s'entend dans le poids des secrets surtout par l'éducation, plus que par l'hérédité même si la quête de l'identité qui construit chaque être humain est essentielle pour combler les failles. Wasurenagusa narre le cheminement d'un fils à papa-maman qui s'affranchit par amour.

Hotaru finalise la boucle entamée par Tsubaki. Ce tome revient sur l'avènement de Mariko en tant que femme, et notamment sur certaines anecdotes de sa vie conjugale. Dans cet épisode, on ressent la campagne du Japon, l'impact des bombes de Hiroshima et de Nagasaki sur la population, l'art de l'honneur, l'exploitation et le rejet de populations immigrées.

La série le Poids des secrets revient continuellement sur les dualités fertilité/stérilité, filiation/abandon de lignée, famille de souche/famille d'adoption. C'est même étonnant à quel point les pères naturels assument si mal leur paternité, qui est reflétée soit par le biais de l'adoption, de personnages masculins intermédiaires (figures paternelles de substitution, des voisins, des collègues de jeux de société). Aki Shimazaki avec sensibilité évoque la Grande Histoire qui impacte nécessairement les destins singuliers, la culture japonaise faite de rites et de castes, mais aussi terreau à un melting-pot régulier d'immigration. Les personnages sont dressés avec beaucoup de classe ; même le plus ragoûtant d'entre eux est rabaissé uniquement par sa faiblesse. le couple Mariko et Kenji Takahashi éblouit par son romantisme et sa sagesse. Tout est délicat : l'écriture, la narration, les descriptions, la façon d'esquisser les personnages.

Les titres des tomes sont choisis avec élégance, à l'image des contenus : Tsubaki pour camélia mais aussi prénom d'une petite-fille de Mariko et de Kenji ; Hamaguri pour la palourde japonaise qui sert ici de messager ; Tsubame pour l'hirondelle qui ne fait pas le printemps mais dont le retour d'un couple présage de jours heureux ou d'apaisement, Tsubame est aussi le nom donné à un personnage important de la série ; Wasurenagusa pour le myosotis, une fleur de rêve et de félicité espérée ; Hotaru pour la luciole qui peut se révéler un vrai guet-apens pour jeune fille en fleur). le glossaire linguistique en fin de chaque manuel est nécessaire (car des mots japonais épars naviguent dans la prose d'Aki Shimazaki) et participent à l'évasion et à la poésie du tout.

En résumé : le poids des secrets est une série de cinq romans courts (pas plus de cent trente pages chacun) sympa à lire et à découvrir qui met en lumière des pans de l'histoire et de la culture japonaises, avec des personnages nobles, dignes et élégants. J'ai bien aimé. Ce fut une brève et belle pause estivale.
Lien : https://jemelivre.blogspot.c..
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Ce fut une belle découverte pour moi que cette autrice japonaise (qui écrit en français donc pas de traduction décevante !). J'ai adoré cette histoire que j'ai lu très vite. Il s'agit d'un coffret de 5 livres d'une petite centaine de pages. Chaque livre reprend l'histoire de l'un des protagonistes sur fond de seconde guerre mondiale. le Japon, Nagasaki, deux familles, des secrets... Et les couvertures des livres et du coffret.... de vrais bijoux !
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(La critique du premier tome a déjà été publiée : mars 2012)
Dans le deuzième livre de la pentologie le poids des secrets, "Hamaguri" raconte l'enfance de Yukio ; il a quatre ans et joue au parc avec une petite fille Yukiko amenée là par son père ; ils se promettent de se marier quand ils seront grands et inscrivent leurs noms dans une palourde japonaise (hamaguri). Mais la mère de Yukio épouse Kenji Takahashi et ils quittent Tokyo pour Nagasaki. Plus tard, quand ils se retrouvent, les deux enfants ont grandi et ne se reconnaissent pas...

Premières phrases : "Ma mère s'arrête devant une maison clôturée. Autour, des hortensias en fleurs. le bleu, le rose, le blanc... Ils sont encore mouillés de la pluie de ce matin. La rosée tombe."

Dans les livres 3, 4, et 5 on remonte le temps et les secrets de cette famille étonnante ; dans le 3, "Tsubame" (= hirondelle) Mariko livre une partie de son histoire, avec comme contexte le grand séisme de 1923 et la persécution des coréens ; dans le numéro 4, "Wasurenagusa" (= myosotis) le narrateur est le mari de Mariko, le père adoptif de Yukio ; et dans le 5, "Hotaru" (Luciole) Mariko, très agée, raconte son secret à sa petite fille Tsubaki ; ainsi la boucle est bouclée et l'histoire racontée avec la contribution de chacun des principaux protagonistes.

L'ensemble est très intéressant, du point de vue secret de famille mais aussi de celui de l'histoire des japonais pendant toute une partie du XXème siècle. L'écriture est nette et précise, faite de phrases courtes qui rythment la narration.
Lien : http://www.les2bouquineuses...
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c'était une découverte pour moi. sur les conseils de la personne qui m'a prêté le coffret, ( qui avait fait de même par choix)j'ai commencé la lecture par le cinquième livre, à l'instar d'un manga… et l'histoire s'y prête totalement. j'ai beaucoup aimé la sensibilité de la description des sentiments, et l'omniprésence de la nature.
cela me donne envie de lire d'autres livres de cette femme.
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De la dentelle : fin, précis, délicat, et de cet entrelacs naît une composition parfaite.
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Une série de 5 livres sur la vie de 2 familles nipponnes vues à travers plusieurs personnages.. Comme un puzzle, chaque livre dévoile un pan de l'histoire de notre époque aux années 20 vue par un des protagonistes . Au fur et à mesure nous découvrons une histoire stupéfiante dans la généalogie des personnages, sur leurs secrets où les conventions sociales, l'honneur de la famille et les traditions restent rigides quelque soit l'époque. Se juxtapose egalement la grande histoire du Japon, entre la seconde guerre mondiale, les explosions d'Hiroshima et de Nagasaki, le tremblement de terre de 1923 qui impactent la vie de chacun des personnages. Un style simple, tout en retenu ou le non dit est la règle mais ou la verité finira par l'emporter comme l'histoire nous emporte.
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Une histoire de famille, avec ses secrets, qui s'inscrit dans la grande Histoire du Japon, juste après la 2de guerre mondiale.
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