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Critique de YANCOU


François Sureau, dans ce petit texte de commande, combine son penchant pour l'autobiographie sensible et le souvenir des forêts, dont une en particulier : celle des Ardennes, chère à l'auteur. C'est là aussi que se réfugia Blaise Cendrars, alors âgé de 51 ans, lorsqu'il rencontre l'aventurière Elisabeth Prévost. Leur aventure commune de quelques années demeure aujourd'hui encore un mystère, telle une forêt impénétrable. Sureau confie lui que « La forêt m'est très tôt devenue un port ». Sûr que pour Cendrars, manchot, fatigué de bourlinguer, la forêt fut un refuge idéal – comme elle l'a toujours été pour les anarchistes, les renégats, les résistants de tout acabit peut-être - pour vivre un amour sans entrave avec cette aventurière peu commune mais oubliée aujourd'hui. du fardeau de son éducation, de son temps, Cendrars « avait voulu s'en libérer par le voyage, l'alcool ou la violence » et il « fuguait pour s'opposer » mais Sureau ajoute encore : « aujourd'hui que la fugue est générale, peut-être serait-il tenté de de devenir l'apôtre de l'immobilité, du silence, de toutes les disciplines traditionnelles. » À la fin des années 30, c'est donc un voyage immobile avec ses petits rituels (aller chercher des cigarettes au village voisin) que choisi Cendrars. Un repli sur soi dans la forêt, dans l'écriture et dans l'amour. Ce texte, bien que court, est un éloge des bois, frondaisons et autres futaies, de la forêt dans ce qu'elle peut cacher, dans ce qu'elle peut nous faire et nous dire. Un an dans la forêt – dont le titre est inspiré d'Une Nuit dans la forêt (le court texte autobiographique de Cendrars, inachevé) – est un très beau texte sur Blaise Cendrars, poète, libre penseur, et à Élisabeth Prévost, aventurière qui était allé au Tchad, au Congo, avait traversé l'Europe en roulotte de la Bretagne à la Roumanie, pêché l'esturgeon sur les rives du Danube et même chassé l'ours en Russie. Merveilleux.
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