L'éblouissement des petites filles

Ce livre propose un subtil équilibre entre l'intrigue policière, et le roman d'amour et d'adolescence.

C'est un roman addictif et doux-amer où on a l'impression d'être sous l'eau, hors du temps tellement il ne se passe rien, avec cette chaleur qui est si prégnante et qui enrobe tout dans une latence. La tension qui émane nous retient, et la plume lascive nous obsède, on a envie de connaître la suite.

Timothée Stanculescu utilise une écriture tendre, innocente et honnête pour parler des premiers émois, du langage du corps, des premiers désirs. Il s'agit aussi du passage cru et sale à l'âge adulte, d'une rupture entre l'innocence et la maturité. Je me suis sentie intimement liée à Justine, son impression de ne pas être comprise, de désirer sans obtenir, d'être perdue. C'est une douceur du rêve qui s'oppose à la brutalité d'un monde, quand Justine désire presque être à la place d'Océane, une fille disparue, pour qu'on parle plus d'elle. Pour avoir quelque chose à raconter.

J'ai aimé ce doux et nostalgique roman car il m'a fait revivre mon adolescence, cette période difficile et tellement intense, non regrettée, l'amitié, la jalousie, les premiers désirs, l'ennui, la colère. Ce roman est un hymne à la jeunesse éternelle et à sa beauté, à l'amour et à la liberté. Un voyage à expérimenter.

L'auteure Timothée Stanculescu nous offre un premier roman troublant, addictif. La jeune Justine vit ses premiers émois amoureux, les déconvenues de ses amitiés pendant un été caniculaire dans un petit village. L'auteure sait nous entraîner à la fois au coeur des pensées, des sentiments de son adolescente et installe aussi un suspense avec la disparition d'une autre jeune fille dont l'histoire va se retrouver mêler à la vie de notre héroïne. L'intrigue n'est jamais ennuyeuse, le style très sensuel va bien avec la découverte de l'amour. L'ensemble se veut au plus près de l'héroïne . Un premier roman plutôt éblouissant sur l'adolescence et ses illusions perdues.

C'est dans une véritable plongée dans l'adolescence que l'auteure nous entraîne.

Jalousie, trahison, amour pour toujours, rupture, retrouvailles, invincibilité, égoïsme, voilà tous les sentiments qui animent notre héroïne.

L'auteure nous les décrit sans concession avec finesse. Les relations de Justine avec les autres sont teintées de cet extrémisme propre à cette période de la vie. Tout est blanc ou noir, amie ou ennemie, toujours ou jamais, tout est une demande d'exclusivité. L'ennui aussi est très présent.

Un excellent premier roman.

Livre incroyable ! On est happé dès le début dans l'histoire et l'atmosphère. On veut toujours en savoir plus donc on y revient sans arrêt pour poursuivre. Les thématiques évoquées, la parentalité, l'adolescence, l'amitié, l'amour, sont très bien amenées.
Une réussite.

Le premier roman de Timothée Stanlescu se place entre le journal intime et le fait divers. A travers le personnage de Justine, nous observons le fait divers se dénouer, la violence se répandre dans ce petit village où habituellement rien ne se passe. Comme une tache d'encre envahissant une feuille de papier, la disparition d'Océane, son mode de vie, une certaine liberté, une insouciance portée en étendard, provoquent un vide. de loin, Justine a repéré cette façon d'être sans jamais réaliser. Quand la place devient libre, elle se questionne. L'autrice installe son lecteur dans la tête de cette adolescente. Justine remet tout à plat. le titre nous donne ici une direction au récit. Il ne s'agit pas tant de l'éclat de lumière mais d'une perte de repère, d'un vertige provoqué par un remous interne. Ce roman trace le chemin d'une chute. Parfois Justine se laisse emporté par le mouvement. Parfois elle résiste. Justine est une adolescente qui veut quitter le monde des adultes, un univers marqué par la violence et les compositions. Alors Justine rêve, imagine qu'elle peut écrire sa vie et son être en dehors des codes que lui présentent les « grands ». Que ce soit sa mère, son copain ou les flics, elle est confrontée à des autorités qui entretiennent des postures, des rapports sociaux poussiéreux. Justine, face à la disparition d'une fille de son âge, face à la possibilité de la mort, laisse naître son désir, exprimer sa féminité. de l'éblouissement, Thimothée Stanlescu esquisse un épanouissement, fougueux, fiévreux et libérateur. Cette sensation traverse l'écriture de l'autrice et ses choix de construction. Pour renforcer la puissance sensible du personnage de Justine, l'enquête et le fait divers sont traités d'une manière chirurgicale. L'épanouissement de Justine s'oppose à la disparition, celle d'Océane et celle des rêves, du désir, de la liberté des adultes.
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Une incursion dans la vie trop discrète, le coeur sensible et les sens en émoi de Justine, une adolescente banale d'un village qui ne sort de sa léthargie qu'au bal annuel de la fête de la musique.
Justine s'ennuie. Sa mère ne la comprend pas, trop obnubilée par sa liaison du moment avec un beauf que Justine n'aime guère. Elle voudrait être de celles. Celles qui ont de l'assurance, qui rencontrent des garçons, qui sont libres.
Comme Mathilde, sa meilleure amie qui s'éloigne d'elle inexorablement, vers des horizons plus délurés.
Ou comme Océane, cette "fille facile" qui a disparu depuis quinze jours...
Jusqu'à l'arrivée de Vedel, le jardinier de sa mère.


C'est un roman lent, apathique, sensuel, fiévreux.
On s'éveille avec Justine aux premieres émotions sensuelles, on partage ses déconvenues d'adolescente, on vibre au diapason des battements de son coeur naissant.
L'intrigue autour d'Oceane m'est apparue secondaire, dans une histoire qui m'a happée, hypnotisée...

Un roman très touchant sur l'adolescence, ses attentes et les frustrations des désirs inassouvis. Bienvenue dans le monde des "grands". J'ai particulièrement apprécié les descriptions des errances en vélo de la jeune fille au milieu d'une campagne étouffante d'ennui, son ressenti d'altérité, sa sensation de ne pas appartenir au monde qui l'entoure et son espoir têtu d'un avenir plus enchanteur.

L'auteure sait très bien retranscrire les sentiments et le quotidien de la jeune fille, vivant dans un bled perdu de France Profonde. L'ennui est très bien décrit (elle va fumer des cigarettes au cimetière), pour l'avoir vécu moi-même.
L'histoire (disparition d'une jeune fille) est inspirée de faits réels (?), n'est pas bien joyeuse mais relativement réaliste : les gendarmes procèdent aux interrogatoires, la recherche dans la forêt.

Le vocabulaire est un peu trop restreint, c'est celui d'une adolescente de 15 ans (on dirait “Champion” de Pourchet), et le côté journal intime de l'adolescente qui s'étend sur des pages et des pages m'a un peu ennuyé.

Eté 2006, Justine 16 ans, vit dans le petit village de Cressac avec sa mère. Alors que 3 mois de vacances se profilent devant elle, la disparation d'Océane va commencer à tout faire basculer.
Pour l'adolescente , outre la chaleur écrasante et étouffante et ce fait divers c'est une multitude de questions et de désirs qui se chamboulent dans sa tête et dans son corps. Sa mère qui la protège trop et ne pense qu'à son copain, son père qui ne se préoccupe pas d'elle, sa meilleure amie qui s'éloigne et passe son temps avec son petit-ami etun mystérieux jardinier qui l'a met en émoi.

Dans ce roman, c'est tous les tourments de l'adolescence qui surgissent et nous font nous même plonger dans la notre. Je me suis revu à l'âge de Justine où les amitiés peuvent parfois êtres mises à mal, où les battements de papillons naissent dans le ventre à la vue du garçon dont est amoureuse. Cette période entre l'enfance et le passage à l'âge adulte, où l'on a hâte de grandir , partir loin et faire notre vie tout en ayant besoin de la tendresse et de l'attention de nos parents.

Une beau premier roman, avec une plume toute en finesse et juste.

Ce roman écrit à la première personne ne m'a pas laissée indifférente. Pourtant, le thème de la perte de l'innocence d'une adolescente, au coeur de l'intrigue, donne souvent lieu à des clichés et ne m'attirait pas spécialement.

Ce roman nous fait en effet passer un été avec Justine, 16 ans, fille unique de parents divorcés, habitant avec sa mère un petit village de Charente où elle s'ennuie. Cette héroïne attachante fait partager au lecteur ses tourments intérieurs lors de cet été suffocant de chaleur qui débute par la disparition inquiétante d'une fille de son lycée. L'ombre de la disparue plane d'ailleurs comme une menace tout au long de ce roman jusqu'au dénouement.

La jeune romancière aborde avec beaucoup de subtilité les premiers émois amoureux, l'importance et l'ambiguïté des amitiés adolescentes, l'incommunicabilité entre la jeune héroïne et ses parents égoïstes et peu attentifs à ses états d'âme, son sentiment de solitude et pour tout dire, le manque d'amour qu'elle ressent. C'est ce terrible manque d'amour et de sollicitude qui la pousse irrésistiblement vers une homme beau et affable qui fait quelques heures de jardinage chez sa mère.

Outre l'étude de moeurs et la finesse d'analyse des sentiments qui traversent cette jeune héroïne fragile, ce roman ne manque pas de suspens car la disparition de la lycéenne donne lieu à une enquête et chaque homme peut être soupçonné de l'avoir enlevée ou tuée. le suspens concerne aussi cet homme de 40 ans qui a enflammé le coeur et le corps de Justine dont on sait bien peu de choses et dont on ignore s'il profitera ou non du désir violent qu'il suscite chez cette toute jeune fille.

C'est un livre assez noir. L'héroïne va en effet de désillusion en désillusion. Et surtout, ni les adultes ni les adolescents ne sont présentés sous un bon jour. Chaque protagoniste semble muré dans sa solitude et les couples semblent factices, sans fondement solide.

Le personnage de Justine est très bien campé : au fil des pages, le lecteur perçoit de mieux en mieux sa personnalité et ressent de l'empathie pour elle. On comprend fort bien son envie d'aimer et d'être aimé, son envie de fuir une vie qui lui parait fade. Lors de cet été à la fois raté et intense, sa naïveté va céder le pas à la lucidité sur les adultes et les relations humaines en général.

Le style de l'auteur colle au langage d'une fille de 16 ans sans pour autant être relâché. Ce livre, en dépit de sa noirceur et de l'impression de langueur qu'il dégage, se lit avec intérêt, sans temps mort. Il est même difficile de le lâcher. J'ai donc été agréablement surprise par ce premier roman au goût amer, plus profond qu'il n'y parait au premier abord.