Ilsa, la louve des S.S. Réalisé en 1975. Considéré comme le premier opus de la mouvance nazisploitation. (...)
Le truc hallucinant, je chuchote, c'est qu'ils ont tourné dans les décors de Papa Schultz.
- Nan! tu te paies la tête de ton bon vieux Tal, là!
- Non! Véridique. La série venait tout juste d'être arrêtée définitivement. Les producteurs ont donc accepté de laisser l'équipe d'Ilsa, la louve des S.S. tourner sur place, vu qu'il fallait, pour les besoins la dernière scène, incendier le camp: ça éviterait au studio d'avoir à raquer pour faire démolir les décors. Ils ont tourné Ilsa en neuf jours. Puis cramé les lieux de A à Z.
Douglas me raconte qu'ils étaient à la Hofbräuhaus, en train de partager une clope, quand il s'est levé pour aller aux toilettes, "Je reviens quelques minutes plus tard, et il avait d-d-d-disparu! Comme cette fille dans Taken!
- Taken?
- Le film de Liam Neeson. Où sa fille est volée et vendue!
- Je connais le film", je réponds, me retenant de prononcer l'évidence: il n'existe probablement pas beaucoup de princes ni de milliardaires qui s'amusent à acheter des seniors comme esclaves sexuels lors de ventes aux enchères secrètes. Cela dit, septuagénaire ou pas, Tito est vraiment bel homme. Quant à savoir si son partenaire me croit doté, comme Liam Neeson, de super pouvoirs dignes des Bérets verts et capable d'infiltrer la pègre qui se fait du fric sur le cul des plus de soixante-dix ans, l'enlever à mon tour et le ramener parmi nous, je n'en ai pas la moindre idée.
Comme chez nombre de femmes quadra ou quinquagénaires que j'ai vues en Pologne, je constate chez les soeurs une ressemblance inquiétante avec Charles Bronson. (Etrangement, j'ai croisé pas mal de jeunes hommes qui pourraient servir de doublure joues à Mélania, bien que, contrairement à Bronson, qui était à moitié polonais, Mme Trump soit 100% slovène). Passé un certain âge, d'après mes observations empiriques menées depuis le trottoir, les Polaks des deux sexes subissent une transition pour se muer en Santa Klaus Kinski.
Au moment où j'écris ces lignes -dans le présent-, je devais préciser que ces derniers jours ont été ...disons... compliqués, sur le front de mon trouble désespéré généralisé. Ça existe, la conjonctivite du confiné? Et la conjonctivite psycho-émotionnelle?
Je ne peux pas continuer, je vais finir par citer Samuel Beckett.
On ne devrait écrire de livres que pour y dire des choses qu'on n'oserait confier à personne.
E.M. Cioran
Pour citer le dramaturge Richard Greenberg : « L’argent ne fait pas le bonheur. Mais il améliore le désespoir. » Ou pas.
Un nouveau schéma s’est imposé avec ma petiote : je lui pose des questions à la pelle, parce qu’une conversation avec une fillette de trois ans peut se révéler plus ardue que les pourparlers ayant abouti à l’accord de Paris sur le climat. En plus marrant, par contre.
Je reste planté là plusieurs minutes encore, incapable de détacher mes yeux de la cafétéria. Les clients – il faut appeler un chat un chat – s’empiffrent vraiment. Mais qu’y a-t-il de si spécial dans la notion de génocide pour ouvrir ainsi l’appétit ? À quand le marketeur avisé qui suivra l’exemple fructueux donné par certains restos cinéphiles comme le Carnegie Deli à New York, ou Canters à Hollywood, et proposera des sandwiches baptisés d’après des vedettes ? Le Carnegie avait le Woody Allen. Canters, le Buck Benny. Pourquoi Auschwitz ne revendiquerait pas le Primo Levi : pain de seigle et pastrami ? Arbeit Macht Frites !
Au début, hormis une poignée de racistes délirants et d’anciens combattants de la Première Guerre mondiale, tout le monde en Allemagne pensait qu’Hitler était un rigolo de kermesse.
C’est dans les rêves que les responsabilités commencent.
William Butler Yeats.