Il est là, étendu, immobile, on dirait qu’il dort ou… qu’il est mort. Une seule lettre et cela fait toute la différence. (p.177)
L'amour fait passer le temps et le temps fait passer l'amour.
Le Chef fouille la victime. Sous sa soutane, il y a encore dix paquets d'au moins deux kilos et demi de poudre blanche.
-Ayoye ! crie l'inspecteur, cette poudre blanche vaut de l'or sur le marché noir !
-Et ce n'est pas du Ajax, de la farine ou du sucre blanc, spécife le Chef qui replonge son doigt dans la substance illicite pour le porter à ses lèvres et réitérer son jugement.
Il veut en être certain ou est-il en train de devenir accro ?
-Ce n'est pas de la poudre de perlimpinpin selon moi, ni de la poudre à récurer, affirme l'inspecteur.
-Ni de la poudre pour bébés.
-En effet, mon cher Johnson's.
-En tout cas, il a vite pris la poudre d'escampette, celui-là !
-Je ne vous le fais pas dire, Chef.
-En attendant, poudriez-vous vous tasser un brin, inspecteur, afin que je poursuive mon investigation ?
Si vous allez tout de suite à la page 184, ce roman sera beaucoup moins long à lire.
— As-tu entendu parler de la maladie du baiser? demande l’inspecteur. Il y avait un article dans le journal là-dessus ce matin.
— Oh! tu sais, moi, les journaux… Je sais qu’on en parle beaucoup, en tout cas on peut dire que ce sujet est sur toutes les lèvres. (p.15)
Soudain, sans avertissement, Rex, le roi de la gent canine, se relance à la poursuite de l'invisible. Stéphane et l'inspecteur reprennent leurs jambes à leur cou. Ils courent plus vite que leur ombre qui les suit cependant toujours derrière. Avoir le soleil dans les yeux peut s'avérer être une bonne chose parfois.
La mémoire parfois, c'est comme un moteur l'hiver à moins trente.
La très grande majorité des lecteurs qui lisent cette page sont rendus ici.
Stéphane s'asseoit à côté de celui qui a failli devenir son beau-père officiel.
-Je comprends votre chagrin...
L'inspecteur se tourne vers l'enfant avec un fleuve de larmes dans les yeux.
-Mais il faut se ressaisir, dit Stéphane. Il ne faut pas se laisser abattre.
-Tu as raison, Steph', il ne faut pas se laisser abattre. C'est d'ailleurs la devise des boeufs de l'Ouest et tu vois où ça les mène.
-Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir, dit le proverbe, renchérit Stéphane.
-J'en connais un autre, renchérit l'inspecteur. C'est un proverbe belge qui dit : Pluie en novembre, Noël en décembre.
-Mais ça n'a aucun rapport.
-Oui, Stéphane et c'est pourquoi il est sorti tout seul comme ça, sans raison, c'est pour te dire aussi à quel point mon esprit déraille...
Donc, tout ce beau monde est dans la BM
de l’inspecteur qui conduit aussi bien qu’il se
conduit dans la vie.
Bon, ça jacasse, ça discute comme des pies
à l’avant et à l’arrière et à qui mieux mieux.
On ne s’entend plus respirer. On parle de
cadeaux, de cérémonies, de réception bref,
la discussion va bon train.
L’inspecteur est silencieux et il négocie habilement
chaque centimètre d’asphalte. Il défend
bien sa pole position, comme on dit dans la F1.
Élisabeth, perspicace, demande d’une voix
sucrée :
– Anxieux, nerveux ?
– Oui, un tantinet.
– C’est la demande en mariage ?
– Pas vraiment, chérie, je sens que l’on est suivis.
– Détends toi mon amour…
– Je ne blague pas Élisabeth.
– C’est la Volvo bleue ?
– Exactement, la Volvo bleue ! Mais il n’est pas
dit que ma BM, dont les paiements achèvent,
se laissera suivre par une suédoise.
– Du calme ! suggère belle-maman. Il ne
faudrait pas que votre xénophobie (enfin un
mot nouveau !) vous entraîne dans une colère
indéchiffrable. Ne laissez pas ce vil racisme
à base de métal vous emporter, inspecteur.
Maîtrisez cette rage du volant qui se débat en
vous, et dans votre pied droit plus précisément.
– Bien sûr que non, je ne monterai pas sur mes
grands chevaux, mais sur mes 218 chevauxvapeur,
certes oui, enchaîne celui qui fait la
sourde oreille, enfonçant le champignon dans
le fond du plancher.