Je veux vivre, car mon désir de mourir est si fort que je veux en jouir le plus longtemps possible.
Les questions qu'il se posait enfant sont toujours les mêmes.
L'arbre qui s'abat dans la forêt fait-il du bruit si personne n'est là pour l'entendre ?
Vit-on quand on n'est pas regardé ? Ou n'est-ce qu'à travers la confirmation d'être vu que l'on vit ?
De même qu'une légende ne peut naître dans une existence privée d'écho, un héros a besoin d'un miroir. Un miroir est un témoin et un héros n'est pas héros sans spectateur.
Sans hommes sur la terre, le bien et le mal perdent toute pertinence. L’existence est faite de ce qui est, cafards ou Homo sapiens. L’existence n’a pas besoin d’être. Elle peut être le vide. Sans hommes sur la terre, tout ce qui est vivant pourrait vivre. Sans hommes sur la terre, la morale ne serait pas une règle de vie, mais un handicap. Le faible ne devrait pas pouvoir vivre. Sans hommes sur la terre, l’éthique serait un luxe superflu.
Quand aux coïncidences, elles n'ont le plus souvent rien de logique en apparence, mais celui qui les perçoit est souvent envahi par le sentiment qu'elles signifient quelque chose. D'autres les balayent d'un revers de main comme des brouilles (p126).
Je suis un solitaire. Je ne considère même pas mon âme comme une amie, car nous ne sommes que deux cadavres qui partagent la même tombe (p94).
Le silence n'est pas l'absence de bruit, pense-t-il. Plutôt son manque. Ce n'est qu'en ressentant le manque de bruit que l'on fait l'expérience du silence. (p85)
Elle s'entaillera la poitrine. Au niveau du coeur.
Tantôt le temps est absolument désolé pour, un instant plus tard, se remplir de vie.
On peut empêcher les assassins de tuer, mais comment diable arrêter un suicidaire ?
Il en va des rêves comme des coïncidences. Ils se ressemblent au point d’abolir la frontière entre la logique et le hasard. La logique du rêve est qu’il est par nature illogique et schématique, et ses images peuvent sembler arbitrairement arrangées. Quant aux coïncidences, elles n’ont le plus souvent rien de logique en apparence, mais celui qui les perçoit est souvent envahi par le sentiment qu’elles signifient quelque chose. D’autres les balayent d’un revers de la main comme des broutilles.