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Citations sur Histoire du christianisme en France (17)

Les lendemains de Vatican II furent très douloureux pour l’Église de France, avec le schisme de Mgr Lefebvre qui rassembla autour de lui les traditionalistes opposés à toute évolution et, surtout, la crise qui frappa l’ensemble des institutions ecclésiastiques et se traduisit par une chute spectaculaire du nombre des prêtres et des religieux ainsi que de la pratique religieuse ordinaire. En un demi-siècle, de grands bouleversements se sont produits dans la société française, dont les répercussions se font sentir dans le domaine religieux : l’islam est aujourd’hui la seconde religion dans notre pays et le protestantisme est maintenant majoritairement représenté par des Églises baptistes dont les façons de penser et d’agir diffèrent sensiblement de celles des Réformés calvinistes et luthériens.

Préface
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Dans le domaine culturel, les années 1930-1980 constituent une sorte d’âge d’or du catholicisme français, avec de grandes figures comme Paul Claudel, Georges Bernanos et François Mauriac dans le domaine littéraire, et des intellectuels de premier plan, tant clercs que laïcs, comme Jacques Maritain, Emmanuel Mounier, Henri de Lubac, Henri-Irénée Marrou, Yves Congar et Pierre Teilhard de Chardin, dont l’influence se fera fortement sentir à Vatican II.
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De l’ensemble de ces contributions aussi riches que variées se dégagent quelques caractères originaux et les lignes de faite de l’histoire religieuse de la France : une christianisation très ancienne puisqu’elle remonte au ive siècle de notre ère dans le Midi et en milieu urbain, mais qui s’est poursuivie jusqu’au ixe siècle dans certaines zones rurales ; un réseau diocésain et paroissial assez précoce avec, là aussi, d’importantes différences entre le Nord et le Midi qui a conservé jusqu’à la Révolution ses petits évêchés « à l’italienne » ; la survie, surtout parmi les paysans, de pratiques religieuses alternatives au modèle clérical à travers lesquelles s’est exprimée pendant des siècles une « culture folklorique » superficiellement christianisée ; le rôle très important joué par les moines et les ermites dans l’enracinement d’un christianisme ascétique et volontiers combatif à partir du xie siècle ; l’établissement d’un lien étroit entre l’Église et le pouvoir royal conduisant à une union du trône et de l’autel à partir du xiiie siècle ; une succession de crises politiques et religieuses violentes, depuis la croisade contre les Albigeois jusqu’aux guerres de Religion, qui ne remit pourtant pas en cause la prépondérance du catholicisme, même après la Réforme protestante, assez faiblement représentée au total en dehors de certaines régions comme les Cévennes, le Poitou ou l’Alsace, mais très influente sur le plan social et culturel ; la Révolution française qui révèle et accélère une profonde désaffection vis-à-vis de l’Église dans de larges couches de la population, même si l’Église regagnera au xixe siècle au sein de la bourgeoisie une audience qu’elle avait perdue alors du côté populaire ; la disparition complète des ordres monastiques et religieux, si importants à l’époque médiévale et moderne, supprimés par la Révolution et qui ne renaîtront que bien timidement à partir de 1840, avant d’être à nouveau expulsés de France autour de 1900 ; un essor des congrégations missionnaires, tant masculines que féminines, qui est allé de pair avec la politique d’expansion coloniale de la monarchie à partir du xviie siècle, et surtout celle du Second Empire et de la Troisième République ; le développement d’un très vif anticléricalisme dans l’ensemble de la société, en particulier dans les élites libérales et le milieu ouvrier, débouchant sur un mouvement de sécularisation très marqué dès les années 1880 ; enfin, à partir de 1905, un régime de liberté, mais aussi une situation de pauvreté que l’Église de France n’avait jamais connue au cours des siècles, à partir de la Séparation de l’Église et de l’État en 1905, ce qui l’a indirectement préparée à prendre de nombreuses initiatives dans le domaine social à partir des années 1930, marquées également par le développement de l’Action Catholique.

Préface
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Aussi le présent volume fait-il appel à des disciplines comme l’archéologie pour les périodes anciennes, l’iconographie, l’hérésiologie, l’histoire de la spiritualité, celle de la culture et du livre, et surtout la sociologie et l’anthropologie, suivant sur ce point les voies ouvertes par Gabriel Le Bras, qui fut en même temps un éminent spécialiste du droit canonique, et par Alphonse Dupront. Dans cette perspective, les auteurs ont cherché à embrasser d’un seul et même regard l’ensemble des manifestations religieuses, qu’elles soient dominantes ou minoritaires, déviantes ou orthodoxes, et, sans négliger les clercs, ont mis l’accent, dans la ligne de Jean Delumeau, sur le vécu religieux des laïcs qui ont constitué à toute époque l’immense majorité des fidèles mais avaient été longtemps négligés par les histoires traditionnelles de l’Église.
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Une autre considération justifierait, s’il en était besoin, la publication de cette Histoire du christianisme en France : il s’agit du profond renouvellement qu’a connu l’histoire dans notre pays depuis un demi-siècle environ. Ce livre rend compte en effet des derniers acquis des recherches ; il marque dans de nombreux domaines une avancée par rapport aux ouvrages que nous avons mentionnés précédemment, tant les progrès enregistrés dans ce domaine ont été importants et continus. Parmi les auteurs, figurent à la fois certains représentants les plus éminents de la génération qui a contribué à renouveler l’histoire religieuse en France dans les années 1960-1990 et plusieurs historiens de la « nouvelle vague » qui leur ont succédé à la tête des centres de recherche universitaires et des revues spécialisées, comme la Revue d’Histoire de l’Église de France, la Revue Mabillon, les Cahiers de Fanjeaux et le Centre d’Anthropologie religieuse européenne de l’École des Hautes Études en sciences sociales, pour ne citer que quelques-uns des principaux foyers de création et de réflexion dans ce domaine. Cette fusion des générations dans le cadre d’une entreprise commune contribue à donner à l’ensemble de l’ouvrage un caractère à la fois classique et novateur, favorisé par le fait que l’échelle et la distance choisies par rapport à l’objet étudié permettent à la fois de saisir des phénomènes de longue durée et de faire une place aux particularités de chaque époque. Dans ce cadre, il intègre l’acquis de la « révolution copernicienne » qu’a connue l’historiographie française depuis une cinquantaine d’années, qui procède essentiellement d’un effort de la part des chercheurs pour étudier l’histoire religieuse à la lumière des sciences humaines et sociales, sans pour autant nier la spécificité de son objet. Aussi le présent volume fait-il appel à des disciplines comme l’archéologie pour les périodes anciennes, l’iconographie, l’hérésiologie, l’histoire de la spiritualité, celle de la culture et du livre, et surtout la sociologie et l’anthropologie, suivant sur ce point les voies ouvertes par Gabriel Le Bras, qui fut en même temps un éminent spécialiste du droit canonique, et par Alphonse Dupront. Dans cette perspective, les auteurs ont cherché à embrasser d’un seul et même regard l’ensemble des manifestations religieuses, qu’elles soient dominantes ou minoritaires, déviantes ou orthodoxes, et, sans négliger les clercs, ont mis l’accent, dans la ligne de Jean Delumeau, sur le vécu religieux des laïcs qui ont constitué à toute époque l’immense majorité des fidèles mais avaient été longtemps négligés par les histoires traditionnelles de l’Église.

Préface
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Il n’est pas toujours justifié d’étudier des phénomènes religieux dans un cadre national, surtout quand le pays concerné a réalisé tardivement son unité, comme c’est le cas pour l’Allemagne et l’Italie, ou se caractérise par une grande diversité ethnique. Mais dans le cas de la France, le lien entre le christianisme et la nation ne pose pas de problème, tant sa formation est ancienne et sa continuité remarquable : du baptême de Clovis, suivi de la conversion des Francs au catholicisme romain, jusqu’au sacre de Charles X à Reims en 1825, les liens entre religion et politique ont toujours été étroits dans notre pays. L’État y a précédé la nation et la monarchie des « rois très chrétiens » a été pendant des siècles garante de l’unité nationale et religieuse, ce qui a laissé des traces dans les esprits : même aujourd’hui, le très laïc président de la République François Hollande n’a pas osé refuser le titre de chanoine honoraire de Saint-Jean de Latran qu’ont porté tous ses prédécesseurs depuis Henri IV, et l’État prend toujours à sa charge l’entretien, extrêmement onéreux, de nos cathédrales. D’autre part, aux yeux de l’historien, il ne fait aucun doute que la France a toujours constitué, au moins jusqu’au xxe siècle, une réalité spécifique au sein de l’Église universelle. Depuis les conciles de l’époque mérovingienne jusqu’au gallicanisme médiéval et moderne et aux conflits des années 1950 avec la papauté autour des prêtres-ouvriers, l’Église de France a fait preuve d’une réelle spécificité et a même, à certaines époques, revendiqué une large autonomie vis-à-vis des autorités romaines.

Préface
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La publication du présent volume me paraît d’autant plus opportune qu’elle comble une lacune. Il existe certes d’autres ouvrages sur le même sujet : l’Histoire du catholicisme en France (1957-1963) d’André Latreille et Étienne Delaruelle a eu de grands mérites en son temps mais ne correspond plus à l’état actuel de la recherche historique. Les quatre tomes de l’Histoire de la France religieuse, publiés sous la direction de René Rémond et Jacques Le Goff entre 1988 et 1992, demeurent une référence incontournable, mais leur ampleur même risque de décourager un public de non-spécialistes. Et si l’Histoire du Christianisme dirigée par Charles († ) et Luce Pietri, Marc Venard, Jean-Marie Mayeur († ) et moi-même (1990-2002) consacre évidemment d’importants développements à la France, celle-ci n’y fait pas l’objet d’une attention particulière. Le présent ouvrage n’a pas des ambitions aussi vastes : ses directeurs se sont proposés de fournir au public une synthèse couvrant l’ensemble des manifestations de la vie religieuse en France depuis les origines jusqu’à nos jours, dans le cadre d’un volume assez développé pour ne pas constituer un simple survol, mais en faisant l’économie d’une érudition qui pourrait décourager des lecteurs désireux avant tout de trouver une information claire et à jour. On ne manquera pas de constater que ce livre, sans ignorer l’importance du judaïsme et du protestantisme, accorde une place prépondérante au catholicisme. Mais force est de reconnaître que l’histoire religieuse de la France s’est identifiée dans une large mesure à celle du catholicisme qui est demeuré jusqu’à une époque relativement récente, selon l’expression qui figure dans le concordat de 1801, « la religion de la majorité des Français ».

Préface
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