Les gens gais vous font oublier ce que les gens tristes passent leur temps à vous rappeler. Ils sont plus pénibles, les gens tristes, mais plus importants, plus graves.
De toute façon, il n'y a que les hommes qui meurent, Gaële me dit. Les filles ne meurent jamais. Quelquefois les vieilles dames, oui, si on veut, dans les accidents. (...) Mais d'habitude elles ne meurent pas. (p.59)
Se suicider. C'est-à-dire finir de vivre parce qu'on n'a plus envie de savoir ce qui va se passer ensuite à votre sujet. (p.108)
- Pourquoi veux-tu faire TOUT comme les autres, c'est formidable d'être différent, non ?
Non. Ce n'est pas formidable d'être différent. Regarder les autres, mais ne pas être regardé. Se noyer dans la foule pour observer et non être observé par la foule. (p.43)
Quand j'étais petit [...] je pensais que c'était l'horizon qui buvait la mer, pour la faire descendre. Et qui la recrachait pour la faire remonter
Je décidai d'écrire à Gaële une lettre triste, mais gaie.
(fin du chapitre treize)