— Mon cher Isidore… Quand vous déciderez-vous donc à vous comporter en femme ? Cessez donc de vous faire marcher sur les pieds !
Ces deux-là étaient vraiment insupportables… Ils étaient capables de disserter ainsi pendant des heures rien que pour donner tort à l’autre. On aurait dit deux mâles en rut, faisant la parade pour attirer l’attention de la femelle, elle. Et après, les hommes osaient venir se plaindre d’être moins bien considérés que les femmes dans l’Empire.
— Est-ce que ce type de manifestation est fréquent ? s’enquit Akatz.
— Il a tendance à le devenir, oui. Surtout depuis l’annonce du changement de sexe du prince, il y a deux mois. Malheureusement… On a laissé trop de liberté aux hommes. Ils prétendent qu’on les considère mal, qu’on les traite comme des esclaves, mais ils ne se rendent pas compte de tous les avantages qu’ils ont…
— Comme pouvoir devenir roi ? ironisa Akatz.
Inès lui jeta un regard mauvais.
— Est-ce que vous imaginez vraiment devoir obéir à un empereur ?
Akatz perdit son sourire à cette idée. Les deux femmes restèrent silencieuses.