The Heart Line - Saison 2

Mira est un élixir qui m’attire inexorablement. Elle est un remède qui insuffle la vie et je dépéris si je ne m’en abreuve pas. Je vais crever, c’est sûr. Les prédictions de la voyante ont prouvé que ma mort était inéluctable et pourtant, j’ai l’impression étrange que Mira pourrait être mon « sauf si », la parade à mon destin, mon échappatoire, la clause écrite en tout petit qui permettrait de détourner ce contrat funeste. Je m’agenouille à ses pieds. Mes mains s’agrippent à ses hanches. Elle est mon seul espoir.

Ne pas savoir où elle est et si elle est en sécurité est terriblement angoissant. J’ai passé ces derniers temps à l’espionner et à la suivre dans son quotidien. Elle ne le sait pas encore mais elle fait partie de ma vie maintenant. J’ai été auprès d’elle davantage que je ne l’ai été avec d’autres femmes avec qui j’entretenais des relations. Sa disparition provoquerait un vide atroce.

Je suis ridicule de me présenter chez elle comme un amoureux transi venu se réconcilier avec sa bien-aimée après une dispute. Elle me déteste depuis le début. Savoir que c’est moi ne l’incitera pas à ouvrir. Au contraire. Je me colle à la porte pour prêter attention au moindre bruit indiquant une présence à l’intérieur. Rien. J’ai une étrange appréhension.

Maintenant, j’ai l’impression d’avoir besoin d’elle pour colmater mes brèches. Elle est comme le sel dans un plat, on pourrait très bien s’en passer tant qu’on n’a pas gouté à la différence.
 

Quand elle n’est pas sous mes yeux, elle occupe toutes mes pensées. Je ne peux pas l’oublier. Je ne le veux pas. J’ai l’impression qu’elle circule dans mes veines, qu’elle est l’air que je respire. J’ai cru que Mira était une obsession malsaine mais les sentiments qui m’envahissent lorsque je la vois, lorsqu’elle est à mes côtés, lorsque je l’embrasse, n’ont rien de néfaste. Ils soulagent mes peurs, et ma colère comme un baume apaisant. Ils me procurent d’une douce chaleur dans laquelle j’aimerais me baigner indéfiniment, les bras et les jambes en étoile de mer.

Je suis le seul traître que je connaisse. La haine que j’éprouve pour ma personne est tellement forte qu’elle s’est propagée sur Mira. Malgré ma détermination, ma force et mon statut de condamné, je n’ai pas eu le courage de tuer l’un des Connor. Et Mira, avec sa fragilité apparente, la vie devant soi et son absence de lien affectif avec moi, a tout de même risqué sa liberté pour me sauver. Je ne mérite pas autant de considération. C’était à moi de la protéger. J’en ai eu l’occasion et j’ai tourné le dos à cette chance.

Le noir m’engloutit et me réconforte quelques secondes avant qu’elle ne glisse sa petite truffe humide à mon oreille. Je bats des cils et un mal de tête atroce perfore ma boîte crânienne. Des souvenirs désastreux gagnent ma conscience et entraînent avec eux une douleur au plus profond de mon cœur. Personne ne te regrettera. Elle est insupportable. Je referme les yeux en priant pour que la réalité ne soit qu’un mauvais rêve. J’aimerais me rendormir pour obtenir une trêve supplémentaire. Mais il est trop tard. Je reprends pleinement connaissance des faits. Dégage ! Dormir ne me permettra pas de revenir en arrière. J’ai été égal à moi-même, un connard sans scrupule, sans empathie, sans prise de recul. Tu n’es que le diable déguisé en putain.

Son baiser est vigoureux et sensuel. Il me donne la sensation d’être unique et indispensable. Je ferme les yeux et savoure chacun de ses gestes avec délectation. Sa langue s’entortille à la mienne. Son souffle se mélange au mien. Nos salives se mêlent pour nous donner un goût unique. Un goût de sexe, de pêchés et de plaisir savoureux. Je gémis contre ses lèvres. Puis je décèle des mots prononcés à la hâte entre chaque baiser.

Il me possède. Il me revendique. Ses gémissements réclament l’assouvissement d’un désir passionnel dont je partage les ardeurs. Ma tête refuse de le laisser faire mais mon corps en réclame davantage. Mon ventre se contracte à chaque sensation exquise que son érection m’inflige lorsqu’elle caresse avec volonté mon entre-jambe. Il happe tout mon oxygène. Il me suce. Il me dévore. Il me lèche. Et mes jambes flageolent. Je n’ai plus de pensées cohérentes. J’écarte les cuisses pour le sentir au plus près de moi. Ses mains se baladent sur chaque centimètre de ma peau visible. Il mordille mes lèvres et caressent ma poitrine avec une douceur soudaine. Un long râle d’excitation lui échappe quand il agrippe mes fesses pour frotter son sexe dur contre le mien, moite et sensible.

Je ne vois plus que lui. Son rire graveleux me donne envie de lui péter les dents, ses mains baladeuses, le désir de lui arracher les ongles un par un et ses pupilles dilatées, le besoin de lui planter une seringue d’héroïne dans les yeux. Quand j’arrive à sa hauteur, je constate rapidement à ses gestes saccadés et à son manque d’élocution qu’il est complètement défoncé. Tant mieux. Ce sera plus simple.