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Critique de Doralex72


Dans son premier roman, Sébastien Spitzer s'attaque a une figure controversée : Magda Goebbels. J'ai lu des interviews où l'auteur reconnaissait ne pas avoir écrit ce roman pour la personne de Magda, mais avant tout pour son père adoptif, Richard Friedländer, un riche commerçant juif. Car c'est bien de lui et de son destin funeste – tout autant que celui de sa fille d'ailleurs – qu'il est question.
Magda Goebbels n'a pas été reconnu par son père biologique. C'est le second mari de sa mère, Richard Friedländer, qui la reconnaît, lui donne son nom et lui fait accéder à une vie mondaine huppée. Dans ses jeunes années, elle est proche du milieu sioniste. A 19 ans, elle épouse un riche veuf de deux fois son âge et a un fils avec lui. Elle divorce puis rencontre quelques années après Joseph Goebbels. Avec lui elle aura six filles. Dès lors, elle intègre le parti nazi, se rapproche d'Adolf Hitler et sera bientôt appelée la « première dame » du Reich. Elle gravite dans le cercle des privilégiés et son père, celui dont elle portrait autrefois le nom mais qu'elle a bien vite oublié, est inquiété par ses nouveaux amis. Il est même déporté. Un mot de sa fille aurait pu le sauver, un seul. Et pourtant, elle ne fera rien et elle le sacrifiera.
C'est un exemple d'amour vache, et encore, le terme est loin d'être assez fort. Une trahison suprême d'une fille pour ce père adoptif qui lui a donné son nom, une éducation, un statut, et qui par pur opportunisme le condamne à une fin terrible. Elle se suicidera oui, et tuera ses filles, mais uniquement pour ne pas voir son monde s'écrouler, celui du nazisme.
Un premier roman ambitieux sur une figure particulière et incontournable. Mon seul bémol serait que l'auteur, à mon sens, survole un peu toute ces histoire dense et ne rentre pas assez dans ses personnages. Je suis restée sur ma faim car leur carapace n'a pas été assez percée. Lui, le père, est au centre du récit plutôt qu'elle, la fille, et pourtant c'est d'elle que j'aurais eu envie d'en savoir davantage. Mon avis est mitigé sur ce roman.
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