- je ne sais que dire pour vous convaincre, je vous le jure. Vous devriez venir à la maison et parler au patron.
- Pour quoi faire ? Je vois la scène d'ici : je vais lui exposer les raisons pour lesquelles je crois qu'il ment. Il va dire "Pas possible!", fermer les yeux et ne les rouvrir qu'au moment de commander de la bière. Il aurait dû se faire patron de brasserie. il y a des gens qui lèguent leur cerveau à un laboratoire. Lui, ce serait son estomac.
Je me levai.
- Parfait, déclarai-je. Si vous êtes d'assez mauvaise humeur pour lui reprocher de boire quand il a soif, je ne peux espérer vous parler raison. Tout ce que je peux vous répéter, c'est que vous n'y êtes pas du tout. Wolfe dit lui même que s'il avait la cassette l'affaire serait résolue.
j'étais depuis neuf ans l'assistant de Wolfe et je ne doutais pas de la solidité de certaines de ses habitudes. Je savais, pas exemple, qu'il était le meilleur détective que l'on pût trouver au nord du Pôle Sud.
Qu'il était convaincu que l'air extérieur était fatal aux poumons. Qu'il détestait être cahoté et bousculé.Qu'il aurait cessé de manger s'il était arrivé malheur à son cuisinier, Fritz Brenner, tant il était convaincu que seule la cuisine de Fritz était mangeable.Il avait d'autres idées arrêtées, sur d'autres sujets, mais je n'en parlerai pas puisqu'il lira probablement ceci.
A coté de mon rôle de base, qui est celui d'une épingle plantée dans le fauteuil de Wolfe pour l'empêcher de dormir, j'ai deux attributions bien définies : bondir sur les choses afin de m'en emparer avant le gars d'en face, et apporter les morceaux du puzzle à Wolfe, qui se charge de les assembler. Les nuances ce n'est pas mon fort.