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Critique de gill


gill
27 décembre 2021
Le saviez-vous ?
L'entre-deux guerres avait pris pour nom celui de "whisky ou vodka" !
Non, pas cette entre-deux guerres là, une autre qu'en son temps l'inclassable et quelque peu surréaliste Jacques Spitz a imaginé et chroniqué pour le petit lecteur européen tétanisé par cette guerre froide dont il était le juste point central de frappe.
Mais, bien heureusement, "la guerre mondiale n°3" est une uchronie, un récit imaginaire sorti tout droit d'un noeud de l'Histoire ayant dévié de son cours naturel.
Bien heureusement !
D'un côté les États-Unis et de l'autre l'URSS, deux blocs chargés d'électricité idéologique contraire.
D'un côté du ring, le président US Caffery, de l'autre, aux commandes du Kremlin, le maréchal Oustachine.
Capitalisme ou mystique sociale, faites votre choix !
Mais, me direz-vous, les Nations-Unis sont chargées de veiller sur la paix du monde, et c'est tant mieux.
Pourtant, un matin, le rideau de fer s'est levé sur 192 divisions blindées soviétiques en ordre de bataille ...
C'était là, le moment de ressortir de sa bibliothèque le savoureux petit guide de collaboration, "bienvenue à l'armée rouge" écrit en 1984 par Philippe Tretiack et Pierre Antilogus.
Ceci étant dit, en deux temps trois mouvements les russes sont arrivés à la pointe du Raz.
Le drapeau rouge à faucille flottait, non pas sur la marmite, mais au sommet du sémaphore.
Le croirez-vous, ça a été le bordel en France !
Les 200 députés communistes s'agitaient à l'Assemblée ...
N'ayant pas compris que mobilisation n'est pas départ de vacances, la SNCF a lancé une grève quelque peu inopinée ...
Jacques Spitz se fait ici l'historien d'une Histoire qui ne s'est jamais déroulée.
Il s'amuse à réchauffer la guerre froide !
Et, pour que ce récit soit vraiment "spitzien", son auteur y a introduit une arme secrète tout droit sortie de la plus imaginative science-fiction.
Le ciel y est survolé par une pluie d'étranges météores.
Le ton est trempé d'humour, d'ironie même.
La lecture de ce roman d'un peu plus d'une centaine de pages est plaisante, agréable.
Elle fourmille de clins d'oeil, de références et de retour en arrière.
C'est parfois inattendu, comme cette image de Sartre et de Claudel entravés à la même chaîne, attendant leur départ pour la Sibérie et devisant benoîtement.
Mais cette chronique d'une guerre qui, comme celle de Troie, n'aura pas lieu, cette chronique s'étire, finit par s'étioler de son manque de personnages principaux dont la lectrice, le lecteur auraient aimé faire connaissance, auraient souhaité partager le destin semi-tragique en ces temps troublés imaginaires.
Ce récit est un inédit de Jacques Spitz dont je ne retrouve nulle part trace de la parution initiale.
Il est disponible dans le recueil paru en 2009 aux éditions "Bragelonne" : "Joyeuses Apocalypses".
Il y est accompagné de deux autres romans, "la guerre des mouches", "l'homme élastique" et de six nouvelles parues initialement dans "V Magazine".
"La guerre mondiale n°3" est un petit roman, bien dans l'esprit de Jacques Spitz, de celui que Francis Lacassin avait coutume d'appeler "le père égaré de la science-fiction".
Un petit roman donc qu'il serait dommage de négliger ...



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