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Citations sur Nouvelles du Sud (7)

« Suave » était un des grands mots de la famille ; sans doute venait-il de toutes ces fleurs qui la nuit et en toutes saisons embaumaient l'air dans le sud du Mississippi.
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Je me souviens toujours de l'odeur particulière de ce livre-là – le papier neuf, la reliure, la colle et l'encre d'imprimerie –, comme si tout se combinait pour qu'un livre ait un parfum bien à soi.
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Je suis certaine qu'on peut faire n'importe quoi en cas de nécessité : parler français, faire un double saut périlleux, jouer Rachmaninoff au piano ou piloter un avion. Enfin, peut-être pas l'avion, c'est trop technique.
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Dans Jane Austen, les hommes et les femmes, occupant respectivement les deux extrémités d'une balançoire, montaient et descendaient pendant quelques deux ou trois cents pages jusqu'au moment où, la balançoire étant à l'horizontale, ils se mariaient.
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— Qui est-ce ? demanda-t-elle à sa mère, un peu trop fort, et en voulant dire ce qu'une femme du Sud veut invariablement dire en posant cette question ; non pas comment s'appelle-t-il, mais d'où vient-il, est-ce quelqu'un que nous connaissons ? En d'autres termes, a-t-il des excuses à présenter, ne serait-ce que pour être né ?
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Sharon :

[...] ... Le jour vint où je sautai le pas. Mal ou non, j'allais à Sharon sans y être invitée par personne. Maman s'était rendue à une réunion paroissiale et Papa avait été appelé au pâturage parce que des vaches s'étaient échappées de l'enclos. C'était la fin de septembre, calme et dorée, l'école venait de recommencer. J'allai là-bas nu-pieds et je regardai par une fenêtre du petit salon. Il n'y avait personne. Je fis donc le tour de l'autre côté pour caresser et faire taire un chien qui m'avait regardée un peu de travers en aboyant sans conviction. Je regardai par la fenêtre du grand salon et justement, ils étaient là, tous les deux, oncle Hernan et Melissa, causant et souriant. Je voyais leurs lèvres remuer mais je n'entendais pas ce qu'ils disaient. J'avais peur d'être surprise en train de mal agir et de désobéir, et le sang battait dans mes oreilles. Mélissa était charmante et, comme elle souriait, ses dents blanches brillaient dans son doux visage basané. Mais c'était l'oncle Hernan, avec son bras tendu vers elle - il était assis dans un grand fauteuil à dossier sculpté si haut qu'il dépassait sa tête - dont le geste m'alla droit au coeur. Ce geste, qui reflétait si bien ce côté de lui que j'aimais, était pour elle et la protégeait comme il l'avait fait, maintenant je le savais, des centaines de fois. Elle vint près de lui et ils se penchèrent l'un vers l'autre, il la gardait bien à lui. Elle lui donnait son énergie et il s'en abreuvait, ils ne faisaient qu'un.

J'avais même oublié de trembler et je ne me rappelle plus comment je revins de Sharon à la maison. Je me souviens seulement m'être retrouvée dans ma chambre, assise au bord de mon petit lit, les mains croisées sur mes genoux, les oreilles pleines du tintamarre des enfants de Melissa jouant dans le fossé - ils tapaient sur une vieille bassine avec un bout de fer - et comment Melissa, exaspérée, leur avait hurlé des menaces du fond de la cour d'oncle Hernan. Elle en avait quatre et, s'ils avaient l'air bien sages le dimanche, c'était en semaine de vrais démons. Maman se plaignait d'eux et Melissa était parfois tellement hors d'elle qu'elle les battait à leur couper le souffle. Je les voyais d'un autre oeil maintenant. Leur terrible vacarme me semblait faire partie de moi, une partie proche et puissante plus réelle que le vacarme même, comme le sang de leurs veines. Ce sang était le nôtre, mêlé et confondu avec l'autre. Maman pouvait ruer comme un mulet, se débattre comme un chat sauvage pris dans un sac, elle n'arriverait jamais à l'expulser - il était là, et bien là. ... [...]
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Paysage du Sud :

[...] ... Malgré tout ce que j'avais appris sur lui (je n'en ai rien dit à Maman et à Papa), je trouvais que Foster Hamilton avait quelque chose de fascinant. Il venait d'une bonne famille, connue pour sa distinction et son élégance ; certains de ses oncles étaient professeurs d'université, grands avocats, docteurs, des trucs comme ça. Il avait perdu son père tout petit (une tragédie) et ses manières étaient parfaites. Enfin, parfaites quand il était sobre, et ce n'était pas intentionnellement qu'il s'en départissait, une fois ivre. Tout de même, on ne pouvait pas me reprocher d'être dégoûtée quand, après avoir dansé dix minutes, je découvris que son teint était vert dans la région des tempes et que, bien qu'il fût bon danseur, il n'arrivait pas à tenir debout. Il trébuchait comme un bébé qui vient juste de comprendre comment on marche et qui sait qu'il doit maintenant le faire.

- "Foster, est-ce que vous avez bu ?

- Bu ?" répéta-t-il.

Il me regarda, stupéfait, comme si cette question s'adressait à la présidente de la ligue anti-alcoolique.

- "C'est tellement étouffant, ici", gémit-il.

Ce n'était pas si étouffant que cela mais ça allait le devenir. Les portes de la salle de gymnastique étaient ouvertes pour que les gens puissent sortir prendre l'air quand ils en avaient envie.

- "Allons dehors."

Avant la soirée, je m'étais imaginé que Foster et moi, on flânerait dans les allées ; moi avec ma robe blanche légèrement transparente qui laissait voir les reflets bleus de mon jupon (maman et moi avions travaillé sur cette robe pendant quinze jours), Foster avec ses larges et belles épaules aristocratiques. Et puis, il avait mis un smoking blanc ! Personne sur la terre entière n'était plus fière que moi quand je suis entrée dans la salle de bal au bras de Foster Hamilton, ce soir-là. ... [...]
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