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Citations sur Samedi soir, dimanche matin (13)

Les chanteurs attablés dans la salle en plusieurs groupes tumultueux avaient vu Arthur se diriger en titubant vers le haut de l'escalier, mais, bien qu'ils eussent tous dû savoir qu'il était ivre mort, et se rendre compte du danger qu'il allait courir, pas un seul n'avait essayé de lui parler et de le reconduire à son siège. Avec onze pintes de bière et sept petits verres de gin dans l'estomac, il avait roulé du palier jusqu'au bas des marches.
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Dans le cabaret aux consommateurs encore clairsemés, il se sentait bizarrement isolé du monde familier qui lui était cher. Il n'aimait pas demeurer seul. Il avait espéré trouver quelques amis au bar. Etre seul lui semblait une continuation de la vie abrutissante qu'il menait devant son tour. Il lui fallait du bruit, de l'alcool et de l'amour. D'être assis sans personne d'autre à une table l'attristait [...].
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Ni jeune ni très âgé, il semblait avoir participé à deux générations sans avoir été l'enfant d'aucune, ni appartenu à aucune. Il donnait l'impression de porter sur son visage les stigmates de plusieurs années de mariage, et pourtant son comportement accusait en lui le célibataire, un solitaire, un anormal qu'il était difficile de ranger dan quelque catégorie humaine que ce fût, et qui faisait penser à Arthur qu'il devait être un faible d'esprit.
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Elle l'entoura de ses bras et le laissa déboutonner son manteau. Il sentait de nouveau cette odeur de femme dont la hâte est toute prête à basculer vers l'abandon.
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Une fois dehors, l'usine vint se rappeler à eux par le grondement qui, d'une centaine de mètres, leur parvenait par-dessus les hauts murs. Les dynamos geignaient à longueur de nuit et, dans la journée, les machines-outils géantes de l'atelier d'estampage, mues à coups de leviers et de pédales, donnaient dans les maisons de la cité l'impression de se trouver à portée de souffle de quelque être monstrueux souffrant de maux d'estomac. Un relent de mousse, de désinfectant, de graisse et de copeaux d'acier fraîchement taillés imprégnait l'atmosphère du faubourg bâti autour de l'usine, de la panse et des flancs de laquelle s'allongeaient des rues et des cités ouvrières comme de petits animaux qui tètent les mamelles d'une gigantesque mère.
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T'es pas un peu dingue? lui dit-elle. Qu'est-ce que tu crois que c'est que d'avoir un enfant? T'es mal fichue pendant neuf mois. T'as les seins qui grossissent, et puis voilà que tu te mets à ballonner. Et un beau jour, t'accouches en gueulant et t'as l'gosse. Si c'était encore que ça. Mais c'est pas tout. Le bobo, c'est qu'il faut que tu t'en occupes à chaque minute pendant quinze ans. Tu veux essayer?
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Il ne tenait pas à se battre et l'évitait autant qu'il le pouvait. Il n'y a que les imbéciles qui jouent de leurs poings parce qu'ils n'ont pas assez d'intelligence pour discuter ; c'était là une piètre façon de résoudre les différends. Mais quand vous étiez coincé par deux grands gaillards résolus à vous avoir, deux brutes sans cervelle et insensibles aux arguments d'une discussion, alors, fallait bien accepter la bagarre et cogner, même si c'étaient des sacs de charbon d'un quintal que vous aviez devant vous.
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Qu'est-ce que je suis, au fond? Un grand poteau de mine de 1,83 m qui a grande envie d'une pinte. Voilà ce que je suis. Et si n'importe quel malin me l'dit, j'suis en plus un marchand de dynamite ou un tourneur sur tour revolver qui n'demande qu'à envoyer l'armée aux cinq cents diables. J'suis moi, et rien d'autre, et si on pense que j'suis autre chose, ou qu'on me l'dit, c'est précisément qu'je ne l'suis pas, parce qu'on n'me connait pas du tout.
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Quand on est un révolté, on le reste toujours. On ne peut pas s'en empêcher, on ne peut pas le nier. Et ça vaut mieux d'être un révolté, parce que ça leur fait voir que ça n'prend pas, leurs trucs pour essayer de vous avoir. Les usines, les Bourses du travail et les assurances sociales, c'est pour vous faire gagner votre vie et défendre vos droits – qu'ils disent! Mais c'est jamais que des astuces qui vous enfonceraient dans des sables mouvants si vous ne restiez pas sur vos gardes. A l'usine, on vous fait trimer à en crever, à la Bourse du travail, on vous engourdit à en crever avec de belles phrases, et les assurances sociales et les contributions vous pompent les sous de votre paie et vous vident à en crever. S'il vous reste la moindre bribe de vie dans les tripes après toutes ces saloperies, c'est l'armée qui vous appelle et vous envoie vous faire trouer la peau. Ah oui bon Dieu, c'est pas rose la vie si on veut tenir le coup, si on arrive pas à empêcher cette vache de gouvernement de vous enfoncer la gueule dans la merde, bien qu'y ait pas grand chose à faire contre ça, sauf de s'mettre à fabriquer d'la dynamite pour foutre en l'air leurs horloges à quat'zyeux.
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Quand on est un révolté, on le reste toujours.
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