Apurbo venait de passer à Calcutta ses examens de bachelier ès Arts et retournait à son village.
Tout d'abord Apurbo fut grandement surpris, mais ensuite il sut que ces baisers, qui avaient autrefois été arrêtées par le rire, avaient trouvé leur chemin dans les larmes.
Il avait plu la veille, mais ce jour-là il n'y avait aucun signe de pluie et un pâle soleil et des nuages dispersés s'amusaient à colorer des longues trainées de leurs pinceaux les champs où la moisson d'automne était déjà mûre. Le vaste paysage vert était touché un moment par la lumière qui lui donnait une blancheur éclatante, et l'instant suivant il était barbouillé par des ombres profondes et fraîches.
(Nuage et soleil)
Elle ne savait pas qu’en cette dernière nuit le passé de sa jeune vie auquel elle s’accrochait avait changé d’aspect avant qu’elle s’en aperçoive. Maintenant elle pouvait aisément secouer les souvenirs comme l’arbre laisse tomber ses feuilles mortes.
Les légendes nous racontent qu’un habile fabricant d’armes peut façonner des épées si tranchantes que l’homme coupé en deux ne s’en aperçoit pas. Mais s’il est secoué, les deux parties se séparent. L’épée du destin est aussi aiguë. Lorsqu’elle avait séparé la jeunesse de Mrinmayi de son enfance, Mrinmayi ne s’en était pas aperçue. Mais aujourd’hui, à cause d’une secousse, les deux parties de sa vie se détachèrent l’une de l’autre, et Mrinmayi en fut tristement surprise. (p. 40-41)
Les petites lettres noires inconnues semblaient monter la garde à quelque grand portique mystérieux, en rangées serrés et sans fin, avec les baïonnettes des voyelles sur leurs épaules, et ne donnaient aucune réponse aux questions de Giribala.
la vie se passait inconsciemment dans les tâches insignifiantes et les petites joies
Est-il quelque chose de plus cruel que la transformation de la poésie en comédie dès les premiers pas, dans ce paysage, et sur cette scène ?
Il sut que ces baisers, qui avaient autrefois été arrêtés par le rire, avaient trouvé leur chemin dans les larmes.