" [Ils] prétendaient pouvoir m'aider. Et c'est vrai que je me suis vraiment sentie mieux lors de la première retraite chez eux. Les gens étaient d'une telle gentillesse... Ils multipliaient les compliments, j'avais l'impression d'être quelqu'un. Et ils m'écoutaient, comme si mon opinion comptait réellement."
[Elle] décrivait très bien les offensives de charme dont sont capables certains groupes, voire certains vendeurs. Ils évaluent vos besoins et vous confortent dans votre position à grands coups de compliments et d'encouragements. L'essentiel est de vous rassurer sur vous-même, ce qui a pour effet de vous les rendre sympathiques.
[... le gourou] nous recommandait toujours d'afficher la plus grande gentillesse avec les nouveaux membres, de façon à leur montrer à quel point nous étions heureux ensemble.
(p. 67)
- Les prédateurs dans son genre s'en tirent précisément parce que les gens [leurs victimes] ont peur de parler, d'être humiliés, de voir leur parole remise en cause.
(p. 161)
La perte d'un proche s'accompagne de tout ce qui n'existera jamais. (p. 273)
De toute évidence, le Centre affaiblissait la capacité de résistance de ses membres, une technique couramment utilisée par différentes sectes. (...) Toutes ne sont pas dirigées par des leaders brutaux ; les plus redoutables se dissimulent derrière un paravent de respectabilité en faisant croire qu'elles cherchent à développer le potentiel humain de leurs adeptes.
(p. 72-73)
Elle s'est recroquevillée sous la couverture, le visage tourné vers le mur. Elle tremblait de tous ses membres malgré la chaleur qui régnait dans la pièce.
-Elle voit tout, a -t-elle murmuré dans un souffle.
Je me suis arrêtée net.
-Qui voit tout, Heather ?
Elle a enfoui la tête sous sa couverture en guise de réponse.
La perte d'un proche s'accompagne de tout ce qui n'existera jamais.
- On fait des ravages, a-t-il plaisanté. On donne un concert à Noël, et un autre pendant l'été. Les malades adorent, et pas seulement parce qu'ils sont sous neuroleptiques.
Elle regardait d'un air morne par-dessus mon épaule, sans colère ni tristesse. A défaut de se donner la mort, elle avait le vide de ses émotions.
Ce n’est pas entièrement vrai. J’avais adoré nager dans la rivière, courir pieds nus avec les autres gamins au milieu des animaux. Mes souvenirs n’en étaient pas moins sombres, un sentiment de peur m’étreignait chaque fois que je songeais à la communauté.
Il a jeté un regard circulaire, à la recherche de ses bonnes manières.