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Ce cinquième tome clôt en beauté cette magnifique série à la gloire de l'alpinisme et de tous les hommes au courage hors norme qui défient les plus hauts sommets du monde.
La montagne est encore omniprésente dans ces pages, et elle nous est montrée sous un jour différent. Elle est forte, tout simplement. Les dernières illusions du lecteur (s'il en avait encore !) sont balayées : la nature a toujours eu, a toujours, et aura toujours le dessus. Il me semble que c'est ce que l'on retient avant tout de cette lecture.
Le vent, le froid, la roche, la glace : tous ces éléments naturels ont une vie propre, c'est ce que l'on ressent avec force à travers les dessins. Face à eux, les hommes sont tout petits, si valeureux soient-ils. Les différentes générations d'alpinistes se succèdent, certains connaîtront l'échec, d'autres le succès : qu'importe. La montagne, elle, sera toujours là, "Bouleversante. Inaltérée. Accablante." Par cette permanence, elle assure sa supériorité.
"Continue d'avancer avec ton coeur. Avec tout ton coeur." se répètent en boucle Habu et Fukamachi lors de leurs ascensions pour s'encourager : à travers le récit, on comprend que même si la préparation physique est capitale à qui veut s'attaquer aux plus hauts sommets, elle n'est pas l'élément le plus important de la réussite, ni même de la simple survie. le plus important est le mental. Cette série le sommet des dieux est justement un merveilleux hommage aux hommes d'exception que sont les grands alpinistes.
Pour conclure sur l'ensemble des cinq titres, j'ai été complètement bluffée par les émotions que peuvent faire naître quelques dessins (mais quels dessins !), et par la richesse de ce que l'on peut transmettre en si peu de mots. Chapeau !
Enfin, pour ceux que l'alpinisme intéresse, et que le questionnement sur la motivation des pratiquants concerne, je recommande vivement le livre (cette fois, ce n'est pas un manga) "Là-haut. Une femme sur le toit du monde" de Lene Gammelgaard. L'auteur, psychologue de formation, a elle-même atteint le sommet de l'Everest, et elle livre un récit dans lequel elle s'interroge sur les motivations des uns et des autres. C'est passionnant.
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Peut-être le seul manga que je lirai jamais, palpitant de bout en bout. Une vraie réussite.
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La montagne vous happe, vous envahi et quelques fois vous garde... Ceux qui vivent à leurs pieds disent qu'elles prélèvent leur part, pour ceux qu'elles laissent revenir...
Fukamachi, à son corps défendant, fini par céder à cette attraction. La découverte du probable appareil photo de George Mallory, premier alpiniste à avoir peut-être foulé le sommet de l'Everest (il n'en est pas revenu) l'intrigue et il cherche à en savoir plus. Puis sa rencontre avec une ancienne gloire de l'alpinisme japonais que tout me monde pensait disparue... le virus est là, la montagne pousse en lui...
Je suis admirative de ces hommes et femmes , des précurseurs et des suivants, ceux qui ne font pas ça juste pour dire "Ça y est, j'ai fait l'Everest ! Ça te tente l'Amazonie ?", pour les sacrifices que cela suppose, pour la force physique mais surtout mentale que cela induit. Ce manga restitue admirablement bien cet état d'esprit, le sens que peut avoir une ascension dans une vie. de l'exigence de la préparation, du la connaissance du risque : ils partent en sachant qu'ils peuvent rester éternellement là-haut. Taniguchi et Yumemakura ont su rendre sensible le combat de l'homme en l'homme, qui affronte une nature magnifique, sauvage et impitoyable mais aussi lui-même, la seule chose sur laquelle il a le contrôle. Il est renvoyé ça sa condition d'insecte qui veut s'entretenir avec les dieux ; elle nous renvoie à notre insignifiance mais nous force à nous dépasser et à devenir plus fort. Survivre à 8000 mètres, c'est survivre à presque tout le reste.
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Ce dernier tome conclut, bien sûr, avec brio et finesse !
Là , je me suis fait complètement manipulée...par un dessin, un simple dessin. Mais ce tome est si riche que j'ai eu vraiment du mal à le refermer.

Chef d'oeuvre ce manga et dont la lecture est incontournable.
Thriller, roman d'initiation, roman historique, c'est tout cela à la fois et plus encore. L'histoire prend aux tripes, nous transporte dans un monde totalement dépaysant où l'action est réfléchie, assumée puisque le danger toujours présent, oblige à se dépasser en toute humilité. L'exploit se diffusera mais restera éternellement personnel à celui qui l'aura réalisé et donnera envie à d'autres de le suivre dans une vie toute d'exigence.

Et dire que le roman a été écrit et couronné par un prix dés 1997, puis transfiguré par l'adaptation avec Jirô Taniguchi entre 2000 et 2005.

En recherchant un peu sur le web…une première surprise, le point de départ de ce roman : le mystère qui entoure la tentative de 1924 pour atteindre le sommet de l'Everest par Mallory et Irvine, c'est une réalité. En 2012, un article dans le journal Le Point y était consacré (http://www.lepoint.fr/culture/les-mysteres-de-l-histoire-l-everest-a-t-il-ete-conquis-par-le-tibet-17-07-2012-1486298_3.php). Et le mystère persiste…

Une autre surprise, les personnages d'Habu Joji et d'Hase sont directement inspirés d'un véritable dieu de la montagne : Tsunéo Hasegawa, emporté par une avalanche en 1991.

Et si Yumemakura Baku avait écrit ce roman, complètement inspiré d'hommes et de fait réels, parce que passionné par leurs exploits et pour mieux leur rendre hommage ?
Jirô Taniguchi par sa mise en image, et la précision des détails a rendu encore plus exaltant l'aventure de ces fous.

Une petite question me trotte dans la tête : est-ce que Yuichiro Miura, cet alpiniste japonais de quatre-vingts ans, qui a lui aussi, atteint le toit du monde en mai 2013, est-ce qu'il n'aurait pas sur sa table de chevet ce manga ?
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Dernier de la série :)Dessin soigné (chapeau pour dessiner de cette façon les montagnes !), personnages fouillés, vivants (seul l'un d'eux est inspiré d'un véritable alpiniste), un bon suspens autour de l'énigme historique tournant autour de la première ascension de l'Everest, et rivalité entre alpinistes pour atteindre les sommets et les voies nouvelles, bref que de la qualité. Me reste à lire le roman.
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C'est l'histoire d'un des plus grands mystères de l'alpinisme mondiale…

Fukamachi, jeune reporter-photographe passionné de montagne, trouve dans un bazar de katmandou un appareil photo Kodak vieux d'une cinquantaine d'années. Et un doute l'assaille… se pourrait il que cet appareil soit celui de l'anglais Mallory disparu pendant l'ascension du toit du monde en 1924 et que l'on a jamais retrouvé ? Tout comme les corps de l'alpiniste anglais et de son compagnon de cordée Irvin, aperçus pour la dernière fois en pleine ascension à quelques centaines de mètres de l'arête sommitale.

Si cela s'avère juste, nous saurions enfin si les deux anglais Mallory et Irvin ont atteint le sommet de l'Everest avant de disparaitre, et cela lèverait à jamais le débat sur la première ascension du plus haut sommet du monde. A partir de ce doute persistant, Fukamachipart à la rencontre des hommes qui font la montagne, de ses propres peurs, de l'envie de chacun de cotoyer le ciel pour se trouver et croise la route d'un personnage mystérieux… Habu Joji. L'Everest est à Habu Joji ce que l'Irak fut à Bush deuxième du nom : une quête sans relâche pour conquérir ce qui ne veut pas l'être.

Habu JOji est près à tous les sacrifices, ceux de l'amour, ceux de la vie mais pas à ceux de la paix intérieure car toute sa vie est vécue pour une seule chose : la quête de l'Everest. Seul le sommet du monde pourra apaiser sa quête intérieure.

L'adaptation manga du célèbre roman "Le sommet des dieux" de Baku Yumemakura par Jiro Taniguchi est une pure merveille qui ne peut pas laisser insensible que l'on soit passionné de montagne ou non. C'est l'histoire des Hommes face à la nature qui les dépasse, et entre les mots simples mais si bien choisis de Yumemakura et le crayon si fins de Taniguchi le majestueux Sagarmatha prend toute sa hauteur.



Lien : http://memelesoiesaimentsali..
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Cinquième et dernier volet de cette superbe histoire "Le sommet des dieux", je peux dire que autant bien Baku que Taniguchi ne m'ont vraiment pas déçue...bien au contraire. le masque du téméraire Habu tombe de pluis en plus puisque bien que le lecteur ait déjà découvert que celui-ci avit une femme et des enfants qu'il aimait profondément (mais pas au point d'aimer la montagne), celui'ci n'hésite pas à faire demi-tour dans sa fameuse et périlleuse ascension de l'Everest pour venir au secours de Fukamachi qui sétait engagé sur ses traces afin de le photographier. le lecteur, enfin moi, en tous cas, s'attache de plus en plus à cet homme qui a l'apparence d'un vieil ours solitaire mais qui, en réalité, est doté d'un coeur pur. Les sentiments et le caractère de Fukamachi, eux aussi se dévoilent car, ayant failli y laisser la vie dans cette ascension, il s'est fait une promesse : celle que s'il revenait en vie, il avouerait ses sentiments à Ryôko, une belle jeune femme qui a déjà trop souffert d'avoir perdu ses deux grands amours à cause de la montagne, d'abord son frère puis Habu mais qui est prête à ouvrir une nouvelle fois son coeur pur Fukamachi. Certes, il a cette passion de la montagne en lui mais cette fièvre est moins intense que chez Habu car il réalise que la vie est précieuse et qu'il ne faut pas le gâcher.

Magnifique ouvrage qui clôt à merveille cette série de cinq albums. Rempli de morale puisque cette histoire nous montre que devant la force de la nature, l'homme n'est que peu de choses. Néanmoins, cette montagne qui s'est montré si souvent cruelle puisqu'elle a rappelé à elle nombre d'alpinistes peut aussi nous faire prendre conscience de la fragilité de la vie !
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L'histoire des tentatives d'ascension de l'Everest. Un journaliste se prend de passion pour un alpiniste japonais solitaire, surdoué et rejeté de la communauté des alpinistes. Absolument fascinant !
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Le Sommet des Dieux * du maître Jirô Taniguchi est en soit, de par sa consistance (5 volumes de 300 pages), son propos adulte et maitrisé et l'évocation majestueuse des panoramas montagneux qu'il dépeint, un chef-d'oeuvre.

Véritable ode à l'alpinisme, à la conquête de la montagne par l'homme et à l'Everest en particulier, le récit suit les pérégrinations de Fukamashi, un photographe japonais spécialisé dans les récits d'expédition en montagne qui, lors d'une de ses missions au Népal, croît reconnaître l'appareil photo qui aurait accompagné la première ascension avortée de l'Everest, qui avait laissé ces alpinistes disparus dans des conditions non-élucidées. de témoins en témoins, son enquête le mène jusqu'à Habu Jôji, un célèbre alpiniste tombé en disgrâce, ancienne légende déchue désormais exilée. le temps de percer la mystérieuse aura qui entoure le grimpeur, le photographe prend alors pleinement conscience du défi que ce dernier prépare et des conséquences incroyables que pourrait signifier sa réussite. Il décide alors coûte que coûte de le suivre dans sa périlleuse mission, au péril de sa propre existence...

Taniguchi démontre plus que jamais la force d'une nature omniprésente, destructrice, vivante devant laquelle l'homme finit toujours par courber le dos, quelque soit le poids de sa volonté. La montagne est de quasiment tous les plans, majestueuse, inamovible autour de laquelle les années, les hommes passent et se défont sans jamais l'altérer. Cette humilité permanente de l'auteur vis-à-vis de la nature était déjà présente dans ses autres oeuvres, mais elle trouve ici son apogée.
Les personnages sont tous fascinants, dans le peu d'éléments que l'auteur veut bien nous livrer sur eux. Ils ne sont jamais en tout cas aussi bien décrits que la montagne, et plus spécifiquement le massif himalayien, personnage principal du récit, ultra documenté dans l'écriture de ses reliefs, de ses dangers, des communautés qui l'habitent (les sherpas népalais, des guerres et conflits qui ont tourné autour de son exploitation.

En définitive, un magnifique et poignant manga qui fait figure de référence, de document précieux sur l'alpinisme himalayien et qui sait faire oublier au néophyte la rigueur et la précision de sa démarche, atténuée par la force dramatique du récit et ses résonances philosophiques.

Lien : http://acidcitrik.cowblog.fr..
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« Continue d'avancer… avec tout ton coeur. » Cette phrase est le leitmotiv du 5e et dernier tome du Sommet des dieux ainsi que le coeur de l'oeuvre de Taniguchi. L'injonction ou la supplique que psalmodient Habu et Fukamachi lors de leurs ascensions successives de l'Everest en solitaire et sans oxygène prend tout son relief et se répand avec ferveur dans l'esprit des protagonistes et dans celui du lecteur. Habu a cinquante ans. Il a entrepris de gravir le sommet des dieux par sa face sud-ouest, la plus difficile, la plus dangereuse, les dernières centaines de mètres sur une immense paroi hautement friable. L'oxygène manque. Les vivres sont réduites à presque rien. La volonté inflexible d'Habu, sa force exceptionnelle, son entraînement intensif, sa connaissance profonde de la montagne ne peuvent pas rivaliser avec la masse hérissée de l'Everest, immense et imperturbable. Fukamachi photographie au téléobjectif l'ascension d'Habu depuis un poste d'observation bien loin en contrebas. Habu va-t-il réussir ? Des nuages enveloppent la cime. le vent forcit. Habu devient invisible tout comme Mallory et Irvine progressant vers le sommet le 8 juin 1924 et disparaissant à jamais dans des conditions similaires. Que faire quand on a brûlé toute son énergie. le sommet atteint, il faut redescendre. Epuisé, Habu refuse d'abdiquer. Quand il se parle et qu'il se dit qu'il va continuer d'avancer avec son coeur c'est comme-ci il le jetait sur la glace pour le faire rouler. Jamais un homme ne pourrait se mettre autant à nu. Les conditions sont extrêmes. La mort ankylose le corps et l'esprit. le moindre pas coûte une énergie considérable. Plus tard, Fukamachi reviendra au Tibet et reprendra l'ascension de l'Everest en novembre 1995. Il rencontrera à nouveau ses propres fantômes et mettra un terme à ses hantises et à ses obsessions. Réduit lui aussi à un corps souffrant, il lui faudra dialoguer avec les morts pour retrouver le chemin des vivants. « Un pas, dix halètements. Marcher et ne penser à rien d'autre. » le 47e épisode se clôt sur le visage déterminé de Habu. La dernière page tournée, le lecteur ne peut plus oublier cette élégie faite par Baku et Taniguchi en l'honneur des hommes de haute tenue, misérables et grandioses dans leur dénuement et leur entêtement, amenés à se dépasser malgré les limites qui les accablent.
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