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Citations sur La dame aux papillons (6)

Était-ce donc cela l'Angleterre ? Un bout de terre entouré de grisaille, battu par les éléments et humide ? Le cœur lourd, la jeune fille observa les falaises peu hospitalières qui s'étendaient à l'horizon.
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Ne vous inquiétez pas. Je n’ai jamais été une dame aux papillons…
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Main dans la main, les deux jeunes filles descendirent l’escalier. Au pied de ce dernier, elles faillirent percuter Andrew. Le jeune homme les fixa d’un air nonchalant puis ses yeux se posèrent sur Violet. Son visage se contracta brusquement et, avant qu’elle ait pu prévoir son geste, il referma ses doigts sur le collier offert par Constance.

« Retirez cela tout de suite. Ce bijou n’a rien à faire autour de votre cou ! »

Toute joie envolée, Violet blêmit et Andrew tira sur son collier d’un geste sec. Un petit cri effrayé s’échappa des lèvres de la jeune fille alors que son cousin lui ôtait de force le bijou, arrachant au passage quelques mèches de ses cheveux.

« Non ! Ne faites pas ça. Andrew… » gémit Constance qui paraissait tout aussi terrorisée que sa cousine.

Les yeux gris d’Andrew se posèrent sur sa sœur et il se détourna sans un mot, le collier dans son poing serré.

Secouée, Violet frémit et Constance la prit par la main.

« Je suis navrée… Je ne pensais pas que nous le rencontrions, je croyais qu’il était sorti. »

Incapable de répondre, Violet se laissa aller contre le mur, les jambes flageolantes. Elle entendit vaguement sa cousine appeler Fanny et lui demander des sels, avant de sombrer dans l’inconscience.



*

* *



Lorsque Violet reprit connaissance, elle reconnut le décor désormais familier de sa chambre. Elle avait à peine ouvert les yeux qu’une femme se pencha sur elle. La jeune fille reconnut l’austère madame Hodges, l’intendante de la demeure.

« Vous voici de retour parmi nous », constata cette dernière sans la moindre chaleur.

Violet se redressa légèrement, les tempes douloureuses.

« Que s’est-il passé ? Où est Constance ? s’inquiéta-t-elle aussitôt.

— Mademoiselle Constance se repose dans sa chambre, elle a eu une crise après votre évanouissement », l’informa la domestique, un brin accusatrice.

Le cœur de la jeune fille se serra à cette nouvelle.

« Je vais aller la voir.

— Certainement pas ! Vous en avez assez fait pour aujourd’hui. Ce dont mademoiselle a besoin c’est de sommeil et de calme. Votre présence ne ferait qu’empirer son état. Le mieux est que vous restiez où vous êtes. Je vais vous faire monter du thé et de quoi vous restaurer. »

Découragée par l’attitude de l’intendante, Violet n’insista pas et reposa sa tête sur son oreiller. Les yeux clos, elle songeait avec angoisse à son altercation avec Andrew lorsque des bruits de voix lui parvinrent.

« Père c’est immoral ! Comment pouvez-vous cautionner une telle abomination ?

— Silence ! Vous ferez ce que je vous ordonne, Andrew, ou sinon… »

La fin de la phrase de William se perdit dans le fracas de la porte qui claquait et Violet sursauta. Le cœur lourd, elle ruminait la haine que lui vouait son cousin lorsque madame Hodges pénétra à nouveau dans la pièce, la même expression placide sur son visage.

« J’imagine que vous souhaitez dîner ici ce soir », commença-t-elle.

Agacée par son attitude, Violet rétorqua sans réfléchir :

« Au contraire, je me sens mieux et je serais heureuse de tenir compagnie à mon oncle, du moins si ma présence est la bienvenue. »

Les lèvres de la femme se pincèrent un peu plus.

« Soit, mademoiselle ».

Elle n’ajouta rien mais Violet crut l’entendre marmonner que c’était une pitié de voir des sauvages se remettre aussi rapidement alors que sa pauvre cousine était alitée.
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Les deux jeunes filles descendirent l’escalier aussi rapidement que le leur permettait leur robe et, arrivées devant la lourde porte du salon, Constance marqua une pause assortie d’une profonde inspiration.
« Comment suis-je ? murmura-t-elle avec angoisse.
- Magnifique », la rassura Violet sans réfléchir, surprise par l’anxiété de sa jeune cousine.
Constance lui adressa un sourire presque carnassier en guise de réponse et Violet cligna des yeux, surprise par l’expression quasi malfaisante de sa cousine. Le temps d’un battement de cils, Constance redevint la jeune fille fraîche qu’elle avait toujours connue et elle fronça les sourcils.
« Que se passe-t-il ? Vous paraissez troublée, est-ce à cause du vicomte ? » la taquina Constance.
Encore perturbée par son hallucination, Violet marmonna une réponse que sa cousine n’écouta pas. Un sourire avenant aux lèvres, elle ouvrit la grande porte qui menait au salon.
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« Une semaine se passa, et la vie reprit son cours normal. De temps à autre, les cris de rage d’Andrew, retenu contre son gré, qui semblaient venir d’une autre aile de la demeure, parvenaient aux oreilles de Violet. Mais William et Constance ne semblaient pas les entendre et Violet se résolut à calquer son attitude sur la leur. Elle se laissa alors bercer par le charme de l’été anglais et par les attentions subtiles mais répétées que sa famille avait à son égard. Néanmoins un événement marqua le terme de cette période bucolique : une invitation à un bal, provenant du vicomte Norrington et portée à l’intention des deux cousines. Constance s’en saisit avec ravissement.»
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« — Lorsque nous étions en mer, vous m’appeliez Edward…

— Les choses ont changé… soupira Violet avec une pointe de regret.

— C’est ce que j’ai constaté, vous voilà presque devenue une de ces insipides roses anglaises qui ne savent parler que lorsqu’on les interroge », ironisa Edward.

Le sourire de la jeune fille mourut et il pressa doucement sa main.

« Pardonnez-moi, je ne peux qu’imaginer ce que vous expérimentez depuis votre arrivée. Cependant, j’avoue être surpris… »

Violet se tourna vers lui, dans l’attente de la suite, et il expliqua :

« Lorsque je me suis présenté à la porte de votre oncle, je m’imaginais tel un chevalier blanc venu vous tirer des griffes d’une maisonnée bourrée de préjugés à votre égard. Je réalise avec stupeur, plaisir et je l’avoue, une pointe d’égoïste déception, que la vérité est tout autre. Votre oncle semble avoir revu une grande partie de ses opinions les plus farouches. Et quant à votre cousine, elle est l’une des plus charmantes jeunes femmes qu’il m’a été donné de rencontrer. »

Le cœur de Violet se pinça douloureusement en entendant les derniers mots mais elle sourit.

« Constance est merveilleuse, elle m’a accueillie à bras ouverts dès le premier jour de mon arrivée. »

Les yeux bleus d’Edward la délaissèrent pour se poser sur sa cousine et le cœur de Violet se serra un peu plus. Sa main fine se détacha légèrement du bras de son compagnon et elle détourna le visage, faisant mine de contempler les fleurs. »
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