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Critique de jeranjou


Allons enfants de la patrie…Quoi! Des cohortes étrangères feraient la loi dans nos foyers! (1)

Eh oui, en voyant cet ouvrage, j'ai tout de suite pensé à notre hymne national et à la défense de la patrie contre nos ennemis. En effet, sur la page de couverture figure fièrement notre bon coq gaulois affublé d'un titre plutôt moqueur « Sacrés Français » et complété par « Un américain en Picardie » suscitant la curiosité.

Mais quelle idée a donc derrière la tête Théodore Stanger, ce journaliste américain qui écrit même ses livres en français ? Et pourquoi la Picardie ?
Personnellement, en Picardie, je connais uniquement la ville de Laon. Savez-vous pourquoi ?
Pour tout vous dire, je suis monté à Paris le 11 août 1999 dans un de ces trains à bestiaux (si, si, nous étions entassés comme jamais) pour assister à l'éclipse totale du soleil pendant deux minutes à Laon en Picardie précisément pour profiter pleinement du phénomène extrêmement rare. Un moment magique et un souvenir gravé à jamais dans ma mémoire…

Mais revenons à notre livre « Sacrés Français » dont l'histoire débute dans un avion entre Dallas et Paris embarquant un américain Jonathan Bradley. Souvenez-vous « Dallas, son univers impitoyaaaaaaable ! ». Ainsi, ce manager américain de la société Honeywell est envoyé dans notre beau pays afin de restructurer une société française de robinets à Anizy en Picardie. J. Bradley s'imagine régler l'affaire en deux temps trois mouvements, le temps de dégraisser cette société achetée 3 millions d'euros à l'ancien propriétaire Monsieur Favre.

Décontenancé par les coutumes locales très différentes du Texas, J. Bradley accepte non sans une certaine difficulté, de se soustraire aux contraintes françaises. Entre autres, il devra fournir les paperasses habituelles pour louer un appartement, faire la queue pendant des heures pour obtenir ses papiers de résident français ou plus marrant apprendre les mots d'argot que lui débite sa comptable Aurélie à longueur de journée …

Aurélie, parlons-en ! J. Bradley en pince sérieusement pour la française en jupe courte… Mais il est d'abord en France pour le job et Bradley se prend une claque lorsqu'il apprend de la bouche d'un avocat français qu'il faut compter 18 mois au moins pour virer les ouvriers français.

Comment faire comprendre cela à son patron Honeywell et surtout comment atteindre ses objectifs faute de quoi sa carrière sera brisée d'un seul coup à cause de ces Sacrés Français ? A vous de découvrir comment Bradley va bien pouvoir se sortir de ce guêpier…

Comment qualifier ce livre de Stanger ? D'essai polémique ou de roman satirique ?

Je ne pourrais trancher entre les deux mais j'ai trouvé cet ouvrage fort divertissant et très sympathique à lire. Sans être de la grande lecture, avec un humour savoureux, Stanger dépeint sa vision de la France à travers cette situation épineuse et marquante consistant à restructurer une usine dans la campagne française.

Globalement, je suis plutôt d'accord avec les faiblesses et les atouts français exposés dans ce livre même si certaines situations sont caricaturales malgré tout. Je reste même persuadé que les méthodes américaines appliquées par nos managers français sont contre productives et ne motivent pas suffisamment les salariés comme ils devraient. Avec nos salaires planifiés dépendant trop du diplôme, notre modèle n'est pas transposable à la vision américaine me semble-t-il. Mais c'est un sujet plus large et plus complexe que celui qui est abordé dans ce livre.

Pour conclure, comme pour la découverte du très bon essai d'« On achève bien les écoliers » de l'américain Peter Gumbel, il est toujours intéressant d'apprendre d'autrui sur nos propres habitudes parfois ancestrales. Bonne lecture anis(y)ée !

(1) Extrait de la marseillaise de Claude Joseph Rouget de Lisle, 1792. Je précise que je n'ai pas la même couverture que cette édition moins réussie me semble-t-il?

PS : note 3.5
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