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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Bangkok, une fête religieuse, une maison, quelques personnages forts: tels sont les fils conducteurs de ce roman inclassable et subtil que j'ai lu grâce à Babelio dans le cadre de l'opération Masse critique.
Lorsque j'ai reçu ce livre par la poste j'ai déjà eu le sentiment d'être très chanceux, mais le sentiment d'être privilégié n'a fait que croître durant ma lecture.
Tout d'abord j'ai trouvé ce livre très original, très riche et je sais que je devrai le relire car j'ai le sentiment, malgré tout le plaisir que j'en ai retiré d'être passé à côté de pas mal de choses.
le livre est inracontable. Disons que l'action y prend place principalement à Bangkok à différentes périodes. Il constitue un roman, je veux bien en convenir (de toute façon c'est marqué sur la 4ème de couverture), mais il est constitué de 4 parties divisées en chapitres qui constituent d'une certaine façon de véritables petites nouvelles, de très belles nouvelles, aux titres parfois mystérieux. Et puis, peu à peu, l'on comprend que tout cela est lié, tout s'enroule autour de quelques éléments qui constituent des leitmotivs, par exemple de la destinée d'un immeuble à Bangkok à cheval sur différentes périodes. Cela pourrait sembler ennuyeux dis comme cela, détrompez-vous il n'en est rien !
L'auteur aborde tous les sujets, on trouve de très beaux passages sur l'amour, sur la vision colonialiste d'une certaine façon des occidentaux sur lBangkok et sur le combat pour la démocratie, aussi bien que sur la famille et sur la vieillesse...
Ajoutons à tout cela que le livre est aussi un livre d'anticipation sur les effets du réchauffement climatique. N'en jetons plus et pourtant tout cela constitue bel et bien une oeuvre que l'on lit avec un véritable plaisir. Un plaisir qui tient aussi au fait que l'auteur n'assène rien, il nous permet d'assister à toute une série de scènettes. Et puis libre au lecteur de se faire sa propre opinion.
En somme un livre-monde incroyablement riche, remarquablement écrit (le style est constitué parfois de phrases longues au souffle puissant).
Il y aurait beaucoup à dire, ce qui m'a frappé c'est à quel point on est ici face à une véritable oeuvre littéraire, originale et destinée à laisser une forte impression sur son lecteur.
J'ajouterai que la couleur locale, l'ambiance de la ville de Bangkok est très joliment rendu, sans aucun des clichés que l'on pourrait attendre, c'est un des plaisirs supplémentaires que l'on prend à la lecture de Bangkok Deluge.
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Bangkok Déluge, le roman du thaïlandais Pitchaya Sudbanthad est un récit tentaculaire au coeur de la Thaïlande entre la fin du XIXème siècle et le futur proche où l'auteur se promène à l'intérieur de sa ville, ou plutôt de ses villes : Bangkok étant à la fois unique et multiple. Seul un lieu emblématique résistera aux affronts du temps et servira de repère aux différentes histoires.

Bangkok Déluge, immense fresque thaïlandaise est un roman exigeant, de par sa construction éclatée et par sa multitude de personnages. Certains sont récurrents, d'autres uniquement de passage, quant d'autres encore apparaissent au fil des générations dévoilant des liens de parentés. Ce qui peut sembler très confus au premier abord est au final une véritable réussite narrative où tout est intimement lié et parfaitement cohérent.

D'une mission chrétienne du XIXème siècle à la répression militaire de 1976, d'un photographe fuyant son passé à une expatriée au Japon échappant à sa famille, l'auteur multiplie les récits à travers le temps et croque des personnages plus vrais que nature. Sautant d'une époque à une autre, d'un personnage à un autre, l'auteur présente un véritable ballet historique, social et politique de la Thaïlande. Cette immersion au coeur de la sublime Bangkok est envoûtante.

Pitchaya Sudbanthad par son style fluide et sa chronologie désarticulée livre un roman flamboyant. Il joue sur l'ambivalence de la culture thaïlandaise, entre modernité et conservatisme, faisant s'affronter deux mondes, deux modes de vie : l'avenir 2.0 se mêlant à la culture ancestrale. le tout sur fond de désastre climatique et de montée des eaux. Cette eau, source de vie et de malheur, est l'élément central de la vie à Bangkok. Présente tout au long du récit, elle est le ciment naturel à l'histoire.

Tout comme La maison des Derviches de Ian McDonald nous émerveillait devant la magnifique Istanbul, le roman de Pitchaya Sudbanthad est une invitation au voyage, un encouragement à découvrir un pays, une civilisation, une culture à travers sa ville capitale.

Pour conclure Bangkok Déluge est un dépaysement continu qui permet de s'affranchir des littératures anglo-saxonnes habituelles... un changement d'air salvateur.


Lien : https://les-lectures-du-maki..
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Bangkok Déluge...Comme un déluge de sensations. Mais par laquelle commencer ?

Pourquoi d'abord, ne pas tenter une ébauche de résumé ? Quatre parties construisent ce roman, à la limite du recueil de nouvelles avec pour personnage centrale Bangkok, plus tard appelé Krungthep. Cette grande capitale lie et délie les personnages qui y vivent, qui y sont nés ou qui s'en échappent. Ils sont nombreux et viennent d'époques différentes.

Dans un ordre chronologique volontairement indécis, Pitchaya Sudbanthad, nous laisse naviguer entre Phinéas, Nee, Mai, Pig, Sammy et ceux que j'oublie. La poésie qui construit le récit de chacun d'entre eux nous prend au corps et au coeur et on se laisse guider, au fil des événements, des pluies et de l'eau qui monte, monte et continue de monter.

L'auteur nous offre des récits pluriels où les nuances de chacun se mêlent à celles des autres et plus largement à celles de Krungthep, lieu de vie, parfois de survie mais aussi de mort. Des morts parfois tragiques, comme celle des enfants exploités, des étudiants révoltés ou bien des gens inondés, mais aussi des morts fantasmées et reculées par une technologie qui ne cessent d'avancer, tout comme l'eau de la mer qui ne cesse de monter.

Ce roman possède une construction aussi originale qu'intelligente, profondément thaïe et étrangement américaine dans son écriture, à l'image de son auteur à la vie multiculturelle. A travers les histoires de ses personnages ordinaires, de nombreux thèmes sont distillés. L'abandon, les origines, la mort, le dérèglement climatique, la nécessité de la rébellion, le karma, l'imbrication de la tradition dans la modernité et bien évidemment la mort.

Je finirais par vous parler de l'après lecture, du moment où on termine la dernière phrase, on lève la tête et on réalise la poésie de ce que l'on vient de lire et que l'on va garder avec soi un certain temps. Entre la nouvelle, le roman et l'anticipation, entre la Thaïlande et l'Occident, entre la vie et la mort, il y a Bangkok Déluge et toute cette eau qui lie les pages, les personnages et les lecteurs dans un même fil conducteur.
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Voilà un premier roman qui fait l'effet d'une secousse sismique dans le ronron de la rentrée littéraire. Né en Thaïlande, Pitchaya Sudbanthad partage aujourd'hui son existence entre New York et Bangkok. Il nous livre le portrait de personnages déchirés par la force du destin et les impératifs de leur temps, voyageant entre un médecin américain en mission au XIXe siècle, un groupe d'étudiants de l'Université de Thammasat confrontés à la violence des militaires qui a fait quarante-six morts en 1976, des adolescents en train d'embarquer des touristes sur les eaux qui submergent un galon d'immeubles et, parmi d'autres, un photographe qui fuit les démons du passé. Traversant les décennies jusqu'au XXIe siècle, l'auteur raconte une société qui peine à se tenir debout et qui lutte pour ne pas se laisser submerger, dressant des ponts entre les époques et rappelant qu'on navigue souvent de traumatisme en traumatisme, en se hissant sur la pointe des pieds ou à la force des poignets afin de ne pas sombrer. Puis, en filigrane, il nous rappelle que la nature exige son dû et que, victime de violences, elle hurle et se rebiffe.
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Avec une écriture fluide, bien rendue par la traduction de Bernard Turle, « Bangkok déluge » propose une plongée en apnée dans une capitale tentaculaire en proie au mouvement perpétuel qui devient, tour à tour, piège ou refuge. Enfin, on peut interpréter cet ouvrage comme un immense cri d'amour à un pays où les enfants sourient quoi qu'il arrive et qui résiste aux vicissitudes.
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