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Mélancolie (Erik Axl Sund) tome 2 sur 3

Rémi Cassaigne (Traducteur)
EAN : 9782330143732
304 pages
Actes Sud (06/01/2021)
3.62/5   129 notes
Résumé :
Nova et Mercy ont à peine seize ans, mais cela fait déjà bien longtemps qu’elles ont perdu leur innocence. Sous le couvert de la nuit, elles s’enfuient à bord d’une voiture volée, laissant derrière elles le foyer pour jeunes filles où une autre adolescente vient de disparaître. Que fuient-elles ? Et pourquoi ?
Tara est retrouvée sans vie en bas d’un immeuble. Selon sa famille, il s’agit d’un suicide. Mais quelque chose ne colle pas dans le récit de ses parent... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
3,62

sur 129 notes

Une vie de poupée de Erik Axl Sund est un polar nordique à la fois magnifique et d'une brutalité à lire. Ici on parle de pédopornographie et des âmes noirs qui profite pour l'argent et le sexe pour assouvir cette clientèle abominable qui la plupart du temps avec un vernis d'honnêteté et d'une vie communautaire exemplaire. Ici nous avons deux jeunes filles de quatorze ans, une qui viens du Moyen-Orient et l'autre d'une famille suédoise pris dans l'engrenage de la prostitution juvénile et enrôlés dans des films porno. Les enquêteurs de la police sont au bout du rouleau par tant d'horreurs qu'ils visionnent pour leurs enquêtes. Un roman super bien écrit presqu'un poème tant que les mots et l'espoir qu'il suscite, malgré les larmes de mon coeur à lire cette prose je peux dire que ce bouquin est une oeuvre d'art que j'ai tenu tout au long de cette lecture. Un livre évènement une abomination de notre époque avec une ampleur que je ne soupçonnais pas.
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Les thrillers scandinaves sont maintenant comme du sable sur la plage et pour se démarquer de la foule des romans à suspense (pour la plupart de très bonne qualité) de Suède, du Danemark, de Norvège etc., il faut beaucoup plus qu'une atmosphère sombre, enquêteurs traumatisés ou meurtres brutaux.

"Une vie de poupée", n'est ni un thriller classique, ni un thriller psychologique mais plutôt un mélange des genres où des destins individuels se réunissent presque avec désinvolture pour former une sorte de thriller policier. Il ne s'agit pas de chercher des indices ou d'interroger des témoins, mais plutôt des histoires de vie des personnes impliquées et encore une fois , on nous montre comment certains faits survenus dans l'enfance peuvent nous "hanter" tout au long de notre vie.
Je ne vais pas vous dévoiler autre chose du contenu de ce livre car ,comme vous allez voir en le lisant, chaque détail a son importance et chaque chose doit être découverte dans son temps.
Ce roman, est tout sauf léger et si vous ne voulez pas être confronté à des abus sexuels et à la pédophilie pendant la lecture, vous devriez éviter ce livre - car vous tombez sur de telles atrocités dans presque tous les chapitres.
Cependant, Eriksson et Sundquist (duo d'auteurs sous le pseudo Erik Axl Sund) ne décrivent pas ces scènes de manière voyeuriste, mais plutôt froide et distante et laissent surtout des détails spécifiques à l'imagination de leurs lecteurs - la véritable horreur ici se déroule souvent dans la tête. En fait, ce récit sobre capture parfaitement l'état terne dans lequel se trouvent tant de personnages de ce livre.
Même s'il me semble un peu improbable que presque tous les personnages de cette histoire soient en réalité porteurs du même traumatisme et que parfois les coïncidences sont trop grandes pour être crédibles, il ne fait en réalité aucun doute qu'une grande partie des choses décrites dans ce livre sont en fait une triste réalité - et c'est exactement ce qui rend "Une vie de poupée" si choquant.
Malheureusement, il me manque finalement une enquête passionnante qui fonctionne comme un fil rouge tiré à travers le roman. Avec un très grand nombre de personnages, les auteurs font des allers-retours vers un grand nombre de lieux déroutants, la distinction entre personnages principaux et secondaires n'étant pas non plus très claire. Même si le premier tiers était assez convaincant, le reste du roman stagne et semble malheureusement un peu banal jusqu'à la fin, puisqu'il n'y a pas de tension montante, ni une fin extraordinaire.
Malgré tout, j'ai passé un bon moment (même si j'ai l'air d'une dingue en disant cela pour ce genre de roman). Les chapitres sont assez courts et addictifs. Ce n'est peut-être pas le meilleur thriller que j'ai lu, mais les fans du genre, sauront l'apprécier.
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Au début, j'ai assez accroché à l'histoire; j'ai bien aimé les en-tête des chapitres, avec une phrase contenue dans ledit chapitre, et une indication spatio-temporelle. Par la sute, ça c'est vraiment gâté :
- Beaucoup (trop) de citations en anglais que je n'ai pas comprises, n'ayant jamais étudié cette langue. Au lycée, j'ai eu la chance de faire italiien en première langue, et lettres classiques ensuite, donc grec. Je suis méditerranéen à fond: italien, espagnol, grec. L'anglais n'est pas dans ma culture.
- Les noms se sont un peu mélangés: Vera, Tara, Nova, Freja, Yrsa...
- Des explications techniques qui ne m'ont rien expliqué: moi, les fréquences de 50 hertz...
- J'ai trouvé le récit lassant : bites, pipes et trous, jusqu'à saturation.
- J'ai eu à un certain moment la nette impression d'être un voyeur, et ça m'a gêné.

Qu'ont voulu faire les auteurs ? Montrer comment de pauvres filles se laissent abuser, et finissent dans la pornographie et la prostitution ? Ils auraient pu faire plus court, et le message n'en aurait été que plus percutant.
Je ne suis pas pudibond, ni même pudique, mais trop c'est trop. En même temps, force est de reconnaître qu'ils ont su plaire à un certain lectorat.
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Une vie de poupée, mais pas une vie de princesse. Une poupée plutôt désarticulée, malmenée et violentée… Erik Axl Sund, cet auteur suédois qui en cache deux en vérité, offre une lecture bien sombre de ce que peut être la vie de jeunes filles dans le monde d'aujourd'hui.

Un polar sous-titré Mélancolie grise et qui fait partie de la nouvelle trilogie des deux comparses Jerker Eriksson et Håkan Axlander Sundquist : Mélancolie noire a démarré en 2015 par Les corps de verre et se poursuit donc avec Une vie de poupée sorti en janvier 2021.



Le premier chapitre s'ouvre en italique sur l'arrivée d'une jeune fille, mineure isolée, en Suède dans un camp de réfugiés et ça démarre mal : « Blottis-toi dans ton lit givré d'aiguilles de sapin, petite fille noire, si noire au-dehors et à l'intérieur, si froide et gelée que le noir t'engloutit tout entière. Tu es une putain et une meurtrière. »

Elle, c'est Mercy. Elle a fui le Nigeria, en proie aux exactions islamistes et aux attaques par Boko Haram contre sa famille, chrétienne, et son père, homosexuel. Après un affreux périple à travers l'Europe, elle rejoint la Suède. Et finit par atterrir au Chaudron, un foyer pour jeunes filles abusées sexuellement. Elle va y rencontrer Nova, jeune suédoise, elle aussi à la dérive, victime d'abus et d'un maître-chanteur au sein de son cercle familial. Nova et Mercy vont former un duo fusionnel et combatif « à la vie, à la mort, à la prostitution ! ». C'est le début d'une échappée sauvage et violente où elles n'ont plus rien à perdre. Elles rêvent de soleil et d'une vie à Sunset Beach en Californie… elles ne trouveront que violence, pornographie et désolation.

Derrière ce duo, Erik Axl Sund tisse un décor bien sombre et effrayant : celui de la pédo-pornographie et de la cybercriminalité. Autour du duo gravitent des personnages qui contribuent à nous plonger dans un univers désolant : Love Martisson, directeur du foyer et thérapeute, qui carbure aux anti-dépresseurs et aux somnifères ; Freja, cette jeune fille du foyer qui a disparu sans laisser de traces… ; Kevin Jonsson, policier solitaire à la Criminelle, spécialiste des méthodes de traque des pédophiles sur internet ; Tara, cette jeune fille retrouvée morte au pied de son immeuble et dont le suicide maquillé est le point de départ d'une enquête sur le Marionnettiste, prédateur sexuel qui sévit auprès de tout ce petit monde…

Une enquête glaçante où les personnages sont rattrapés par leur passé et où chaque fuite en avant se termine dans un abîme encore plus sordide… Une écriture incisive et morcelée, par courts chapitres où l'on passe d'un personnage à l'autre ou d'une époque à l'autre. Cela rythme le récit mais il faut rester attentif pour suivre tous les détails et chaque histoire.
Des détails et des histoires qui peuvent parfois – souvent même – donner la nausée, tant ils sont crus, violents et cruels. Un polar à réserver aux âmes non sensibles assurément.

A éviter aussi si vous ne supportez pas les diatribes violentes contre les hommes ; ces derniers en prennent vraiment pour leur matricule dans ce roman :
« Ils sont responsables de neuf accidents de la route sur dix. Et ils aiment faire souffrir les animaux… Sur mille personnes qui aiment baiser avec d'autres espèces, par exemple des vaches, des chèvres, des chiots ou des petits poussins sans défense, neuf cent quatre-vingt-dix-neuf sont des hommes, et la femme qui accepte de se faire enfiler par une bite de cheval y a été forcée par un homme.
– Ils ont inventé les viols en réunion, les bombes atomiques et les chaises électriques.
– Mais qu'est-ce qui leur a donc pris ?
– Ils ont tellement confiance en eux-mêmes. Ils savent tout sur tout. Mais ua fond, ils ne sont qu'une grosse erreur, un raté de l'évolution. Oui, la seule chose positive chez eux, c'est que genre un milliard de fois par jour ils se tabassent ou se démolissent. Pourquoi ont-ils seulement le droit de vote ?
– Tuer dix hommes choisis au hasard, c'est empêcher quarante-huit actes violents, dit-elle. Dont des meurtres et des abus sexuels sur enfants. Tous les hommes devraient, dès l'instant de leur naissance, être encouragés au suicide ». (p. 365) et (p.10)

A noter : ce roman peut être lu de façon tout à fait indépendante du premier opus de la trilogie, Les corps de verre.
Lien : https://deambulationsrennais..
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C'est un roman qui surfe sur deux problèmes de société très actuels: la prostitution des mineures rendue facilitée par internet et la migration vers l'Europe de familles d'Afrique subsaharienne persécutées par des groupes islamistes terroristes.


Le récit est centré sur l'histoire de deux jeunes filles paumées: Nova et Mercy. Elles sont amies, elles vivent à Stockholm. Nova dont le père s'est pendu et la mère a sombré dans l'alcool s'est fait piégée sur internet et est tombée dans les griffes d'un maître chanteur. Mercy, elle, a fui le Nigéria et Boko Haram avec sa famille, mais elle seule est arrivée en Suède. Bien qu'aidée par un thérapeute, Love, elles ne voient pas d'autres solutions pour vivre que de figurer dans des films pornos et de se prostituer auprès des pires clients. Leur vie c'est subir l'inimaginable, en essayant de ne pas y penser, afin d'amasser un petit pécule pour fuir et aller vivre sur Sunset Beach en Californie. L'espoir fait vivre.


Bien sûr on va côtoyer d'autres filles dans la même situation, toutes aussi cassées et désespérées. Comme Tara retrouvée morte au pied d'un immeuble. S'est-elle suicidée? Comme Freja qui quant à elle a disparu subitement. S'est elle suicidée également? La police - en la personne de Kevin - recherche un meurtrier et traque les prédateurs sexuels, bien cachés sur internet. Mais le côté enquête de police est mis au second plan.


Les auteurs ont choisi de raconter l'histoire de Nova et Mercy par morceaux, de façon totalement désordonnée. A nous d'essayer de reconstituer le puzzle. Autant dire que c'est le genre de livre qu'il vaut mieux lire en un jour si on veut ne pas perdre le fil de l'intrigue! Peut être que ce récit ‘façon puzzle' rend un peu moins dur ce que les auteurs nous décrivent. Des hommes vicieux, capables de tout avec ces filles, même de les tuer, et souvent des hommes arrivés, et …insoupçonnables. Les policiers sont confrontés à des situations tellement difficiles que certains peuvent en perdre les pédales.


Un sujet qui fait réfléchir, du suspense, des rebondissements, de l'émotion. Bref un très bon roman.
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Nova raconte la première fois où elle a couché pour de l'argent. Ca avait fait mal mais l'homme, malgré les gémissements qu'elle poussait, avait dit que c'était fantastiquement bon.
Qu'il avait bien vu qu'elle aimait ça.
Après, Nova avait tout simplement décidé de trouver ça bon. En d'autres termes, elle avait décidé de devenir actrice et elle avait tout de suite compris qu'elle était douée. Nova, putain, qui n'était bonne à rien et allait entrer en troisième avec des notes au-dessous de la moyenne partout, sauf en anglais.
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Quand il regarde un film, il a souvent un papier et un crayon sous la main, prêt à noter les erreurs de script ou les anachronismes, ce qu’on appelle des goofs.
Ce n’est pas juste pour s’amuser, c’est aussi pour exercer sa faculté d’observation, qui lui sert dans son travail. Mais sa feuille est toujours blanche sur la table quand les dernières scènes de Requiem pour un massacre défilent sur son ordinateur.
Le personnage principal, petit garçon au début du film, mais qui à présent ressemble à un petit vieux, pénètre dans la forêt de sapins et rejoint les partisans.
La forêt l’engloutit.
La nature l’emporte toujours. L’homme ne peut pas gagner.
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Mercy sait que ça commence à faire mal après quatre, et que la limite de la douleur est à vingt-deux.
Mais c'est entre quatre et vingt-deux que ça compte. C'est son billet pour sortir d'ici. Les quatre premiers, c'est pour les frais, la nourriture, le loyer, etc.
Vingt-deux, c'est un verre de champagne pour se consoler.
Elle lance "Next one" à la cantonade dans la pièce remplie d'étrangers.
Ils savent qui elle est. La jeune, la Noire. La nouvelle.
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L'esthétique est brute, image nette et filles naturelles. Blomman n'a peut-être pas inventé la poudre, mais il sait ce que les gens veulent. C'est la fille du voisin qu'on veut baiser. Plus les fantasmes sont proches de la réalité, plus fort ils font vibrer la corde sensible.
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Il avait choisi le film : Le facteur sonne toujours deux fois, avec Jessica Lange et Jack Nicholson. La première séquence est une longue scène de sexe, en sueur, sur une table de cuisine. Ils étaient comme pétrifiés, il était mort de honte. Juste au moment du générique de fin, il avait bâillé, s’était étiré et comme par hasard avait posé le bras sur ses épaules. Mais il était bien temps. La lumière était revenue, le charme était rompu, et il avait bien serré sa parka pour dissimuler son érection naissante.
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