C'est de mon enfance tout à la fois éclairée et assombrie par les sortilèges de la forêt que je tiens le remède par lequel j'ai guéri de cette enfance même.
Daladier revenu de Munich le pantalon aux chevilles et approuvé par Chamberlain, la fièvre retomba.
Les royaumes de l'enfance se ressemblent tous.
Indissociable de la forêt, le silence est, dans ses effets, de même nature que le départ.
J'aime les hommes qui se laissent prendre par de telles femmes, mais ce sont surtout ces femmes que j'aime. Lorsqu'on les découvre en fréquentant les hommes dont elles ont traversé la vie, on a l'impression de réparer une injustice.
La forêt silencieuse, dans son énigmatique immobilité, porte jusqu'à nous un persistant appel à se souvenir du présent, et dans ce souvenir même à imaginer, pour le futur, d'autres aventures.
« Si je n’étais pas venu les chercher, j’ai trouvé dans ces forêts un adoucissement aux rigueurs des lois qui gouvernent nos vies. J’y reviens aujourd’hui en pensée parce que je me souviens de m’y être vu accorder autrefois, comme une grâce, la permission de ne plus retomber entièrement, par la suite, "au pouvoir des heures, sous l’illusion du temps". »
J'ai vécu de cette âme disparue, puis je me suis guérie du plaisir amer de la nostalgie.
Je resterai voué à la forêt, et le disciple d'un Petit Poucet inconnu, celui que des cailloux jetés guident pour entrer dans ce royaume enchanté, non pour en sortir.
La mer était cruelle, la forêt ne l'était pas.