Aimer les choses, c’est une façon de se passer des hommes. Elle avait eu un chat à une époque. Mais les animaux ont leurs caprices. Les choses, on peut les aimer pour ce qu’elles sont. On peut les avoir tout à soi. Elle en vendait, bien sûr. Mais elle n’était pas bonne commerçante. Vendre, c’est se séparer. Son métier n’était qu’un pis-aller. Au mieux, elle eût pu être conservatrice de musée. Les choses, elle les eût alors thésaurisées, étiquetées, commentées. Elle eût confessé leurs muets secrets.
Si elles parlaient, les marchandises diraient : « Notre valeur d’usage peut bien intéresser l’homme, pour nous, en tant qu’objets, nous nous en moquons bien. Ce qui nous regarde, c’est notre valeur. Notre rapport entre nous comme choses de vente et d’achat… »
Karl Marx.
A l'occasion d'un décès:
"L'homme moderne a une "double vie", de lui mal soupçonnée, cachée dans les lieux d'archives, dans la mémoire des ordinateurs. Une vie fantôme ponctuée de chiffres, de dates, de bulletins de salaire, relevés de compte bancaires...Une vie abstraite"p.13