La Perruque

Alex Sol, romancière autiste nous propose cette fois-ci un récit très court, puisque moins de 100 pages, sur un thème vu et revu « la séquestration ». Mais fan de son écriture brute, je savais avant même de commencer que ce serait tout de même innovant.

Impossible d'en parler sans dévoiler le contenu de la nouvelle. le titre assez énigmatique, la perruque, est bien trouvé car c'est par elle que Lise, la jeune séquestrée, se reconnaît.

Une approche sensible, touchante, écrite à la première personne pour une immersion furtive mais prégnante.

C'est une nouvelle courte, où l'auteur a très bien su décrire toute la souffrance de cette jeune femme Victoire (devenue Lise par son bourreau)...: le ressentie de douleur est bien rendu , grâce à l'écriture sensible d'Alex Sol: c'est terrifiant à un tel point que le personnage principal en perd toute sa personnalité.
Cette nouvelle est imprégnée de cruauté....mais l'horreur est souvent décrite "à demi- mots"...et l'auteur le fait avec beaucoup de finesse et de pudeur.

Lise est retenue prisonnière dans une petite pièce froide et sans fenêtre…
Elle ne sait ni où, ni depuis quand. Elle ne connait pas son âge, ni même à quoi elle ressemble mise à part qu'on lui a tondu la tête… et parfois, elle a le droit de porter une perruque pour lui faire plaisir…
Lui, c'est celui qui la garde enfermée et qui lui fait croire qu'il la protège du monde extérieur devenu trop dangereux.
On est clairement sur du Syndrome de Stockholm.
« Va-t-il finir par m'abandonner ? Que deviendrais-je si c'était le cas. »
Mais lorsqu'il lui apprend que c'est Noël, quelques lointains souvenirs ressurgissent et libèrent de nouveaux attraits pour la liberté…

J'ai carrément adoré lire cette nouvelle ! Pas besoin que ce soit long pour être bon…

J'ai complètement adhéré à la façon dont l'autrice Alex Sol a rédigé cette histoire de séquestration. Un récit à la première personne, pour mieux se fondre dans la peau de la pauvre petite séquestrée.

L'écriture est maitrisée, le récit bien mené ! Ça commence lentement, l'ambiance glauque se pose, puis un évènement inattendu vient tout faire péter… La p'tite angoisse qui monte qui monte qui monte !!!! Je me suis même vu retenir ma respiration quelques secondes tant j'étais à fond dans l'action !

Je pense que sous ma personnalité gaie et enjouée se cache une Sarah un peu plus sombre, limite psychopathe… Car en décembre, quand certains lisent de belles histoires de Noël, moi je lis une nouvelle machiavélique de Noël…