Un petit village palestinien, à la fin des années soixante. Souad vient au monde. Et parce qu'elle a le malheur d'être née fille, « [sa] vie quotidienne [est] une mort possible, jour après jour. »
Pour nous et avec l'aide de
Marie-Thérèse Cuny, elle témoigne. Un mot entré en résonnance, une sensation ravivée et déjà, Souad se rappelle. Ses souvenirs se télescopent, la mémoire n'est pas linéaire et la chronologie est incertaine. Mais elle raconte : son enfance entre travail, brimades et coups, ce mariage incarnant l'espoir de pouvoir sortir un jour la tête haute de la maison et cette inexorable descente aux enfers qui suit la découverte de sa « faute ». Puis une seconde voix s'élève, celle de Jacqueline. Collaboratrice humanitaire et persévérance incarnée, elle opère une transition et permet à Souad d'accepter peu à peu sa deuxième vie et ses petits bonheurs, sans honte et sans peur.
Récit de vie à la fois poignant et perturbant,
Brûlée vive est impossible à lâcher, impossible à ignorer. Je remercie l'Institut français pour la mise à disposition de ce témoignage nécessaire. À lire et à faire lire pour sensibiliser et ne jamais oublier…
Pour aller plus loin : n'hésitez pas à consulter l'article éclairant de
Magdalena Rosende sur le sujet dans la revue Nouvelles questions féministes (2004/2, vol. 23) accessible sur www.cairn.info. Elle y revient sur la notion de crime d'honneur à travers le témoignage de Souad et nous rappelle que la pratique liant l'honneur d'une famille à la virginité et à la chasteté de ses femmes a également été en vigueur dans certains pays d'Europe.