De tout cela il ressort que nous sommes agités de multiples façons par les causes extérieures et que, tels les flots agités par des vents contraires, nous sommes ballotés en tous sens, ignorants de notre avenir et de notre destin.
[…] nous n’attribuons à l’esprit humain aucune durée qui puisse être définie par le temps, sinon en tant qu’il exprime l’existence actuelle du corps, existence qui s’explique par la durée et peut être définie par le temps ; c’est-à-dire […] que nous ne lui attribuons la durée que pendant la durée du corps. Cependant, puisque ce qui est conçu avec une certaine nécessité éternelle par l’essence même de Dieu est quelque chose […], ce quelque chose qui appartient à l’essence de l’esprit sera nécessairement éternel.
Il s’ensuit que plus une chose s’accorde avec notre nature, plus elle est utile ou meilleure pour nous ; et, inversement, plus une chose nous est utile, plus elle s’accorde avec notre nature. Car, en tant qu’elle ne s’accorde pas avec notre nature, elle sera nécessairement différente de notre nature, ou lui sera contraire. Si elle est différente, alors […] elle ne pourra être ni bonne ni mauvaise ; si elle est contraire, elle sera donc contraire aussi à la nature qui s’accorde avec la nôtre, c’est-à-dire […] contraire au bon, autrement dit elle sera mauvaise. Rien donc ne peut être bon que ce qui s’accorde avec notre nature, et par conséquent plus une chose s’accorde avec notre nature, plus elle est utile, et inversement.
Le souverain bien de l’esprit est la connaissance de Dieu, et la souveraine vertu de l’esprit est de connaître Dieu.
La fausseté consiste dans la seule privation de connaissance qu’enveloppent les idées inadéquates […], et celles-ci n’ont rien de positif qui les fasse dire fausses […]. Au contraire, en tant qu’elles se rapportent à Dieu, elles sont vraies.
Nous nous efforcerons aussi de faire tout ce que nous imaginons que les hommes regardent avec joie ; et au contraire, nous répugnerons à faire tout ce que nous imaginons que les hommes ont en aversion.