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4.2/5 (sur 66 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Trinity , le 24-04-1915
Mort(e) le : 30-08-1983
Biographie :

Charles William Goyen (24 avril 1915 – 30 août 1983) était un écrivain, éditeur et enseignant américain. Né à Trinity (Texas), il s'installa avec sa famille à Houston. Il enseigna à l'université de Houston puis servit dans l'U.S. Navy pendant la Seconde Guerre mondiale. Il mourrut d'une leucémie en 1983 après avoir fini son dernier roman. Il était marié à l'actrice Doris Roberts.

Biographie éditions Gallimard
William Goyen, né à Trinity, dans le Texas, en 1915, descend d'une famille basque émigrée en Louisiane il y a quatre générations. Tout en poursuivant ses études à l'Université de Houston, il y enseigne la littérature. Puis il s'engage dans la marine américaine et passe plus de quatre ans à bord d'un porte-avions. Revenu de la guerre, il s'établit au Nouveau-Mexique, où il commence à écrire. Toute l'œuvre de Goyen est fidèlement ancrée dans son Texas natal, et fait la part belle au merveilleux. Mais son style, d'incantatoire et lyrique au début, devient sobre jusqu'au dépouillement dans les derniers ouvrages. William Goyen est mort d'une leucémie à Los Angeles en 1983.


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Source : Wikipédia, gallimard
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Bibliographie de William Goyen   (14)Voir plus

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William Goyen (1915-1983) : Une vie, une œuvre (2000 / France Culture). Émission “Une vie, une œuvre”. Diffusion sur France Culture le 23 juillet 2000. Par Christian Giudicelli. William Goyen, né le 24 avril 1915 à Trinity (Texas) et mort le 30 août 1983 à Los Angeles (Californie), est un écrivain américain, également traducteur, éditeur et enseignant. Présentation des Nuits de France Culture : « Le plus surprenant des écrivains du Sud des États-Unis - s’il n’est pas le plus célèbre, en France comme aux États-Unis, du reste. Poète de l’adolescence tourmentée, l’écrivain qui inventa un monde insolite, donna sa vision spirituelle de la maladie et de la guérison : William Goyen. » Avec : Hector Bianciotti, écrivain Christine Jordis, écrivaine, journaliste, critique littéraire, spécialiste de littérature anglo-saxonne Patrice Repusseau, poète et traducteur Avec les voix de William Goyen et de Maurice-Edgar Coindreau. Lectures par Jean Bollery et Matthieu Mével. Réalisation : Olivier Coppin. Sources : France Culture et Wikipédia

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Nous sommes saisis, retenus, secoués par tant de choses dans la vie; mais, en fin de compte, c'est de la Mémoire que nous sommes la proie- nous finissons par être à la merci des mains mauvaises et griffues de la Mémoire lorsque la vie, ayant fini de nous manipuler, ne sait plus quoi faire de nous. Nous devrions veiller à ce que, de notre vivant, nous ne nous fabriquions que des souvenirs heureux comme on fait lentement un point de couture parfait, et que nous ne brodions que de bons, de charmants souvenirs avec le fil que aurons un jour à débrouiller dans la solitude, point par point.
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Voilà donc pourquoi, si souvent, quand tu revenais vers elle, suivant la sente dans un voile de pluie, la maison semblait s’élever sur la plus diaphane des gazes, une gaze tissée d’une haleine que tu avais soufflée. Et tu pensais alors  que la maison née du travail des charpentiers n’existait peut-être pas, qu’elle n’avait peut-être jamais existé, que ce n’était qu’une imagination créée par ton haleine et que toi qui l’avais soufflée, tu pouvais, d’une haleine semblable, la réduire au néant.
(Gallimard L'imaginaire p 88)
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Commence par vivre autour d’une petite chose toute simple chargée de devenir pour renouer avec un très ancien commencement. Jusqu’à ce que lentement, lentement, l’espoir et une vie nouvelle jaillissent de la pousse en déployant leurs feuilles alentour, touchant ainsi de multiples endroits et tant de promesse englouties dans le temps et l’oubli. p 74
Nouvelle "La rose mousse" (appelée aussi Portulaca = pourpier)
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Les liens du sang
p 32 33 Les oiseaux éclatants étaient parqués séparément, chacun dans une mue(1) ; certains portaient des cicatrices autour des joyaux de leurs yeux. Au-delà du poulailler s’étendaient les marais plats et pluvieux du Texas du Sud sur lesquels pesait une toile de brume grise.
(…) Ils regagnèrent la grand-route pour faire de l’auto-stop. James fourra le coq bleu dans son blouson et lui parla doucement en pressant ses lèvres qui balbutiaient contre l’oeil du coq, splendide rubis à éclipses.
« Mais où va-t-on le mettre ? demanda le cousin. On ne peut pas le garder à la maison.
— Je connais un endroit , répondit James. Ce Cornouailles va rapporter une fortune.
— Mais j’ai peur, dit le cousin.
— T’as toujours p-p-peur », fit James avec un sourire tendre et moqueur. Et puis il susurra quelques mots à la pointe noire qui dépassait de son blouson tel un ergot d’ébène.
(1) cage grillagée
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A plus de quatre-vingt ans, après avoir vendu un de ses grands tableaux représentant une scène de la vie des Indiens, elle acheta un camping-car qu'elle laissa garé en permanence devant sa porte, rempli de provisions et prêt à démarrer au quart de tour pour des destinations inconnues.
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(...Oh, l'angoisse des visages sans traits, comme des visages perdus dans des brumes de rêve, de chagrin et d'horreur, trous usés de bouches béantes criant des appels que nul ne peut entendre, disant quels mots, quels mots d'haleine étranglés et qu'il nous faut entendre.) Et, pour trouver ce que nous sommes, nous devons pénétrer à nouveau à l'intérieur des idées, des rêves de mondes qui nous ont faits, nous ont rêvés, et trouver là, attendant dans des bouches usées, les paroles qui sont les nôtres. (...) Car ce qui est perdu n'aspire qu'à se trouver, à se refaire et, par l'entremise de qui l'a retrouvé, à redevenir soi-même --- langage pour ce qui n'est pas dit.
(L'imaginaire - Gallimard p 28 29)
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Le Mal,me dit-il, vient à toi librement, on te l'a acheté pour t'en faire présent, mais la Joie, il faut la dérober, la trouver et la voler au monde, souffrir pour elle, mais la voler, la Joie, comme un voleur de désespoir.
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Et voici la maison… Aujourd’hui, la ruine a passé sur cette splendide maison déchue, et y a fait son travail de ruine. Maintenant ruine (de l’enfance) retournant à la ruine, purgés de cette bile, de ce fiel de l’enfance (dans le vide immaculé de la mémoire) venez par la prairie qu’on appelle le Pré de Bailey où les millions de pissenlits, comme des petites têtes réunies et brillantes, tissent leurs broderies lumineuses, venez à travers la moutarde en fleurs, le trèfle, la végétation folle, par le sentier envahi par les herbes qui nous servait de raccourci pour aller à la ville quand il n’y avait point quelque tente de cirque ou un prêche en plein air. Voici l’endroit où repose une vache brune, tachetée, (vous vous rappelez, nous l’appelions Roma quand elle était génisse, et nous nous amusions à grimper sur son dos) qui rumine l’indestructible mauvaise herbe du temps ; plus loin voici le monde silencieux, affairé et nerveux d’une fourmilière qui continue à grouiller, à travailler sans souci de la décrépitude des splendides maisons déchues ni de la chute des roues hydrauliques brisées. Bruit régulier de la rumination, lente mouture rythmée, quête éternelle, rouge, scintillante, des fourmis, et l’éternel, l’inaltérable cycle des fleurs – les blanches d’abord, puis les rouges, les bleues, les violettes, et finalement la splendeur des jaunes, tout cela tourne, tourne sans cesse en un mouvement perpétuel se moquant de la route tortueuse qui, par-dessus leurs échaliers tortueux, mène les familles à travers les souffrances, les échecs et la mort jusque dans un Paradis tortueux.
Si vous venez par là, environ ce temps-ci, à travers le Pré de Bailey, vous atteindrez bientôt et devrez traverser les rails gondolés, rouillés, du MKT, le chemin de fer qu’on appelait Katy Railroad, et, les ayant franchis, vous verrez devant vous cette maison. Vous croirez entendre une voix. D’où vient-elle ? De la fenêtre aux persiennes fermées ? De la véranda ? De la cave ? Du grenier ? Elle murmure : « Mais qui donc arrive par ici, à travers les herbes folles ? Qui donc revient au foyer à travers l’humidité des bas-fonds ? »
Si c’est toi, Berryben Ganchion, tu reviens après une longue, une très longue absence, et tu reviens trop tard. Car ta mère, Malley Ganchion, est maintenant aveugle par suite de cette cataracte qui, pendant si longtemps, lui avait presque ôté la vue. Derrière la persienne fermée, seule dans cette maison, elle guettait ton retour.
Si c’est toi, Sue Emma Starnes, tu arrives trop tard aussi, et si c’est quelqu’un d’autre, alors c’est pour eux tous que celui-là revient, en leur nom, pour fouiller, explorer à son heure, pour trouver un sens et un langage et un nom.
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Sur tes Basses-Terres, que tu gardais toujours humides et luxuriantes (sauf pendant les sécheresses qui te laissaient sans eau, montrant effrontément ton ventre nu de poisson blanc, ton ventre de sable musclé et les racines luisantes qui sont tes côtes vertes) vivait une poignée de nègres, et on les appelait les Nègres des Basses-Terres. Tes Nègres des Basses-Terres habitaient dans de petites cases. Chacune avait sa véranda branlante, sa cour en terre battue et balayée, et un parterre de fleurs coquet comme un chapeau fleuri, cerné de bouteilles ou de bocaux verts et ambrés. Ils faisaient pousser des légumes – au printemps on pouvait voir des boîtes de conserve protéger les jeunes plants de tomates. Quelques-uns travaillaient en face, au Fuller’s Earth Mill, et les femmes venaient dans les maisons de Charity laver et repasser le linge de Charity. Mais la plupart se contentaient de pêcher dans tes eaux. Il ne se passait guère d’année que tu n’enflasses à la saison des pluies ; tu te glissais alors jusqu’aux cases des nègres pour les en déloger, pour détruire leurs légumes, pourrir leurs vérandas et faire branler leurs marches. Tes Nègres des Basses-Terres se contentaient d’attendre le jour où tu rentrerais dans ton lit, entraînant avec toi leurs légumes arrachés, éparpillant bocaux et boîtes de conserve, puis ils revenaient chez eux, tranquillement, nettoyaient tes ordures, balayaient les débris que tu avais laissés et remettaient partout l’ordre et la propreté.
Tes Nègres connaissaient tes Basses-Terres aussi bien qu’ils connaissaient leur propre chambre ; ils savaient quels étaient les meilleurs endroits pour la pêche. Ils savaient où on pouvait trouver du sable blanc et des cachettes sûres pour les forçats qui s’évadaient de Huntsville. Ils savaient la venue des moustiques, rien qu’en observant le vent ou l’absence de vent ; ils savaient aussi quand les crotales dormaient ou rôdaient dans les herbes. Les Nègres des Basses-Terres avaient perdu beaucoup d’enfants en toi. Au bout de leurs hameçons ils t’avaient arraché bien des monstres étranges envoyés par le Diable. Ils s’étaient baignés en toi et avaient chanté sur tes rives. Les amants s’étaient rencontrés au fond de tes Basses-Terres, les joueurs de dés y avaient fait claquer leurs doigts autour de feux secrets, et plus d’un assassin avait couru vers toi, s’était dissimulé pendant toute la nuit dans quelque épais taillis pour que le Ku Klux Klan ne pût le découvrir.
Et néanmoins, Rivière, c’est au-dessus de tes Basses-Terres que Rob Hill, comme une colline de terreur, se dressait, couronnée de croix flamboyantes sous sa pelure hirsute de vieux chênes rabougris. C’est là que se réunissaient les membres du Ku Klux Klan, c’est là qu’ils brûlaient un nègre pour rappeler à tous, le long de tes deux rives, qu’ils avaient la peau noire.
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… Alors je marchai, je marchai sous la pluie qui tournait à la neige, et j’étais morfondu, transi ; et j’arrivai dans un parc, fidèle image des prairies de l’Enfer. Des couples y chuchotaient dans l’ombre, conspirant tous à réchauffer le monde cette nuit, et j’entrai dans un chalet public où je vis sur le mur des annonciations dessinées et écrites. Je sortis et je me sentais seul, perdu dans un monde où nul foyer ne m’attendait, et il me semblait que tout m’avait été volé, que tout ce qui faisait l’objet de mes désirs n’avait jamais été qu’un rêve ; et, bafoué par la victoire nocturne des autres, moqué par mon propre et éternel échec, privé de nom par une anonyme torture et dépouillé de toute histoire, à nouveau je me sentais trahi.
Et cependant, sur les parois de mon cerveau, des fresques : l’Ange danseur, agenouillé, un thyrse à la main, annonciateur : l’agonie dans le jardin ; deux amants nus chassés ; et, sur le dôme de mon cerveau, des Créations, des Damnations, des Jugements, des Enfers et des Paradis (nous sommes tous porteurs de vies et de légendes. Sait-on jamais ce que peuvent être les fresques invisibles sur les parois secrètes du crâne ?)
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