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Dans ce très beau roman, c'est le sort poignant de trois femmes que Deb Spera nous fait partager dans la touffeur de la Caroline du nord de 1924. Des exploitations de coton ravagées par les charançons, une économie qui se meurt dans une Amérique encore meurtrie par des années de racisme et de guerre de sécession. Deb Spera fait revivre le Sud des USA avec ses clans qui s'agrippent avec nostalgie à leurs privilèges passés. Soixante ans plus tard, on vit toujours comme si l'esclavage avait cours, comme si les femmes ne devaient tenir qu'un rôle secondaire. Véritable plaidoyer de courage, cette histoire, qui n'est pas sans rappeler Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur d'Harper Lee, évoque aussi bien la position féminine à l'aube du XXème siècle que la lutte des classes, la ségrégation raciale, l'amour maternel, l'amitié et par-dessus tout l'audace et la solidarité. Gertrude, Retta et Annie sont debout, le poing levé et la tête haute face aux violences, aux trahisons, à la misère et aux terribles découvertes. Chacune affronte ses démons, quel qu'en soit le prix à payer. Elles sont obstinées et inébranlables, très éloignées socialement mais néanmoins semblables dans l'adversité et les épreuves qui les touchent. La cohésion féminine va de soi pour ces femmes qui ont déjà tant de soucis. Leur entraide, plus forte que tout se moque des clivages ethniques et sociaux et se développe davantage encore au cours de l'histoire quand des secrets sont mis au jour. Tout ce qui leur importe, c'est de garantir un avenir meilleur à leurs enfants. Chacune à son tour se pose en narratrice de l'histoire et nous donne toujours envie d'aller plus loin, même si certaines scènes sont très douloureuses. Pas de misérabilisme ici, mais une profondeur et une dignité qui forcent le respect, car l'auteur sait rester sobre et n'entre jamais dans des détails sordides. Percutant et intense, le chant de nos filles est un premier roman puissant, passionnant, une magistrale chronique sociale que je n'oublierai pas de sitôt !
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Trois femmes qui ne sont pas du même milieu, trois récits distincts, trois monde différent, mais un destin qui se rejoint.
Les trois voix de ces personnages rend le roman dynamique.

Beaucoup trop de détails parfois pour moi, et déçue par la fin qui du coup a été trop rapide pour moi. Mais un superbe premier roman pour cet Autrice.

Alors merci à Retta, Annie et Gertrude d'avoir exister au travers de ces lignes.
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Le chant de nos filles est un roman chorale où 3 femmes aux vies, au statut, aux souffrances différentes mais avec un destin commun..et un amour immense pour leurs enfants
Mme Annie, Gertrude et surtout Retta m'ont embarqué dans leur état du Sud des États Unis avec leurs codes, coutumes et leur paradoxes..
très belle lecture
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Je suis désemparée après la lecture de ce livre. Généralement je suis une fervente lectrice de ce genre de roman sur l'Amérique profonde, le Sud pauvre, les maris qui boivent et battent leur femme, les enfants pieds nus, parfois violés. Là nous sommes en caroline du Sud dans les années 20. Trois femmes, qui vont lier leur destin: Gertrude pauvre, 4 filles, un mari qui boit et la bat (une fois de trop), Retta une belle personne esclave affranchie qui est au service d'Annie Coles rongée par un secret et la perte de son fils qui s'est suicidé à 12 ans!
Le début est lourd comme du béton, l'ambiance, la chaleur moite et des personnages à la dérive: peut-être un peu trop lourd pour moi. Puis quand le destin des trois héroïnes s'entremêle le roman devient passionnant toujours aussi noir.
Mais au désespoir succède des femmes combatives, où l'amitié et le non-dits en disent beaucoup.
A chaque chapitre c'est soit Gertrude, Retta ou Annie qui raconte son bout d'histoire.
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Années 20 dans le Sud des États-Unis, au  domaine des Coles, c'est l'effervescence. Suite à la destruction des récoltes de coton, on s'est tourné vers la culture du tabac, et c'est pleins d'espoir qu'Edwin et ses fils s'apprêtent à prendre la route pour vendre le fruit de leurs efforts au marché.
Annie, la douairière, la maîtresse du domaine,  a un peu d'indépendance en dirigeant un atelier de couture. Si son mari voit cela comme une lubie, qui détourne Lonnie, un de leurs fils de l'agriculture car il aide sa mère,  elle sait bien que ses revenus maintiennent le domaine à flots, et souhaite développer son affaire. Elle souffre aussi de son passé,  avec l'éloignement de ses filles devenues adultes, et le suicide de son fils de douze ans, Burk.
Retta, descendante d'une esclave travaillant au domaine, née libre, est depuis toujours à leur service. Bourrue, dévastée par la perte de sa petite fille, elle se raccroche à son mari Odell, et dirige le quartier des domestiques, partagée entre les vivants et les morts qu'elle voit.
Gertrude,  mariée à un alcoolique qui la bat, mère désabusée de quatre filles, sait déjà où  les mènera la pauvreté. Quand elle se révolte contre lui, son destin se met en marche.
Ces trois femmes, aux vies aux antipodes, luttent finalement toutes pour leurs droits, pour avoir une identité  propre dans un monde d'hommes qui se cabre pour garder la suprématie.  Pauvre ou riche, noire ou blanche, jeune ou vieille, leurs vies semblent ne pas leur appartenir, elles évoluent sous le patriarcat.
J'ai aimé les personnages de Retta et Gertrude, dont j'ai apprécié l'évolution,  mais n'ai pas vraiment compris les réactions d'Annie, qui pour moi baisse complètement les bras à un moment alors qu'elle a les moyens de dire la vérité. 
La révélation était très perceptible, et ne m'a donc pas autant révoltée lorsqu'elle est dévoilée.
Le style est fluide, l'atmosphère du Sud, aux marais hostiles et aux ombres fantomatiques est fort bien restitué. Mais je n'ai pas été jusqu'au coup de coeur car que je m'attendais à être plus emportée, or, j'ai assez vite cerné les drames entourant la famille Coles. Mais pour ceux qui n'auront rien vu venir, ce sera un tourbillon d'émotions.
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Au début du roman, chacune des trois femmes est dans son rôle avec les qualités ou les défauts que l'on attend d'elles, selon une conformité que l'on se forge. Si l'on admire la bonté de certaines, l'on en vient à désapprouver les agissements des autres voire on est déçu. Mais ceci n'est que le premier acte.

Au deuxième acte, l'histoire évolue, les relations entre elles s'étoffent et la vie de l'une se cale sur celle de l'autre. Un lien se créé même si une certaine pudeur ne les quitte quasiment jamais. L'on assouplit ses pensées, comprend les réactions de chacune.

Puis l'histoire prend un virage que je n'avais absolument pas vu venir me conduisant même à me demander si j'avais bien tout saisi de ma lecture. Dès lors, je suis pressée d'arriver à la fin pour connaître le dénouement, voir comment tout cela va finir et surtout, de quelle manière.
Tels les trois sommets d'un triangle, ces trois femmes vont s'unir et des enfants soutenir leurs parents.

Cette lecture fut addictive et Deb Spera m'a offert une histoire qui a su me toucher avec des personnages que j'ai beaucoup aimés, qu'ils aient agi dans l'ombre, discrètement ou de façon libérée et décomplexée.
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5 étoiles pour ce livre. C'est l'histoire de trois femmes. La patronne Annie, qui porte le deuil d'un enfant ainsi que la fuite du domaine de ses deux filles. Elle emploie une femme noire qui est à la fois la gouvernante, la cuisinière... Cette dernière recueillera sous son aile une femme blanche et ses filles, battues par un père et mari violent. Un portrait de trois femmes toutes très différentes de par leur classe sociale et pourtant très proche par le malheur et l'adversité qui les touchent. Chacune doit faire face à leurs démons, physiquement et psychologiquement. Elles sont fortes, volontaires et j'ai adoré leurs histoires très âpres, rudes parfois insoutenables. Pas de happy end mais c'est leurs vies qu'elles reprennent en main et c'est vraiment bien.
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Le chant de nos filles se passe en Caroline du Sud. Trois voix se font entendre. Celles de trois femmes dont le point commun est la souffrance,et aussi le fait d'être mère. Annie, est mariée à un homme de pouvoir et d'argent. Ils ont eu cinq enfants dont l'un s'est donné la mort à 12 ans. Gertrude,elle aussi maman de plusieurs petites filles mais dont le contexte social est bien différent . Elle doit fuir son mari violent et faire face à la plus grande précarité. Retta,qui n'a été maman qu'une seule fois,d'une petite fille morte bien trop tôt. C'est une femme "de couleur", fille d'esclaves. le chemin de ces trois femmes va , bien sûr,se croiser. Nous suivons leur cheminement en passant de l'une à l'autre,d'une réalité à une autre, d'une blessure à une autre. Parler de métamorphose serait trop fort mais on assiste à une transformation progressive de ces femmes, cheminement qui ne peut exister que grâce à une solidarité féminine qui va se développer dans la beauté,la simplicité,la compassion mais jamais dans la condescendance. C'est un roman dont la force de déploie au même rythme que l'affirmation de ces femmes. L'émotion est présente, comme une quatrième compagne, toujours là mais dans la discrétion, l'intériorité, le respect. C'est un bel hommage à la solidarité,la maternité,la féminité. J'ai une tendresse particulière pour Retta qui pour moi représente le pilier de cette histoire. Un personnage dont on aimerait être l'amie...ou la fille.
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L'histoire se passe en 1924, en Caroline du Sud. 3 femmes, Annie, Retta et Gertrude en sont les narratrices. J'ai aimé que ce livre se concentre sur les femmes, sur leurs conditions de vie. Certes, Retta est une domestique noire, mais ce n'est pas le coeur du roman. le racisme étant systémique, à cette époque et plus particulièrement dans le Sud, elle vit avec. Elle l'accepte en disant : « Regarde la couleur de ma peau, petite. Je suis en sécurité nulle part ». Elle a un certain « pouvoir » qui lui est conféré par son statut d'employée de confiance : elle peut engager et faire travailler de « pauvres blanches ».
Gertrude est l'une d'elles. Mère de 4 filles, épouse d'un mari violent. Elle est en bas de l'échelle sociale ; tellement bas qu'elle doit demander de l'aide à une domestique noire.
Et il y a la patronne, Annie. Qui a eu 7 enfants et en a perdu 3. La vie est dure pour les femmes à cette époque. Et c'est cette âpreté de l'existence qui les rapproche sans qu'elles en aient réellement conscience. Il y a des moments un peu mystiques auxquels j'ai moins adhéré, mais ils sont cohérents avec la pensée de l'époque où l'on avait tendance à voir de bons ou de mauvais signes dans les manifestations de la nature et à sentir presque physiquement la présence des défunts.
Ces manifestations m'ont moins convaincue, mais sont cohérentes dans la mesure où les personnages sont narratrices et nous vivons l'histoire à travers leurs regards et leurs croyances.
C'est un livre que j'ai aimé, une critique sociale et une leçon de vie.
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Le chant de nos filles, premier livre de Deb Spera, est un roman choral dans lequel nous suivons le destin de trois femmes en Caroline du Sud en 1924.
Gertrude doit échapper à son mari violent et sauver ses filles de la famine.
Retta est servante chez la famille Coles au sein de laquelle ses parents avaient été esclaves.
Annie Coles emploie Retta pour s'occuper de son foyer et Gertrude au sein de l'entreprise qu'elle dirige avec son fils.
Elles n'avaient rien en commun au départ et pourtant il est des êtres dont c'est le destin de se croiser.

L'alternance des chapitres entre ces trois femmes rend la lecture fluide et haletante. Je me suis attachée à leurs histoires, et ai été en empathie avec leurs choix, leurs réactions, leurs émotions.

Ce roman noir mérite d'être lu, l'auteure à su retranscrire la moiteur du lieu et la noirceur de l'époque.
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