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Critique de Aufildeslivres


Sébastien Spitzer a le chic pour nous faire découvrir ce que l'on ignorait. Après avoir partagé la vie de Maria Goebbels dans son excellent premier roman « Ces rêves qu'on piétine », il nous invite cette fois-ci à rencontrer le fils caché de Karl Marx au coeur de l'Angleterre victorienne.
Londres, Manchester, XIXème siècle, la pauvreté se heurte à l'indifférence de l'opulence. Elle souffre et trime, se nourrit de misère, gronde. Les travailleurs s'épuisent quand les riches se gavent, toujours davantage, encore et encore, pour si peu, même pas de quoi se nourrir, tout juste se vêtir. Charlotte est de ces femmes que l'argent ignore. Elle s'éreinte et se vend pour leur subsistance, à elle et lui, cet enfant qu'on lui a confié, ce garçon dont on tait l'identité du géniteur.
Le récit est d'une grande richesse. Précis. Fouillé. Habilement détaillé. Les rues, les odeurs, l'atmosphère des docks ou des usines nous enveloppent. La tension se fait palpable, les émotions submergent. La plume est si vive et passionnée. L'ambiguïté d'Engels agace, l'égoïsme de Marx révolte ; on les côtoie au coeur de l'agitation d'une Angleterre frappée par la crise du coton, victime de cette Amérique rompue par la guerre de Sécession. Les ouvriers s'insurgent. La répression les lamine. Certains fuient comme Freddy, l'enfant devenu adulte, pour rejoindre en Irlande la lutte des opprimés.
Quel texte ! Aussi passionnant qu'enrichissant !
Un roman magnifique.




Lien : http://aufildeslivresblogetc..
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