Souvenez-vous … Ester a survécu à l'horreur. Victime des terribles camps de concentration, elle a donné la vie dans ce lieu terrible que l'humanité semble avoir déserté : Auschwitz. Alors que sa petite fille, sauvée par des cheveux blonds, lui a été arrachée après quatre jours pour être adoptée par une famille allemande, Ester garde espoir … Elle a secrètement tatoué son numéro de matricule dans le pli de l'aisselle du nouveau-né … Pourront-elles un jour se retrouver ?
Dans ce roman choral, nous retrouvons Ester et sa famille, plusieurs années après la guerre. Mais si les années ont passé, le désir de retrouver sa fille n'a pas quitté Ester. J'ai beaucoup aimé le personnage de cette femme, si forte et si résiliente. Son histoire est poignante, bouleversante.
Ce roman est un témoignage précis des années terribles connues par l'Allemagne après la guerre. Morcelé, partagé entre les gagnants, le pays est divisé, et la guerre froide se profilant amènera à la terrible construction du mur de Berlin, le mur de la honte, bâti en plein coeur de la ville, séparant des familles, des amours, des amis, piétinant les libertés. On sent les recherches faramineuses qui ont été effectuées par l'autrice, et la volonté d'un récit certes romancé, mais mettant à l'honneur une part de véracité historique. Les notes de l'autrice à la fin du roman nous permettent d'ailleurs de différencier la partie tirée de l'imagination d'
Anna Stuart et la partie directement inspirée de faits historiques réels. C'est quelque chose que j'apprécie vraiment retrouver lorsque je lis une fiction historique.
J'ai appris énormément de choses sur cette période que je méconnaissais, notamment sur l'influence culturelle des États-Unis, et du communisme soviétique sur les deux parties de l'Allemagne et de la ville de Berlin. L'autrice a su vulgariser avec brio ce pan de l'histoire, tout en le mêlant à la destinée de femmes et d'hommes courageux et déterminés.