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Citations sur Dans l'ombre du Paradis (11)

Ce n'est pas parce qu'on a gagné beaucoup d'argent qu'on peut se comporter n'importe comment en s'installant dans un nouvel endroit."
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Thomas Andreasson toucha précautionneusement l’épaule de Pernilla. Elle s’était endormie dans le canapé, la tête contre le large accoudoir. Sa bouche était entrouverte, mais elle ne ronflait pas : elle lâchait de petits soupirs à intervalles irréguliers.
« Pernilla ? dit-il en l’effleurant à nouveau. Tu ne ferais pas mieux d’aller te coucher, plutôt que de dormir devant la télé ? »
Elle ouvrit lentement les yeux.
« Il est presque minuit, dit Thomas. Ça fait un bon moment que tu dors.
– Comment s’est fini le film ? bâilla Pernilla en passant une main dans ses cheveux roux en bataille.
– Comme d’habitude, évidemment. Les bons ont gagné, les méchants ont eu ce qu’ils méritaient. Rien à voir avec la réalité. »
Ce devait être une boutade, mais il entendit lui-même l’amertume de sa voix. Pernilla se redressa et lui caressa la joue.
« C’est ce que tu ressens ? »
Sa main resta sur sa joue. Elle s’était inquiétée pour lui au cours du printemps, Thomas ne l’ignorait pas.
Il haussa les épaules. Ces mots lui avaient échappé, sans arrière-pensée, et il n’avait pas envie d’en parler davantage, en tout cas pas à une heure pareille.
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Qu’est-ce que c’était ? Un bruit sourd derrière elle la fit sursauter.
Aussitôt disparu : l’avait-elle bien entendu ? Pourtant, l’impression d’un bruit métallique se prolongeait, comme si un outil était tombé par terre, peut-être une clé à molette, ou un marteau.
Maria se retourna, tentant de distinguer quelque chose dans le noir. De se souvenir de ce qu’elle venait d’entendre.
Ça venait de l’autre côté du mur, là où la voiture de Carsten était garée.
Y avait-il quelqu’un d’autre dans le garage ?
« Il y a quelqu’un ? »
Maria retint son souffle. Elle sentait son cœur s’emballer, alors qu’elle était parfaitement immobile.
« Il y a quelqu’un ? » répéta-t-elle, plus faiblement cette fois.
Une bouffée huileuse lui passa sous le nez, si rapide qu’elle eut à peine le temps de la percevoir.
Ses yeux commençaient à s’habituer à l’obscurité, elle apercevait à présent plusieurs formes et silhouettes. Des voitures de marques luxueuses, garées sur leurs places attitrées. Il aurait été aisé de se cacher derrière l’une d’elles.
Maria tenta de se ressaisir, mais son cœur emballé la faisait respirer beaucoup trop vite. Celia l’attendait là-haut. Il fallait qu’elle aille prendre la voiture, sans quoi Oliver allait arriver en retard à l’école.
Elle inspira à fond et serra la clé de la voiture dans sa main.
Il n’y avait pas loin jusqu’à la voiture de Carsten, elle devait pouvoir y arriver à tâtons dans le noir. Sous son épais blouson, son pull était humide aux entournures.
En serrant les dents, elle risqua lentement un pas en avant, puis un autre.
La Land Rover était tout au fond, elle y était presque. Serrant fort la clé, Maria sentit le soulagement l’envahir.
Ça sentait l’essence, à présent – ou n’était-ce que son imagination ?
Maria tourna la tête pour essayer de déterminer si elle était ou non seule dans le garage.
« Il y a quelqu’un ? » fit-elle encore, bien que son instinct lui dise de se taire, pour ne pas se faire repérer.
Le bruit se fit entendre à nouveau. Comme quelque chose qui coulait par terre à grosses gouttes.
Alors tout s’embrasa, et l’univers explosa dans un nuage de feu et de fumée.
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En approchant de Celia, Nora dut retenir son souffle.
La belle femme en robe rouge qui avait accueilli les invités à la fête était devenue une épave. Un gros bleu s'étalait sur la joue enflée, remontant sur la tempe jusqu'à la racine des cheveux. Impossible de cacher le pansement sur une des arcades sourcilières, il dépassait des lunettes. La lèvre inférieure était fendue et à vif.
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Quand ils arrivèrent à Fläskberget, le bûcher brûlait déjà, alimenté par les flambeaux jetés par les participants. Des flammes orange et jaune montaient vers le ciel bleu sombre. Au loin, un bateau blanc de la compagnie Waxholm se déplaçait à la surface lisse de l’eau.
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Au bout d'une minute, il sortit la fiasque plate qu'il portait dans sa poche intérieure et but quelques bonnes gorgées de whisky.
En quelques secondes seulement , la chaleur se répandit dans tout son corps. C'était son whisky favori, l'écossais qu'il achetait à Londres. Les notes de citron et de cerise se prolongèrent, il s'imagina un instant dans sa bibliothèque anglaise, sentit l'odeur de cuir de son fauteuil préféré.

p. 512
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Hier soir, Maria avait entendu des éclats de voix. L’appartement avait beau être vaste et sa chambre à l’opposé de celles de la famille, elle n’avait pas pu éviter d’entendre leur colère à travers les cloisons. La dispute semblait porter sur le projet de Carsten d’avoir une maison de vacances en Suède.
« Maria ? » fit à nouveau Celia.
La jeune fille hocha la tête et se dirigea vers l’entrée de l’appartement. L’ascenseur montait jusqu’à l’étage de la famille. Elle appuya plusieurs fois sur le bouton pour montrer à Celia qu’elle s’activait.
Elle aurait préféré être dispensée de conduire Oliver, pas encore très à l’aise avec la conduite à gauche dans Londres. Et les ronds-points la rendaient nerveuse.
Celia ne remarqua pas ses hésitations. Ou ne s’en soucia pas.
« Si tu vas chercher la voiture au garage, je descends avec Oliver d’ici quelques minutes, continua-t-elle. Je veux chercher ses nouveaux gants. »
On dit : « Je vais chercher », pas : « Je veux chercher », pensa Maria, sans rien faire pour la corriger.
Elle enfila son blouson et se tourna vers l’entrée.
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Maria Svedin attendait dans le spacieux vestibule, tandis que Celia Jonsson aidait Oliver à enfiler la veste de l’uniforme bleu marine de l’école. Maria dansait d’un pied sur l’autre, inquiète. Fallait-il aller chercher le cartable d’Oliver, resté dans sa chambre ? Difficile de savoir ce que voulait Celia.
Celia vint à bout du dernier bouton luisant de la veste d’Oliver et chassa une mèche sombre de son visage avant de se redresser.
« Maria, dit-elle avec son fort accent. Tu conduiras Oliver à l’école ? J’ai autre chose à faire aujourd’hui. Tu peux prendre la voiture de Carsten, il est allé à pied au bureau. »
Cette demande surprit Maria. D’habitude, Celia déposait toujours son fils à l’école le matin, mais on voyait qu’elle était tendue, des poches sombres cernaient ses yeux et sa bouche était crispée.
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Nora ne parvenait pas à chasser de ses pensées le visage de Maria ravagé par les larmes. Que se passait-il dans la villa Fyrudden? D'abord le comportement bizarre de Carsten à la station- service, et maintenant la baby-sister.
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"Au fait, tu te souviens de ce couple dont je t'ai parlé, qui a fait construire à Fyrudden? marmonna-t-elle. Carsten et Celia Jonsson. Nous sommes invités à une fête chez eux samedi.
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