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Critique de Nierika


Avouons-le : ce n'est pas pour l'enquête menée par le détectice Héctor Belascoaran Shayne que ce court roman pourrait intéresser. Soyons honnête : nous n'y comprenons rien et je crois même que c'est le but recherché. Natalia ment, invente, joue ; Héctor le sait puisque l'histoire de Natalia ne sera que devinée. D'autres passages sont carrément catapultés par des personnages extérieurs à l'action (Marc Cooper), mettant en doute la cohérence du récit et leur utilité.

Ainsi, en une centaine de pages seulement, Paco Ignacio Taibo II, que je découvre pour la première fois, ne nous livre pas vraiment un récit noir ; l'enquête qu'il réalise à travers son personnage principal nous emmène d'abord le long de la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. On y croise quelques rêves brisés, quelques histoires dignes d'un western moderne, quelques figures aussi (Pancho Villa) et surtout, quelques grands noms de la littérature mexicaine et espagnole : Guillermo Prieto, José Emilio Pacheco, José de Espronceda, Gabriel Celaya, et cette figure (fictive ?) d'Enrique Cortazar.

Ainsi, pour moi, et peut-être est-ce du à ma méconnaissance, ce court récit, empreint de poésie, a fonctionné comme un voyage initiatique - certains passages étant terriblement beaux comme ces quelques vers de Pacheco, page 61 : "Je n'aime pas ma patrie./Sa lueur est abstraite/est insaisissable./Mais (tant pis si cela choque)/je donnerais la vie/pour dix endroits qui lui sont propres,/certaines personnes/des ports, des fôrets de pins,/des forteresses,/une ville détruite,/grise, monstrueuse,/plusieurs figures de son histoire,/des montagnes/et trois ou quatre rivières."
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