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Critique de karkarot


Cette collection Tracts mérite son succès, du moins si j'en crois le nombre de lecteurs, de critiques, et les différents numéros publiés par Gallimard.
Je n'ai lu que celui-ci (recommandé par Pierre Lieutaghi dans son très bon La surexplication du Monde) et le N°2 d'Erri de Luca, par appétence pour cet auteur dont je connaissais les engagements politiques.
Je ne baigne donc pas dans la sphère du droit et de la justice dans laquelle François Sureau nous entraine pour décrypter l'évolution récente de notre société et ses soubassement, relativement à la question centrale et si souvent évoquée de la Liberté.
C'est une lapalissade que de dire que c'est un concept central de notre république, Liberté, Égalité, Fraternité. Mais que mettons nous derrière ? Ou plutôt, qu'en reste-t-il ?
C'est bien cela que se demande cet avocat spécialisé dans les défenses des libertés publiques, notamment face à l'état.
Car les citoyens abandonnent de plus en plus leur liberté, si chère, à un appareil étatique que de moins en moins de frein retiennent de glisser vers un régime sécuritaire. Telle est la thèse de ce Tract, le passage de citoyen à sujet, la perte progressive des gardes-fous qui empêche l'état de se retourner contre ceux qu'il est censé protéger.
A chaque affaire, chaque problème, de nouvelles lois surgissent, de nouvelles facilités pour les forces de l'ordre, de moins en moins de contrôle, de moins en moins de libertés, en définitives ; celle-ci est morcelée, amoindrie sous le regard indifférent ou consentant des citoyens qui, eux, n'ont rien à se reprocher et laissent faire.
Là est le problème et la solution, la reprise en main des outils de l'état, de la constitution par nous, qui en sommes les constituants. La liberté n'est pas acquise, elle se défend par l'éducation, l'implication. Au lieu de l'individualisme qui nous isole, il faut aussi défendre les droits de nos voisins pour conserver sur le long terme, les nôtres. Ce qui nous a poussé à bâtir notre république ne dois pas être, en fin de compte, ce qui la pousse vers sa fin.

Un essai brillant, convaincant, très orienté sur le droit et sa destruction, mais aussi philosophique qui intéressera tout le monde en ces temps d'état d'urgence normalisé...
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