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Citations sur Sans la liberté (46)

"Il y a quelques semaines, deux cents personnes à peu près manifestaient, immobiles, place de la République à Paris, pour dire leur réprobation de l’action de la police dans la répression d’une soirée à Nantes, à l’issue de laquelle un jeune homme s’était noyé dans la Loire. Les forces de l’ordre représentaient trois fois leur nombre. Elles étaient surtout armées en guerre, le fusil d’assaut barrant la poitrine. Ce fusil était le HK G36 allemand, qui équipe la Bundeswehr depuis 1997 et qui, largement exporté, a servi aux forces déployées au Kosovo, en Afghanistan et en Irak. Il tire des munitions de 5,56 millimètres selon trois modes de tir, rafale, rafale de deux coups ou coup par coup, avec une portée pratique de cinq cents mètres, une cadence de sept cent cinquante coups par minute, une vitesse initiale de neuf cent vingt mètres par seconde. Il s’agissait à l’évidence moins d’encadrer que d’intimider, d’exercer une pression de type militaire"
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La gauche a abandonné la liberté comme projet. La droite a abandonné la liberté comme tradition, comme élément central d'une tradition nationale au sens d'Edmund Burke. La premier camp réclame des droits "sociétaux" comme on dit aujourd'hui, dans un long bêlement progressiste, le deuxième réclame des devoirs, dans un grand bêlement sécuritaire.
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Le législateur a préféré doter l'Etat du moyen de contrôler la participation individuelle de chacun à une manifestation, c'est-à-dire d'intimider, non le délinquant, mais bien le citoyen lui-même. Il ne reste rien de la liberté de manifester si le gouvernement peut choisir ses opposants.
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… celui d'un pays où les libertés ne sont plus un droit mais une concession du pouvoir, une faculté susceptible d'être réduite, restreinte, contrôlée autant dans sa nature que dans son étendue.
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En attendant , nous assistons sans mot dire au remplacement de l'idéal des libertés par le culte des droits. C'est ainsi que personne ou presque ne se choque plus de la multiplication des lois répressives dès lors qu'elles semblent faites pour punir notre voisin et non pas nous même. Dans ce mouvement, l'État lui-même change de nature. Il n'est plus rien que le garant, y compris répressif, des droits individuels, chaque groupe pouvant se réjouir que la main publique tombe sur une communauté après l'autre, pour la récompenser ou la punir. Au tourniquet des droits , chacun attend son tour . Chacun attend le châtiment de l'autre.
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C’est une caractéristique des systèmes liberticides. On les crée pour parer à une menace indiscutable, dans l’esprit du moins de leurs auteurs. Puis, dès lors qu’ils existent, on s’en sert pour autre chose. [Ainsi] la législation « antiterroriste » de Vichy a d’abord servi à réprimer des femmes coupables d’avortement.
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Je ne me serais pas donné le ridicule d’écrire ce mot d’honneur qui est trop grand pour moi, pour nous peut-être, si je n’avais eu souvent l’impression ces dernières années qu’il était tout près d’être oublié, un vieux mot à demi effacé par l’usage et par l’abus, comme laissé pour mort au bord d’une route, le cadavre d’un oiseau devant lequel le passant s’arrête en se demandant à quelle espèce inconnue de lui il a bien pu appartenir.
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Personne d’autre que le citoyen libre n’a qualité pour juger de l’emploi qu’il fait de sa liberté, sauf à voir celle-ci disparaître.

On ne rappelle pas assez que la souveraineté, nationale ou populaire, ne vaut que parce que le peuple se prononçant est censé être composé de citoyens libres, la liberté venant ici se substituer comme principe à l’onction divine des rois.
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Les temps sont toujours difficiles pour ceux qui n'aiment pas la liberté.
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Mais le mépris des droits n'est de loin pas le seul fait des gouvernements. Parmi les auteurs du vingtième siècle, Camus, Paulhan, Mauriac ou Aron font figure d'exception, face au troupeau de ceux qui ont épousé la cause des totalitarismes de droite ou de gauche.
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