Acquis mai 2018- repris 23 avril 2022
Originalité de ce texte, auquel je n'ai pas du tout accroché, la première fois , en dépit des thématiques qui avaient tout pour me plaire !..
Cette deuxième lecture a été plus concluante...
Il faut se laisser porter, immerger dans l'histoire d'un tableau d'une artiste hollandaise fictive du 17e siècle, qui va se dérouler de sa création à ses différentes pérégrinations au 20e siècle ( années 1950-1960) chez son dernier propriétaire, aux années 2000, où intervient une nouvelle protagoniste,Ellie, femme aux multiples talents : restauratrice, mais aussi " faussaire" !!
Le récit se déroule entre ces trois voix et ces trois époques...L'auteure s'est inspirée d'une véritable peintre hollandaise, Sarah van Baalbergen (1607-after 1638)
"-Elle n'est pas seulement la première femme à avoir été admise dans une guilde de
Saint-Luc,argumente Ellie. Elle est aussi la seule Hollandaise de l'époque baroque à avoir peint un paysage,d'après nos connaissances. Sa situation familiale lui a permis de s'aventurer dans un monde dominé par les hommes.(p.148)"
Pour tous les passionnés et amateurs d'art, cette fiction est des plus instructives entre le traitement difficile réservé aux femmes artistes du 17e et , et la description piquante du monde des collectionneurs et des conservateurs !...
Il me faudra sûrement une relecture, car il m'a fallu "m'accrocher" pour réussir à entrer dans la narration; pourtant c'est un texte des plus attractifs et instructifs!
Je termine ce billet par quelques précisions de la genèse de l'ouvrage de l'auteure !
"DANS LES PAYS du XVIIe siècle, les guildes de
Saint-Luc réglementaient tous les aspects de vie professionnelle des artistes,y compris le droit de signer et dater leurs oeuvres. Elles comptaient parmi leurs membres des peintres comme Rembrandt, Vermeer, Frans Hals et Jan van
Goyen.Les sources historiques laissent à penser que jusqu'à vingt-cinq femmes y furent affiliées, mais seule une poignée d'entre elles ont produit des oeuvres qui nous sont parvenues ou ont été correctement identifiées. Les travaux de Judith Leyster ont ainsi été attribuées à Franz Hals pendant plus d'un siècle.
L'une de ces lacunes de l' histoire concerne Sarah Baalbergen,la première femme à avoir été admise à la guilde de
Saint-Luc de Haarlem.Elle y est entrée en 1631,deux ans avant Judith Leyster.Aucune de ses oeuvres n'a survécu.
Bien qu'il s'agisse d'une oeuvre de fiction, ce roman utilise ces failles historiques comme source d'inspiration. Pour les besoins du récit, les éléments de la vie de plusieurs femmes du Siècle d'or néerlandais y sont fusionnés."