l'art est le résumé de la vie.
Le matin entre par votre fenêtre sans rideau et vous éveille. Je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de choses aussi belles au monde qu’une pareille heure en pareil lieu. On s’étonne au premier regard de retrouver à la même place que la veille cette assemblée de montagnes. Elles restent froides et graves ; mais dans le grand cirque qui s’évase au pied du couvent, dans les vallées voisines, on voit s’élever et planer des centaines de nuages, les uns blancs comme des cygnes, les autres diaphanes et fondants, quelques-uns accrochés aux rocs comme une gaze, d’autres suspendus, nageant, semblables à la vapeur qui flotte au-dessus d’un cours d’eau.
A côté d'eux, les pins parasols, droits comme des colonnes, portent leur coupole dans le pacifique azur; on ne se lasse pas de suivre ces rondeurs qui se suivent et se mêlent, le petit frémissement qui les agite, la courbure gracieuse de tant de nobles têtes éparses au milieu de l'air transparent.
L'Italien ne met pas son luxe , comme les Français dans les réceptions et la goinfrerie; à ses yeux , une belle colonne cannelée vaut mieux que cinquante repas.
Le bien-être était moindre et différent. Un trait saillant de la civilisation antique, c’est le manque d’industrie. On n’avait point les provisions, les ustensiles, les tissus, tout ce que les machines et le travail libre fabriquent aujourd’hui en quantités énormes, pour tout le monde et à bon marché. C’est l’esclave qui tournait la meule ; l’homme s’était appliqué au beau, non à l’utile ; ne produisant guère, il ne pouvait guère consommer. La vie était forcément simple, et les philosophe comme les législateurs le savaient bien ;
Cela fait haïr les Romains; personne n'a plus abusé de l'homme; de toutes les races européennes, aucune n'a été plus nuisible; il faut aller chercher les despotes et les dévastateurs orientaux pour leur trouver des pareils.
ici le travail et la discipline sont superflus, la nature se charge de fournir le bien-être et la beauté.
Une brise faible arrive aux joues comme une caresse; ce n'est point l'hiver, c'est une attente, l'attente de l'été.
Tout ce qui est humain est voulu, et à ce titre fatigue;
Des fleurs suaves dressent ça et là leurs calices ; l’horizon est rayé d’arbres grêles et rares. L’âme noble et gracieuse comme celle de Mozart, est encore en bouton et perce son enveloppe .