Annoncer un décès deux jours après Noël, c'était dur. Désormais, cette fête serait pour la fille [ 13 ans ] à jamais associée à la mort de sa mère.
Il lui fallut quelques secondes avant de se reconnaitre. Elle avait de grands cernes sombres autour des yeux, le teint gris. de profondes rides entre le nez et la bouche.
J'ai l'air d'une vieille femme, pensa- t' elle. Où est passé le temps ?
- " Pourquoi as-tu décidé de devenir policier ? " avait-il plutôt demandé.
Aram avait baissé les yeux, l'air gêné.
" Je crois que c'était par gratitude, avait-il fini par dire. Pas pour me faire remarquer ou quoi… je n'essaie pas de jouer les héros. Mais je voulais en somme… remercier d'avoir pu venir ici, que ma famille ait trouvé un havre de paix.
Elle entendit par la fenêtre le bruit de l'Audi qui sortait du garage. Il faisait déjà nuit noire, alors qu'il était à peine trois heures de l'après-midi.
Maman aimait la lavande, elle avait un bain moussant parfumé aux fleurs violettes. Il y en avait toujours une bouteille dans sa salle de bains. Maman.
Soudain son cœur se brisa. Alice se laissa tomber sur le sol de la salle de bains, cala son front contre le bord de la baignoire et fondit en larmes, les deux mains sur le visage.
"Maman" chuchota t-elle.
Elle aurait tout fait pour pouvoir de nouveau la serrer dans ses bras. Ne serait-ce qu'une seule fois.
Elle se blottit contre le mur, hoqueta et gémit jusqu'à ce que sa voix s'épuise. Une plainte qui venait du plus profond d'elle-même, lui serrait la gorge et ne lui apportait aucun soulagement.
Maman ne reviendrait jamais.
Pourvu qu’elle arrive à Sandhamn, tout irait bien. Nulle part elle ne se sentait plus en sécurité.
Jeanette se le répétait comme un mantra tandis qu’elle roulait dans la neige fondue sur l’autoroute. Plusieurs fois, elle dut chasser ses larmes en clignant des yeux pour voir la route. Sur le pont de Skurubron, elle faillit déraper.
Elle dépassa le golf au niveau du pont de Fågelbro sur le canal Strömma. Le ferry partait dans quelques minutes, à trois heures moins le quart. Il fallait qu’elle arrive à temps, c’était le dernier de la journée.
Au bout d’une éternité, le port de Stavsnäs s’ouvrit devant elle. Elle s’engagea sur le parking à moitié plein. Elle dut s’y reprendre à plusieurs fois, mais finit par réussir à fermer la porte de sa Ford.
Le vent lui mordit les joues, la température avait fortement chuté, il devait bien faire moins dix, voire plus froid. Un peu plus loin claquaient les filins d’un mât sans drapeau et, dans la baie, des crêtes d’écume couronnaient les vagues.
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Elza hésita, mais se pencha pour mieux voir. Elle tendit la main pour brosser un peu de neige. Une chaussure noire dépassait. Elza se figea, main tendue et yeux exorbite. Puis elle cria.
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Bertil habitait l'immeuble depuis 56 ans, depuis qu'il avait emménagé, jeune marié.
Il. Connaissait tout le monde.
Sa chambre à coucher se trouvait tout contre la cage d'escalier, il connaissait exactement les allées et venues des voisins.
Pourvu qu'elle arrive à Sandhamm, tout irait bien. Nulle part elle ne sentait plus en sécurité
𝐸𝑛 𝑑'𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒𝑠 𝑡𝑒𝑟𝑚𝑒𝑠, 𝑖𝑙 é𝑡𝑎𝑖𝑡 𝑖𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑛𝑡 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑒 𝑚𝑒𝑢𝑟𝑡𝑟𝑖𝑒𝑟 𝑑𝑒 𝑐𝑎𝑐ℎ𝑒𝑟 𝑞𝑢'𝑢𝑛 𝑚𝑒𝑢𝑟𝑡𝑟𝑒 𝑎𝑣𝑎𝑖𝑡 é𝑡é 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑖𝑠. 𝑀𝑎𝑖𝑠 𝑖𝑙 𝑛𝑒 𝑠𝑢𝑓𝑓𝑖𝑠𝑎𝑖𝑡 𝑝𝑎𝑠 𝑞𝑢𝑒 𝐽𝑒𝑎𝑛𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝑚𝑜𝑟𝑡𝑒 𝑒𝑡 𝑟é𝑑𝑢𝑖𝑡𝑒 𝑎𝑢 𝑠𝑖𝑙𝑒𝑛𝑐𝑒. 𝐼𝑙 𝑑𝑒𝑣𝑎𝑖𝑡 𝑦 𝑎𝑣𝑜𝑖𝑟 𝑒𝑛𝑐𝑜𝑟𝑒 𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒 𝑐ℎ𝑜𝑠𝑒 𝑞𝑢𝑒 𝑙𝑒 𝑚𝑒𝑢𝑟𝑡𝑟𝑖𝑒𝑟 𝑐ℎ𝑒𝑟𝑐ℎ𝑎𝑖𝑡 à 𝑔𝑎𝑟𝑑𝑒𝑟 𝑠𝑒𝑐𝑟𝑒𝑡.