AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Tricape


Une chaise ne sait pas qu'elle est une chaise. L'être humain, lui, sait non seulement qu'il est et qu'il va mourir, mais il a également conscience qu'il aurait pu ne pas être.

Cet ouvrage philosophique est écrit par un contemporain, chrétien et auteur entre autres d'essais sur Nietzsche et Simone Weil. Mais n'ayez pas peur, c'est tout à fait digeste ! Par exemple, l'exposé de la différence entre la résignation et le consentement est d'une grande clarté : "personne n'a choisi de croître dans le ventre maternel", la vie a été imposée à chacun et nul ne peut choisir entre être ou n'avoir jamais été. Dès lors, on peut refuser la vie, l'accepter du bout des lèvres (qui ne dit mot consent) ou y adhérer positivement. Une grande partie du propos de l'auteur est de tenter de démontrer tout l'avantage qu'il y a à formuler un "oui" aussi clair que possible à la vie.

En développant cette réflexion, Martin Steffens en arrive à retourner dans une très belle formule la peine que l'on éprouve à l'occasion de la mort d'un proche : "La douleur de perdre [a] pour mesure la joie d'avoir reçu". Plus loin dans son développement, il remarque que "Le travail d'un père ou d'une mère n'a pas pour but de gagner quelque chose mais de le perdre. La joie d'un père est de voir son fils grandir et lui échapper chaque jour plus complètement".

Les nombreuses citations dont est émaillé l'ouvrage sont autant de découvertes (ou redécouvertes) agréables. Sans revisiter tous les auteurs cité par Jeanne Hersch dans "L'étonnement philosophique", le lecteur approche plus finement la pensée de Nietzsche et adhère progressivement à la contradiction que lui porte Martin Steffens.

Au développement sur le consentement à vivre suivent ceux consacrés à la louange et à l'apologie de la pensée chrétienne. Paradoxalement, l'ouvrage s'achève sur une invitation au silence "car aimer, enfin, c'est consentir à n'avoir rien à redire, à cesser d'interroger, pour donner à ce qui est étranger la grâce de l'accueil".

Voilà un philosophe qui nous aide à vivre !
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}