AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,32

sur 39 notes
5
0 avis
4
7 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans ce premier roman autobiographique, publié en 2013 (à paraître en France fin août 2014 aux Presses de la Cité, avec une traduction de Santiago Artozqui), l'Américain Justin St. Germain évoque la vie et le décès brutal de sa mère. Quelques jours après les attentats du 11 septembre 2001, elle fut retrouvée morte dans son mobil home de Gleeson, petite bourgade fantôme à proximité de Tombstone, tuée par arme à feu sans doute par son cinquième mari Ray, un ancien flic aux yeux mornes et à la voix traînante, et qui demeurât introuvable après les faits.

Une décennie plus tard, le retour en arrière s'impose à lui, alors que l'auteur, maintenant trentenaire, sent sa vie qui s'effrite ; il va donc exhumer les souvenirs profondément enfouis, refaire le parcours pour tenter de comprendre, digérer la rage envers l'assassin, envers sa mère morte et sa vie d'écervelée, envers son impuissance à n'être rien d'autre qu'un homme en colère, un inutile de plus, dans une société ou les conflits se résolvent par le feu des pistolets, héritage direct des pionniers du Far West et de Wyatt Earp, célébrité qui a assuré la renommée de Tombstone.

«Cela fait maintenant dix ans qu'elle est morte et il ne reste d'elle que quelques reliques et mes souvenirs douteux. J'en sais plus sur Wyatt Earp que sur ma mère.»

Peinture intéressante, bien que sans surprises, d'une Amérique blanche démunie, à travers la vie fragile d'une femme instable, très loin des rêves des pionniers de l'Ouest américain, - une vie marquée par des divorces multiples, des changements d'emplois et des déménagements incessants, où cette femme ne peut compter que sur elle-même pour rebondir -, roman ambigu sur les armes à feu, révélateur de l'abime qui sépare sur ce sujet l'Europe de l'Ouest rural des Etats-Unis, «Son of a gun» est une introspection impressionnante, sans auto-apitoiement, mais au final un roman décevant, résolution d'un traumatisme avant tout, et qui exploite avec peu de subtilité la figure de Wyatt Earp et l'héritage de l'Histoire des États-Unis.

Finalement la plus belle phrase du livre est celle de James Ellroy citée en épigraphe : «Les morts appartiennent à ceux, parmi les vivants, qui les réclament de la manière la plus obsessionnelle.»
Commenter  J’apprécie          80
En faisant le parallèle avec Tumbstone, petite ville qui exploite le tourisme du western avec la commémoration de la fusillade à OK Coral, l'auteur évoque la passion des Américains pour les armes à feu.
Cette passion a provoqué la mort de sa mère victime de violences conjugales et d'un meurtre au fusil.
Dans une première partie, Justin Saint Germain raconte les faits, la vie de sa mère dans le désert avec son beau-père. Huit ans après, il raconte dans une seconde partie son enfance de beau-père en beau-père, les souvenirs précieux qu'il conserve de sa mère, de sa famille, de son entourage.
Un deuil impossible l'oblige à mener l'enquête, à relire les dépositions, à poursuivre les rencontres du passé.
Mais le mystère ne peut être résolu, le beau-père s'est suicidé et personne ne peut répondre à ses interrogations.
Commenter  J’apprécie          60
Justin rentre de la fac quand son frère lui annonce le décès de leur mère. Celle-ci a été assassinée par arme à feu dans sa caravane, Ray son mari est introuvable.
Dix ans après, Justin cherche encore la vérité, pourquoi sa mère est-elle morte ? Aurait-il pu faire quelque chose pour empêcher ce drame. Il revient dans la ville de son enfance, Tombstone, là où sa mère est morte et là où des années plus tôt a eu lieu la célèbre fusillade d'O.K. Corral.
Justin va fouiller le passé de sa mère, se rendre compte qu'il ne la connaissait pas si bien que ça finalement, il va reprendre contact avec certains maris de sa mère. Cette femme, qui n'a jamais réussi à garder une relation stable avec un homme.
Par ce retour en arrière, Justin espère oublier, enterrer définitivement cette histoire et passer à autre chose, il espère pouvoir commencer sa propre vie dans le présent sans vivre dans le passé.
Tout le long de son récit, Justin va partager avec le lecteur son enfance en Arizona avec une mère aimante, des beaux-pères qui se sont multipliés, certains bons, d'autres moins bons, ses nombreux déménagements jusqu'à ce tragique événement.

J'ai reçu ce roman dans le cadre de l'opération Masse Critique et je remercie Babelio et les éditions Presse de la Cité qui m'ont fait découvrir un livre que je n'aurais jamais pensé à lire de moi-même.
Ce roman autobiographique est une sorte d'exutoire pour l'auteur. Ecrire ce roman est comme une thérapie pour lui. On partage avec lui ses souvenirs, son enquête, son malheur mais surtout sa colère. Sa colère contre l'homme qui a abattu sa mère, sa colère contre sa mère elle-même, contre lui, contre l'état, contre tout le monde.
Dans un roman autobiographique qui traite d'un drame tragique on ne peut pas dire si on aime l'histoire ou non. Personne ne souhaite vivre la même chose que l'auteur. Pourtant celui-ci ne s'apitoie pas sur son sort, ce qu'il écrit est émouvant sans être pathétique.
Justin St. Germain ne nous cache rien, il nous raconte tout avec finesse. Il nous décrit sa mère, une femme fragile qui n'a jamais pu vivre seule mais qui n'a jamais non plus réussi à garder un homme. Il se décrit lui-même, nous partage sa peur de tomber dans le même schéma que sa mère.
Derrière ce tragique événement et l'enquête personnelle qui s'en suit, Justin St. Germain nous fait rentrer dans l'univers far west de l'Arizona, loin du rêve Américain où les armes à feu ont une place importante dans la société.
J'ai bien aimé l'évocation de la fusillade d'O.K. Corral et de Wyatt Earp même si j'ai trouvé que c'était traité un peu trop vaguement, je ne comprenais pas toujours pourquoi il nous parlait de ça maintenant et je ne voyais pas forcement le lien avec son histoire.
Je regrette aussi que la question sur les armes en Amérique n'est pas été plus traitée, bien sûr il en parle, mais seulement en surface.
Malgré une justesse et une finesse dans son écriture et malgré le fait qu'il n'y a pas d'auto-apitoiement, au final, il ne s'agit que d'un roman thérapie qui, on l'espère, aura permis à l'auteur de passer à autre chose et à faire son deuil, mais qui a nous lecteur ne nous apprend pas grand-chose.
Lien : http://www.desmotsetdesparfu..
Commenter  J’apprécie          60

Autres livres de Justin St. Germain (1) Voir plus

Lecteurs (71) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1723 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}