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Citations sur Il y a de l'innocence dans l'air (16)

MAIN COURANTE DE L’INVISIBLE…


Un jour, la main s’en va
sans penser à demain.
Elle se délie, se met en mouvement, dessine d’étrange signes
que n’enserre aucun alphabet.
Ce sont des formes en résonance,
des miroirs souples,
des lignes, des traits,
des façons d’ajuster les dispersions élémentaires,
de se trouver des repères dans le monde - soubresaut
et de se retirer,
tout aussitôt,
quand la page d’instant est accomplie.
Main courante de l’invisible
qui consigne les faits secrets,
et sans jamais déposer plainte.
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À DÉFAUT DE LIVRE, AU MOINS CETTE PROMESSE DE POÈME…


Extrait 1/2

À défaut de livre, au moins cette promesse de poème,
à défaut de poème, vite, au moins cette phrase
prononcée à tâtons dans la nuit,
à défaut de phrase, ce cri venu du ventre,
à défaut de cri, cette voix introuvable,
avec son bruit d’herbe
obstinée,

un léger souffle d’air en quelque sorte
sans défaut....
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Puis un jour, la main décide de prendre
tout son temps,
elle caresse un dos, elle apaise une joue,
elle se pose en douceur sur la bouche,
comme pour mieux dire silence,
elle frôle un souffle d’air
où se tiennent le jour, et la nuit, et le travail
du nuage d’écrire,
muets encore de tout ce qui se passe
et ne se passe pas encore,
elle pressent
l’autre main
qui, elle aussi s’en va, sur un autre trottoir,
sans penser à demain,
et la reconnaîtra.
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Je marcherai déjà plus loin
en compagnie des limaces noires,
au bord du défilé des coquelicots,
le long du fleuve de toujours.

Mais parfois il m’arrivera sûrement
de tourner la tête sans imbécile remords
pour scruter la pose de mes déesses
qui de leurs yeux me ramènent au pré.

Pour une ultime leçon d’intelligence sensible,
de compréhension muette entre espèces,
n’ayons plus peur des mots,
« d’ empathie bovidée »,
discipline de l’esprit
heureusement tenue
hors de portée de la science actuelle.
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Puis je me remets à marcher.

Elles pivotent leurs yeux pour tenir le contact,
quelques minutes encore.
Quand je me serai affranchi de leur espace d’existence, elles inclineront à nouveau
la tête vers le dieu du sol,
arracheront leur dose d’herbe
pour initier la cérémonie de la mâche.

Plus tard viendra le temps de la rumination.

Où serai-je ? À mâcher un au - revoir,
à contempler leurs mamelles pleines
à l’arrière du convoi, à mesurer leurs pis prêts à céder
à la main vigoureuse qui libèrera leur lait bienheureux
de nourrice.
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Moi, j’en reviens toujours aux vaches,
à la nuit dans les yeux des vaches
qui ont leur séjour sur la berge.

Il me faut d’abord m’en approcher,
les regarder pour qu’elles tournent leurs têtes,
posent un regard qui en dit long,
ou plutôt large, ou plutôt qui m’appelle
dans une profondeur vitreuse.

Un regard d’absentes, d’avant les cataclysmes
et les quintes de toux, d’avant les rages de dents
et mises au pilori.

Je fixe l’objectif. Elles me renvoient un moment
de lenteur.
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Si on te déposait au milieu du troupeau,
tu n’en mènerais pas large.

Tu te méfierais d’un coup de pied latéral
ou oblique bien appliqué ou même
d’un fouettage de queue sur le visage.

Tu chercherais dans la mêlée
où se trouve ta nourrice attitrée et le pis qui t’est réservé.

Dans cette errance, tu te ferais peut-être des compagnes de pâturage.
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Vous l’a-t-on dit, c’est une vache
qui sonna de la corne à Roncevaux
quand Roland était enroué.

C’en est une autre
qui soudoya le garde-frontière
pour embarquer Bran vers l’île aux Pommiers.

Thèbes fut fondée par une vache qui s’était arrêtée, épuisée par sa route.


Celle que j’ai rencontrée ce matin
avait ruminé toute la vitesse du monde.
Elle n’avait gardé que sa robe
pour être belle sous mon regard.
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Le champ
est fait de boutons d’or,
de mouches tenaces.
Les uns caressent les sabots, les autres
entreprennent la croupe et les oreilles.

Lorsqu’on quitte le champ pour l’étable,
c’est comme partir à la tâche, au turbin.

Les mouches se croient obligées de faire transhumance,
les boutons d’or en profitent pour
préparer des lendemains qui veulent apprendre
à chanter.
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Elle voudrait parfois nous apprendre à tous
à brouter.

Si seulement
on acceptait d’entrer dans l’enclos
autrement qu’en maîtres des barrières,
si seulement
on choisissait
d’élire domicile et de migrer
d’un coin d’herbe à un autre.

Champ de divagation lente.
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