- Vous êtes historien. Que connaissez vous de Sun Tzu ?
- Quatrième siècle avant Jésus-Christ. La Chine de cette époque n'est pas mon domaine, mais je l'ai lu.
- Vous savez ce qu'il a écrit à propos de la ruse militaire ?
- Que toute guerre est fondée sur l'art de tromper. Il prétendait que toute bataille est gagnée ou perdue avant même d'avoir été livrée. Sa méthode est simple : attaquer l'ennemi là où il est désarmé et surgir là où il ne s'y attend pas. Il disait qu'il était capital de miner l'ennemi, de le corrompre et de le circonvenir, de semer la discorde parmi ses chefs et de le détruire de l'intérieur sans le combattre.
- Excellent, Alfred ! s'exclama Boothby, visiblement impressionné. Malheureusement, nous ne pouvons espérer détruire Hitler sans le combattre. Mais pour avoir une chance de le vaincre au combat, nous devons d'abord le tromper. En un mot, suivre le sage conseil de Sun Tzu. Surgir là où on ne nous attend pas.
« _ Et d’après vous, quelles sont les chances de succès d’un débarquement en Normandie ?
_ Les invasions par mer sont par nature les opérations militaires les plus compliquées, observa Vicary. Surtout quand il s’agit de la Manche, Jules César et Guillaume le Conquérant ont réussi à passer. Napoléon et les Espagnols ont échoué. Hitler a fini par abandonner l’idée en 1940. Je dirais que les chances de succès sont de 50/50. »