Justin rentre de la fac quand son frère lui annonce le décès de leur mère. Celle-ci a été assassinée par arme à feu dans sa caravane, Ray son mari est introuvable.
Dix ans après, Justin cherche encore la vérité, pourquoi sa mère est-elle morte ? Aurait-il pu faire quelque chose pour empêcher ce drame. Il revient dans la ville de son enfance, Tombstone, là où sa mère est morte et là où des années plus tôt a eu lieu la célèbre fusillade d'O.K. Corral.
Justin va fouiller le passé de sa mère, se rendre compte qu'il ne la connaissait pas si bien que ça finalement, il va reprendre contact avec certains maris de sa mère. Cette femme, qui n'a jamais réussi à garder une relation stable avec un homme.
Par ce retour en arrière, Justin espère oublier, enterrer définitivement cette histoire et passer à autre chose, il espère pouvoir commencer sa propre vie dans le présent sans vivre dans le passé.
Tout le long de son récit, Justin va partager avec le lecteur son enfance en Arizona avec une mère aimante, des beaux-pères qui se sont multipliés, certains bons, d'autres moins bons, ses nombreux déménagements jusqu'à ce tragique événement.
J'ai reçu ce roman dans le cadre de l'opération Masse Critique et je remercie Babelio et les éditions Presse de la Cité qui m'ont fait découvrir un livre que je n'aurais jamais pensé à lire de moi-même.
Ce roman autobiographique est une sorte d'exutoire pour l'auteur. Ecrire ce roman est comme une thérapie pour lui. On partage avec lui ses souvenirs, son enquête, son malheur mais surtout sa colère. Sa colère contre l'homme qui a abattu sa mère, sa colère contre sa mère elle-même, contre lui, contre l'état, contre tout le monde.
Dans un roman autobiographique qui traite d'un drame tragique on ne peut pas dire si on aime l'histoire ou non. Personne ne souhaite vivre la même chose que l'auteur. Pourtant celui-ci ne s'apitoie pas sur son sort, ce qu'il écrit est émouvant sans être pathétique.
Justin St. Germain ne nous cache rien, il nous raconte tout avec finesse. Il nous décrit sa mère, une femme fragile qui n'a jamais pu vivre seule mais qui n'a jamais non plus réussi à garder un homme. Il se décrit lui-même, nous partage sa peur de tomber dans le même schéma que sa mère.
Derrière ce tragique événement et l'enquête personnelle qui s'en suit, Justin St. Germain nous fait rentrer dans l'univers far west de l'Arizona, loin du rêve Américain où les armes à feu ont une place importante dans la société.
J'ai bien aimé l'évocation de la fusillade d'O.K. Corral et de Wyatt Earp même si j'ai trouvé que c'était traité un peu trop vaguement, je ne comprenais pas toujours pourquoi il nous parlait de ça maintenant et je ne voyais pas forcement le lien avec son histoire.
Je regrette aussi que la question sur les armes en Amérique n'est pas été plus traitée, bien sûr il en parle, mais seulement en surface.
Malgré une justesse et une finesse dans son écriture et malgré le fait qu'il n'y a pas d'auto-apitoiement, au final, il ne s'agit que d'un roman thérapie qui, on l'espère, aura permis à l'auteur de passer à autre chose et à faire son deuil, mais qui a nous lecteur ne nous apprend pas grand-chose.
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