Je n'en crois pas ma vue. Là où nous - mes visiteurs autant que moi- restions à chaque fois émerveillés par la beauté des étoiles de mer du châtaignier- que de photos prises par les uns et les autres! avant qu'elles ne tombent au sol sous forme de vermicelles rouillés, apparaissent déjà les oursins verts de leurs bogues, dont nous délivrerons bientôt les castagnettes des fruits lisses.Du pelucheux, hier, du piquant aujourd'hui. Décidément, tout s'accélère de plus en plus vite.
Avec la fulgurance d'une étoile filante
la précision d'un fil à plombs de couleurs
le martin-pêcheur fond sur la mare
pour en extraire le poisson vif-argent
qu'il va engloutir sur son perchoir
avant de se remettre en affût
de la proie suivante
Mais la mer partout en contre-bas, ses risées turquoises dans le vaste bleu roi, d'irréels champs d'artichaut, des senteurs de roses et de sureau... et la mer encore vue par des trouées dans les remparts des hortensias.
N'ai-je pas depuis longtemps fait mien ce bel "envoi" du poème La résignation de Jean-Paul Schneck?
" Maintenant je me laisse porter
je jouis du paysage
j'applaudis à la beauté du monde
je remercie le temps qui passe
et j'accueille la vie dont je suis porteur
" Le plus étonnant
C'est la lumière
Elle s'éteint
Et n'en souffre pas."
Guillevic
Le coucou
monotone
carillon
au beffroi
de l'absence
Puits de larmes
où se noie
ton visage
petit père
comme au fond
d'un grand verre
de saké