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Critique de maevedefrance


Autant vous dire tout de suite que je vais pousser un coup de gueule parce que le titre de ce livre et la quatrième de couverture sont trompeurs

Tout d'abord le titre : le titre original est The Lost Child of Philomena Lee. Et comme vous le remarquerez ici, l'éditeur français a choisi Philomena, en référence au film de Stephen Frears qui sort ces jours-ci et qui est annoncé sur la couverture.
Ensuite la quatrième de couverture annonce que le livre "retrace le destin bouleversant d'une mère et de son fils qui, séparés leur vie entière ont tout fait pour se retrouver".

Or s'il est bien question de Philomena (et de sa vie chez les soeurs, de la séparation d'avec son enfant etc.) pendant la première partie du livre (soit 108 p.), tout le reste ne parle absolument pas d'elle dans ce pavé de plus de 500 pages, mais de la vie de son fils, reconstituée d'après l'enquête menée par le journaliste britannique Martin Sixsmith, à la demande de la fille de Philomena, Jane Libberton. Il n'est question de Philomena, qu'à la toute fin du livre, de la page 484 à l'épilogue.

Tout ça pour dire que ce que j'ai lu ici, du coup, n'était pas du tout ce à quoi je m'attendais et que c'est de la vie de l'enfant aux Etats-Unis dont il s'agit.

Passons maintenant au contenu à proprement parler. Evidemment, l'histoire d'Anthony Lee (devenu l'Américain Michael Hess suite à son adoption) est touchante, on peut difficilement dire le contraire. Mais j'ai regretté que le récit fasse pas mal dans le pathos et, il faut bien le dire, dans une forme de voyeurisme quant à l'homosexualité de Mike, avec des descriptions sur sa vie intime, puis sa longue agonie des suites du sida.

Par contre, l'ambiance de chasse aux sorcières concernant les homosexuels aux Etats-Unis est bien restituée. Et c'est toute l'ambiance de l'Amérique du milieu des années 50 aux années 90 qui est intéressante, avec le jeu des rouages politiques. de même j'ai apprécié l'aspect documentaire des années 50 en Irlande, l'embarras de Frank Aiken, alors ministre des Affaire étrangères de l'Etat libre d'Irlande sous le gouvernement de Valera, concernant le trafic d'enfants vendus par l'Eglise à de riches Américains, la mainmise de l'Eglise sur l'Etat pour des raisons de gros sous.

Par ailleurs, comme le souligne Judi Dench dans la préface, si ce livre brosse un portrait noir de l'Eglise catholique irlandaise, il ne verse pas non plus dans le manichéisme et montre qu'il y avait quand même des religieux bienveillants, même si trop peu nombreux, qui essayaient de faire de leur mieux à titre individuel. Mais aujourd'hui encore, il est très difficile pour un orphelin irlandais ou pour ses parents d'arriver à se retrouver car, suites aux scandales concernant la vie des filles-mères dans les couvents, les documents compromettants ont été détruits par les religieux. Et, entre les sociétés d'adoption, le comité d'adoption irlandais et le ministère des affaires étrangères, chacun se renvoie la balle...

Enfin, l'écriture elle-même m'a laissée indifférente et je tire une impression globale de maladresse concernant ce livre qui se veut un "document". le film de Stephen Frears parle sans doute d'autre chose : de l'enquête menée par Martin Sixsmith et Philomena pour retrouver la trace d'Anthony.
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