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Critique de BazaR


Il y a quelques années, j'ai eu le plaisir de voir une amie jouer dans un ensemble de pièces/sketchs dont l'indubitable drôlerie provenait de la manipulation des mots et de leur sens ; quelque chose que n'aurait pas renié Raymond Devos et, plus récemment, Stéphane de Groodt. C'était la Comédie du Langage de Jean Tardieu.

Je sors aujourd'hui la version livre, plus complète, que cette amie m'avait offerte et qui dormait dans ma bibliothèque, espérant bien rire un bon coup.

Eh bien le résultat est mitigé car toutes ces pièces ne prêtent pas à rire. Celles que j'avais vues sur scène étaient les plus marrantes.

« Un Mot pour un Autre » montre une situation conjugale à trois dans laquelle tous les noms sont remplacés par d'autres tout à fait hors contexte. Exemple : « On voit que vous ne le coulissez pas ! Il a sur moi un terrible foulard ! » pour « On voit que vous ne le connaissez pas ! Il a sur moi un terrible pouvoir ! ». Quant à « Finissez vos Phrases », elle présente un flirt dans lequel aucune phrase de dialogue n'est terminée.
En dehors de l'humour de situation et de l'exercice de style que n'aurait pas détesté Raymond Queneau, on reste surpris de s'apercevoir qu'avec un minimum de concentration, tout reste compréhensible, comme si notre esprit complétait ou corrigeait en mettant à contribution son expérience. Les trois petites pièces de « La triple Mort du Client » reprennent cet idée de s'amuser intelligemment.

Mais les autres pièces m'ont laissé indifférent, au point que je les ai tout simplement passées dès les premiers mots lus. J'ai tenu jusqu'au bout avec le déprimant « Les Temps du Verbe » dans lequel un homme dialogue au passé depuis la mort de sa femme, sa conscience assimile tout évènement présent comme s'il était déjà passé. L'homme est en fait mort dans sa syntaxe et dans sa tête. « L'ABC de notre vie » qui - dixit la préface – se présente comme un oratorio où les mots jouent le rôle des notes, était définitivement trop conceptuel pour moi. Je n'y ai trouvé aucune saveur émotionnelle.
A noter à charge aussi, la masse d'information de descriptions visuelles de scène, de mouvement, de décor qui sont certainement une aide à la mise en scène mais gâche la lecture.

Bref, j'en resterai personnellement aux pièces humoristiques, avec d'ailleurs un plaisir plus grand à la vision sur scène qu'à la lecture. Ce n'est pas souvent le cas.
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