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Citations sur L'âge de la lune (9)

Devant le tombeau de Frédéric II
dans la cathédrale de Palerme

Qui peut vaincre contre le règne
des Choses sans Nom ?
Comme un nid vide est tombée
ta couronne, ton sceptre
comme une plume.
Ta gloire est un petit tas de mots.
Tu ne t’es pas refusé au geste faible,
à l’extase honteuse, à la gorge
serrée, au tremblement dans la poitrine.
Pour une pauvre rose,
pour un moustique affolé.
Maintenant n’entends-tu pas la lumière
derrière la porte ramper ?
Sous le marbre, au long des poutres
tu grandiras dans la mort.
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« La nature vient paisiblement dans nos capsules, en mots et en symboles, des lettres et des chiffres. Nous concluons également les pensées. Ils entrent dans des formules simples qui gouvernent le monde. Les équations d’Einstein sont aussi courtes que les formules de l’eau et du sel. Dieu est laconique »
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Aussi chaud que quand j’étais dans ton ventre

je m’amarre à tes reins,
ma mère, je suis
ton fruit et je retourne en toi
à chaque nuit et jusqu’à l’heure de ma mort.
Nous dormirons comme autrefois,
la plante de mes pieds pressée
contre ton cœur.
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L’ami que j’ai trahi m’appelle
au plus profond de mon cœur, et s’approche de moi
dans mon sommeil je l’entends venir.
A son dernier pas je crie
pourquoi me piétines-tu donc?

Puis il s’endort, infiniment léger sur ma poitrine.
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Épilogue

Il faudra ne plus nous rencontrer,
jamais plus, jamais plus
nous regarder dans les yeux.
Nous avons les mêmes tics,
les mêmes velléités.
Amis, nous sommes tous vieux,
nous avons l’âge de la lune.
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La flamme

Il semble que les miroirs,
avec leur puissance d’illusion,
plus que tout autre objet,
nous donnent l’idée du temps,
autant dire celle d’une profonde immobilité,
d’un chemin que nous sentons clos
quoiqu’il soit infini,
sous nos yeux.

Nous regardons la flamme,
et nous ne pensons pas
qu’elle n’est plus celle
que nous avons regardée
un instant auparavant.
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Jour ouvert

Le sommeil trompeur met sous mes yeux
Cette anxieuse agitation de feuilles que le pommier
Déverse plein de doute. L’ombre
À brisé l’écorce et se laisse
Découvrir à l’haleine, aux pas
Inexpérimentés. Le lézard ne la craint pas :
Immobile aux confins du soleil elle exalte
Sa verte ardeur. Tortueuse
Elle s’enroule autour des troncs, prudente
Monte sa plainte obscure.
Dans mes articulations les plus attentives
J’en éprouve la contagion :
Ici, entre les plantes gorgées de sève, le serpent
Sent sa peau qui se délite.
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Larmes antiques

Les vieillards ont les larmes faciles.
En plein midi
assis dans un recoin de la maison vide
ils éclatent en sanglots.
Ils sont saisis par surprise
d’un désespoir infini.
Ils portent à leurs lèvres
un quartier de poire desséché, la pulpe
d’une figue cuite sur les tuiles.
Une gorgée d’eau elle aussi
peut apaiser la crise
et la visite infime d’un escargot.
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Une chambre à Milan

Peut-être je n’existe pas.
Je n’ai pas à remplir ma vie
d’objets, de trajets.
Je me souviens d’un autre à peine.
Ici il pleura, face contre terre,
ici, où je suis heure par heure,
un léger sifflement entre les balcons
et, derrière, la ville.
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