Dans ce roman dur
Simenon nous emmène loin des villes provinciales et des ports brumeux de
la vieille Europe : à Batum, plus précisément. C'est bien un port, mais situé à l'est de la mer Noire. Aujourd'hui appelée Batoumi cette ville se situe en Géorgie. Au début des années 1930 elle faisait partie de l'Union Soviétique.
Les personnages aussi sont assez inhabituels pour cet auteur : Adil bey, le consul de Turquie est au coeur de ce roman sombre. Arrivé inopinément, pour remplacer son prédécesseur, mort mystérieusement, il va se retrouver pris dans un imbroglio politique et sentimental. Il n'a pas beaucoup d'expérience et sera vite dépassé par les évènements.
Il est rare que
Simenon se fende d'une préface mais c'est le cas ici. Il tient à rappeler qu'il a séjourné en U.R.S.S., que ses personnages sont crédibles mais fictionnels. Paru en 1932 ce roman laisse peu de doutes sur le caractère totalitaire et policier du stalinisme naissant. On peut lui reconnaître une certaine clairvoyance que n'ont pas eu d'autres écrivains français invités dans ce pays pour en chanter les louanges.
On retrouve dans ce roman son pessimisme foncier sur la nature humaine.
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